Macronisme et réforme des retraites : un jour, une fake news

vendredi 24 février 2023.
 

Le problème avec cette réforme, ça n’est pas de trouver des arguments contre, mais seulement une bonne raison de la faire.

Le Macronisme est une novlangue qui a toujours fait ses preuves. Quand Élisabeth Borne dit qu’il fait beau, c’est qu’il pleut. Quand elle dit que sa réforme des retraites est une réforme de « justice »… bref, vous avez compris, on a tous et toutes compris, les Français et les Françaises ont compris.

Les faits sont là. Il n’y a que celles et ceux qui ne s’informent pas qui peuvent s’en étonner. Mais chaque jour, il faut continuer à documenter la catastrophe.

Ainsi lit-on, le 14 février dans Le Monde : « Dans une note [...], l’Institut des politiques publiques (IPP) montre que les personnes ayant les plus faibles ressources continueront "de partir plus tard" que celles situées en haut de l’échelle des revenus, même si l’écart est susceptible de se réduire un peu. [...] Ainsi, "ceux qui ont eu les meilleures carrières" – donc les meilleures rémunérations – partent "plus tôt". Un exemple : pour la génération née en 1950, les 10% d’individus les plus aisés ont réclamé le versement de leur pension à 61 ans en moyenne, contre près de 63 ans pour les 10% les plus pauvres. Cette situation ne devrait pas être fondamentalement corrigée par la réforme, selon les simulations faites par l’IPP. Si l’on s’intéresse à la génération 1972, les 10% de personnes "à plus basse pension" prendraient leur retraite vers 64,3 ans, soit environ une année de plus que les 10% les mieux lotis. »

Une fois n’est pas coutume, la Macronie ne vient pas corriger les inégalités. Elle les accompagne, quand elle ne les ménage pas.

Ce même 14 février, une autre publication du Centre d’études de l’emploi et du travail du CNAM tombe : « Alors que ce type de réforme entend encourager l’emploi des seniors, plusieurs études montrent qu’une hausse de l’âge légal de départ à la retraite engendre également d’autres effets, tels que l’augmentation du chômage ou de l’invalidité en fin de carrière ».

Les jours passent et le gouvernement s’enfonce dans l’évidence même : sa réforme est « une réforme de merde », pour citer l’excellent Pablo Pillaud-Vivien.

Voyez plutôt :

réformer pour sauver un système déficitaire ? Argument perfide voire fallacieux. il faut absolument réformer pour une raison démographique ? Hasardeux. les plus modestes, les carrières longues, pénibles ou hachées, seront moins impactés ? Mensonge. les femmes seront « protégées » par la réforme ? Mensonge. On continue ?

Le problème avec cette réforme, ça n’est pas de trouver des arguments contre, mais seulement une bonne raison de la faire. En effet, quand la Macronie tente de donner des exemples concrets de personnes qui verront leur retraite améliorée avec la réforme, on se rend compte, en creusant cinq minutes, qu’il s’agit de situations quasi inexistantes, pour ne pas dire hors du réel.

Finalement, le fiasco du minimum retraite à 1200 euros est celui qui symbolise le fiasco général de cette réforme des retraites. Et maintenant, empêtrés dans un dédale de mensonges, leurs éléments de langage n’ont plus aucun sens. Au point qu’ils se félicitent de voir certaines personnes « avoir une revalorisation de leur pension minimale entre 0 et 100 euros », dixit la rapporteure de la réforme Stéphanie Rist.

Une revalorisation de zéro euro…

On va s’arrêter-là. En attendant les prochaines sorties de piste macroniennes. « À bientôt. »

Loïc Le Clerc


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