Salariat ou non salariat ? Nouvelle attaque contre l’emploi salarié

samedi 20 mai 2023.
 

Quel emploi Macron veut-il dans « France travail » ? Dans un débat en commission de l’Assemblée nationale face à François Ruffin, le ministre du travail, Olivier Dussopt a tombé le masque.

Il souligne que la divergence avec François Ruffin qui défend le statut du salariat, c’est que le gouvernement est « pour la présomption d’indépendance ». Il s’agit cette fois clairement posé du choix préférentiel, essentiel, historique, décisif contre l’emploi salarié et pour l’emploi non salarié.

Avec la première loi Macron de 2015, celui-ci ouvrait la voie au remplacement du contrat de travail par un contrat commercial. Macron proposait de modifier le Code civil pour que dans le cas d’un conflit pour ce type d’emploi, ça n’aille plus vers les prud’hommes mais vers les tribunaux d’instance.

Puis Macron défendait (notamment dans son livre "Révolution") une "société sans statuts", une « société post salariale » en supprimant notamment les cotisations sociales. Jusque-là le choix de l’ubérisation n’était pas aussi franchement avoué, mais là, Olivier Dussopt tranche explicitement contre l’avis qui, depuis, a été voté en septembre 2021 par la majorité du Parlement européen en faveur de la « présomption de salariat ».

Et Dussopt ajoute qu’il « souhaite que ça aille plus loin ».

La France championne en emplois non-salariés

François Ruffin avance les chiffres d’Eurostat selon lesquels la France ne crée pas plus d’emplois salariés que les autres pays, mais qu’elle « explose » en championne des emplois non-salariés avec la Hongrie et l’Estonie. Avec notamment 2,4 millions d’auto entrepreneurs. Et sous le premier mandat de Macron il semble qu’on soit passé de 90 % des actifs salariés à 88 % des actifs salariés. C’est clairement un choix de civilisation inconnu et impensé jusque-là : on a la preuve complète, formelle de la politique suivie par Macron depuis 8 ans, c’est ainsi que tout se décrypte.

Des lois anti Code du travail de 2016 à 2017, de la loi anti chômage, des attaques contre tout ce qui provient des cotisations sociales. Il s’agit bien de "Révolution", ou plutôt de "contre-révolution", de la plus grande attaque historique contre le coût du travail en remettant en cause le statut même du salariat.

C’est la volonté déclarée, persistante, d’un « grand remplacement » du salariat par une main d’œuvre sans protection sociale, sans retraite, sans horaires, sans droits, ni loi du travail.

Mobilisons le 6 juin !


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