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Le PCF plaide pour un élargissement de la coalition des gauches née en 2022. Tout en la critiquant ouvertement. Ce qui a le don d’agacer les partenaires insoumis, écolos et socialistes.
Il ne semble pas vraiment à sa place. À côté de Manuel Bompard (LFI), de Marine Tondelier (EELV) et d’Olivier Faure (PS), Fabien Roussel se tient un peu à l’écart, visage fermé, regard ailleurs. Quand son homologue du Parti socialiste parle à la presse, il feuillette ses fiches. Ce 30 août, avant d’entrer dans la Maison d’éducation de la Légion d’honneur, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le chef de file du Parti communiste français n’a l’air d’avoir envie que d’une chose : partir. Est-ce la perspective de discuter pendant plusieurs heures avec Éric Ciotti, Jordan Bardella et Emmanuel Macron ? Ou est-ce le fait de jouer collectif avec ses collègues de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) ? Concernant cette deuxième option, il n’y a rien à déclarer, selon son camp.
Le secrétaire national du parti et député du Nord a pourtant bien accepté la mise en scène : l’arrivée groupée un peu avant 15 heures, quelques réponses aux questions des médias avant de débattre face au président. Mais quand on interroge Roussel, il déroule sa propre partition : « J’ai les priorités que le Parti communiste français défend et que je vais remettre au président de la République. On a des propositions communes sur un grand nombre de questions liées aux salaires, aux services publics, et on les défend ensemble à l’Assemblée nationale et au Sénat. Nous avons aussi des propositions propres que nous voulons mettre en avant. »
Avec Fabien Roussel, le show se joue forcément en solo. Après tout, le PCF n’avait pas signé le communiqué porté par La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts et le Parti socialiste avant cette rencontre. Le leader du parti a son programme : augmentation des salaires, blocage des prix, refus de la hausse du coût des médicaments et des consultations. À l’issue de douze heures de débat, il embarque dans une voiture dans la nuit, vers 3 heures, et part. Seul. Bompard, Tondelier et Faure adressent quelques mots à la presse avant de partager un taxi.
La scène peut sembler anodine, mais elle est à l’image de la ligne que tient Roussel vis-à-vis de la Nupes : un pied dedans, un pied dehors. Le 26 août, dans son allocution de rentrée lors de l’université d’été de son parti à Strasbourg, il a fallu attendre plus d’une heure pour qu’il évoque le sujet de la coalition des gauches.
Lucas Sarafian • 4 septembre 2023
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