Gaza. « Nous restons convaincus que le peuple palestinien court un grave risque de génocide », ont déclaré ce jour à Genève les experts de l’ONU. Deux semaines après avoir pointé le danger de nettoyage ethnique par la voix de la rapporteuse spéciale, Francesca Albanese, les Nations Unies réitèrent une ultime alerte : « C’est maintenant qu’il faut agir. Les alliés d’Israël portent également leurs responsabilités et doivent agir maintenant pour empêcher son action désastreuse ». Nombreuses sont les voix qui dénoncent un risque de génocide, déjà commencé, à l’instar de l’historien israélien Raz Segal, lequel alerte sur un « cas typique de génocide » en Palestine.
Au total, d’après les derniers chiffres disponibles, 9.061 Palestiniens ont été tués dont plus de 3 457 enfants. Les bombardements israéliens incessants et indiscriminés se poursuivent. L’ONG Amnesty International a apporté la preuve, éléments à l’appui, de l’utilisation de bombes au phosphore blanc par l’armée israélienne, complètement illégales. D’après Riyad Mansour, ambassadeur de la Palestine à l’ONU, les médecins à Gaza effectuent des interventions chirurgicales sans anesthésie. 45% de tous les logements à Gaza ont été soit détruits par les bombardements, soit rendus inhabitables ou endommagés.
En dépit de l’enchaînement des crimes de guerre de l’armée israélienne, depuis trois semaines, aucune déclaration officielle de la France n’a demandé le cessez-le-feu. Pire, ce matin encore, un député macroniste plaidait pour « le droit d’Israël à se défendre », considérant comme « légitime » la « riposte » de l’armée israélienne qui ne consiste en rien d’autre que l’enchaînement de crimes de guerre à Gaza, jour après jour. Comment qualifier de légitime défense le bombardement intensif d’une population occupée, colonisée et assiégée avec les technologies militaires les plus avancées ?
Le silence est la seule réponse des autorités françaises. Ce jour, à Genève, avait lieu une réunion de la mission d’observation permanente de l’État palestinien par l’ONU à Genève. Sur 23 pays occidentaux représentés, un seul est intervenu : les Pays-Bas. D’après les sources de l’Insoumission.fr en lien avec les ONG ayant participé à la réunion, la France est restée silencieuse. Les autorités françaises restant fidèles à leur alignement sur les positions de l’Etat d’Israël. Un alignement persistant malgré les appels incessants de l’ONU à la seule mesure d’urgence qui s’impose pour préserver la vie de 2 millions de Palestiniens : le cessez-le-feu immédiat. Notre article.
« Nous restons convaincus que le peuple palestinien court un grave risque de génocide » ont déclaré ce jour à Genève les experts de l’ONU. Les experts ont exprimé une « horreur croissante » face aux frappes aériennes israéliennes contre le camp de réfugiés de Jabaliya. À l’instar des déclarations constantes d’Antonio Gutteres, les voix de l’ONU ont aussi rappelé l’urgence immédiate : « Nous exigeons un cessez-le-feu humanitaire pour garantir que l’aide parvienne à ceux qui en ont le plus besoin. Un cessez-le-feu signifie également que des canaux de communication peuvent être ouverts pour garantir la libération des otages ».
Depuis le 7 octobre, Gaza vit au rythme des crimes de guerre en série de l’armée israélienne. Le 28 octobre a marqué un nouveau tournant dans les massacres. « Tsahal [l’armée israélienne, ndlr] a étendu son entrée terrestre dans la bande de Gaza », a annoncé, lundi soir, le premier ministre d’extrême droite israélien, en refusant catégoriquement tout cessez-le-feu. Les communications et l’accès à internet ont été coupés. Le blocus continue. Gaza manque de tout, d’eau, d’électricité, de pétrole, privant 2 millions de Palestiniens de soins et de tout ce qui essentiel à la vie.
Les bombardements israéliens sont incessants et indiscriminés, et s’intensifient jour après jour. Les champs de ruines ont remplacé les barres d’immeubles. 45 % de tous les logements à Gaza ont été soit détruits par les bombardements israéliens, soit rendus inhabitables ou endommagés. Des habitations ravagées par les bombes, des milliers de civils palestiniens tués.
D’après la dernière déclaration du chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini : « Près de 70% des personnes tuées sont des enfants et des femmes ». Au total, selon les derniers chiffres disponibles, le bilan morbide est de 9.061 morts du côté palestinien, dont plus de 3 457 enfants. D’après la mission d’observation permanente de l’État Palestinien par l’ONU à Genève, plus de 826 familles entières ont été effacées du registre de la population à Gaza – des grands-parents aux petits-enfants, elles ont été décimées.
Les Nations-Unies ne cessent d’alerter, pointant aujourd’hui un « grave risque de génocide » après avoir déjà dénoncé un nettoyage ethnique et une catastrophe humanitaire sans précédent. En parallèle, des ONG, tels qu’Amnesty International et Human Rights Watch, ont apporté, éléments à l’appui, la preuve que l’armée israélienne a utilisé des bombes au phosphore blanc, lesquelles sont interdites par le droit international. L’ONG UNICEF alerte aussi : « Gaza est devenue un cimetière », un « cauchemar pour 1,1 million d’enfants ». ONU, organisations internationales et humanitaires, manifestations citoyennes, partout dans le monde, des millions de voix exigent un cessez-le-feu immédiat pour que cessent les massacres.
En dépit des alertes des organisations internationales et humanitaires, les autorités françaises n’ont toujours pas appelé au cessez-le-feu immédiat. Il y a une semaine, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, et Emmanuel Macron se rendaient ainsi à Tel Aviv, pour renouveler leur « soutien » à Netannyahou, qui les a chaleureusement remerciées pour cela. Le président se fendant d’un « Merci, cher Bibi » (surnom de Benyamin Netanyahou, ndlr). Déshonorant la voix de la France, et rompant avec ses positions diplomatiques historiques, le Gouvernement s’obstine à ne pas suivre les appels de l’ONU.
La classe médiatique et politique française, du soi-disant « arc républicain » élargi, passe le plus clair de son temps à créer des polémiques de toutes pièces, à déverser racisme et diffamation sur les voix de la paix plutôt que de prendre conscience de la situation à Gaza. Ce matin encore, un député macroniste plaidait pour « le droit d’Israël à se défendre », considérant comme « légitime » la « riposte » de l’armée israélienne
L’urgence est au cessez-le-feu. Chaque jour, les voix de la paix agrègent de nouveaux soutiens. Le week-end dernier, des milliers de personnes se sont rassemblées partout en France pour exiger l’arrêt immédiat des combats et une paix juste et durable entre Israël et la Palestine. Ces voix sont présentes partout dans le monde entier. 350 000 personnes à Londres, 35 000 à Madrid ou encore 5 000 à Athènes ont défilé, brandissant les mêmes revendications. C’est dans la continuité de ces manifestations, également celle du 22 octobre à Paris place de la République, que les insoumis se sont joints à cet appel pour continuer à porter l’indispensable voix de la paix.
Ce samedi 4 novembre 2023, partout en France : le rendez-vous est donné. À l’appel d’une centaine d’organisations syndicales, politiques et associatives, réunies au sein du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, des manifestations vont avoir lieu dans tout le pays.
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