Annexion, nettoyage ethnique et génocide : Dr. Mustapha Barghouti décrit la mortelle campagne israélienne à Gaza

samedi 18 novembre 2023.
 

Entretien sur la situation dans la bande de Gaza alors que les bombardements israéliens se développaient depuis seulement 13 jours occasionnant 3800 morts, plus de 10000 aujourd’hui.

Nous nous rendons en Cisjordanie pour rejoindre le Dr. Mustafa Barghouti. Il est médecin palestinien, militant et politicien. Il est le Secrétaire général de la Palestinian National Initiative. Il est membre du Conseil législatif palestinien depuis 2006 et il est aussi membre du conseil central de l’OLP.

Dr. Barghouti, soyez le bienvenu sur Democracy Now. (…) Pourriez-vous réagir à tous ces développements ? Le Président Biden vient juste de partir (pour Israël). Comment voyez-vous sa visite alors que le sommet arabe vient d’être annulé par Mahmoud Abbas qui est à Ramallah comme vous et est le Président de l’Autorité palestinienne, par le roi de Jordanie et le Président égyptien après l’attaque sur un hôpital. Et que pensez-vous de ce qu’Israël dit de cette attaque ?

Dr. Mustafa Barghouti : Amy, je ne sais pas trop par où commencer. Les atrocités dépassent l’entendement. Comme Palestiniens nous sommes témoins de crimes horribles, de nettoyage ethnique, de punitions collectives surtout dans la bande de Gaza mais pas seulement, aussi en Cisjordanie. À Gaza, la population civile meurt par manque d’eau, de nourriture et de soins médicaux et est soumise à du nettoyage ethnique. Toutes les cinq minutes, un.e Palestinien.ne y est tué. C’est sans arrêt. Nous en sommes à 3,785 décédés.es. Et je pense que ce n’est pas exact parce qu’à chaque minute plus de personnes meurent. Qu’est-ce que le Président Biden a fait ? Au lieu d’aller en Israël et leur dire : « Mettez fin à ces atrocités. Décrétez un cessez-le-feu pour au moins sauver les prisonniers à Gaza, les prisonniers fait par Israël » … Il sait très bien que les États-Unis sont le seul pays au monde qui a du poids en Israël. Il est venu ici pour être complètement complice des crimes de guerre commis par Israël et pour agir de telle sorte que les États-Unis deviennent participant à ces crimes de guerre en envoyant des soldats aux côtés de ceux d’Israël dans son invasion et dans les crimes qui sont commis contre le peuple palestinien.

Il a accepté tous les mensonges de Netanyahu et les a répétés. Je ne comprends pas comment les services de renseignements américains n’ont pas avisé le Président qu’il s’agit de mensonges. Je suis convaincu qu’ils savent ce qui en est. Premièrement, le mensonge à propos de bébés décapités. Il est établi que c’est un énorme mensonge. Celui à propos de femmes violées qui s’est avéré être un mensonge et le Los Angeles Times s’en est excusé. Et ce terrible mensonge à propos de Palestiniens se tuant eux-mêmes dans leur hôpital. Israël et son armée l’ont propagé comme il le font habituellement : répéter une série de mensonge et en les modifiant les uns après les autres.

Avant que je revienne au Président Biden, laissez-moi vous en dire plus. Israël a bombardé l’hôpital Baptiste dirigé par l’Église anglicane tuant entre 300 et 473 personnes du peuple palestinien dont beaucoup de femmes et d’enfants et en blessant 300 autres. Pourquoi ? Pourquoi faire ? Ça fait partie de l’ultimatum israélien qui selon l’Organisation mondiale de la santé de l’ONU intimait à 27 hôpitaux d’évacuer dont le plus grand de Gaza, l’hôpital Shifa, pour qu’Israël puisse procéder au nettoyage ethnique de grandes parties de Gaza. En ce moment même il applique un plan de nettoyage ethnique de toute la bande de Gaza. Il s’agissait clairement d’un bombardement israélien. Aucun groupe militant palestinien ne possède ce type d’explosif qui a provoqué une énorme explosion qui a tué presque 500 personnes d’un seul coup en moins d’une minute. C’est un niveau de force qu’aucun groupe palestinien ne possède. Donc c’était un mensonge.

Mais Israël a menti quatre fois pour justifier cette attaque. Dans un premier temps, ils ont reconnu qu’ils avaient attaqué cet hôpital. Ils l’ont donc reconnu dans un premier temps ce bombardement en expliquant que des militiants.es du Hamas y étaient cachés.es. Puis ils ont changé de discours disant que le Hamas utilisait des Palestiniens.nes comme bouclier humain. Puis dans une troisième explication c’est devenu une attaque d’une roquette du Hamas et finalement une roquette djihadiste. Comment les États-Unis peuvent-ils répéter de tels mensonges sans plus de vérification ? Israël a déjà fait ça dans le cas de Shireen Abu Akleh (journaliste palestino-américaine tuée par un tir d’un soldat israélien. N.D.T.) Ils ont changé d’histoire quatre fois. Au début ils ont accusé un tir palestinien pour finir par admettre leur responsabilité dans ce crime. Croyez-moi, il faut faire cesser ces mensonges.

Les États-Unis devraient soutenir un cessez-le-feu immédiat. Ce sommet qui devait réunir le roi de Jordanie, le Président égyptien et celui de l’Autorité palestinienne a été annulé parce que ces dirigeants se sont rendu compte que le Président Biden ne voulait pas de cessez-le-feu immédiat et que pratiquement, il soutenait le nettoyage ethnique des Palestiniens.nes de Gaza en les refoulant en Égypte qui le refuse comme la Jordanie et les autres pays arabes refusent aussi. C’est fondamentalement ce qui se passe en ce moment.

Israël change un peu son plan maintenant en refoulant la population du nord et du centre de Gaza vers le sud. C’est un tout petit territoire de moins de 140 milles carrés qui se réduit à 60 qui doit loger 2 millions 300 mille personnes. Ils disent que c’est pour assurer la sécurité de ces déplacés.es mais les bombardements continuent là aussi. Ils veulent vider toute la bande de Gaza. Ils ont commencé ce nettoyage ethnique dans les territoires occupés en Cisjordanie. Vingt communautés ont déjà été vidées de leurs populations par la terreur des colons israéliens. Plus de 75 Palestiniens.nes y ont été tués.es. En ce moment même, l’armée israélienne attaque le camp de Tulkarem et de Nur Shams dans la région de Tulkarem avec des drones et des roquettes contre les populations civiles et cela empire de jours en jours.

Tel que je peux le voir, et comme un ministre israélien l’a déclaré : « Nous allons réduire le territoire de Gaza ». Qu’est-ce que cela veut dire ? L’annexion du nord et du centre de Gaza ? Qu’arrivera-t-il des hôpitaux ? Je vais vous lire la déclaration de l’Organisation mondiale de la santé. Elle déclare qu’il y a eu 130 attaques contre 136 centres de soins dans Gaza qui ont causé la mort de 491 Palestiniens.nes, de 16 travailleurs.euses de la santé, 370 personnes ont été blessées et 26 centres ont été complètement ou partiellement détruits. Il y a eu 77 attaques de ce genre en Cisjordanie.

Donc, personne n’arrivera à nous convaincre que ce sont des Palestiniens.nes qui ont tué leurs compatriotes dans cet hôpital. Et personne ne devrait justifier la position du Président Biden. La seule conclusion qu’on peut en tirer, c’est qu’il est d’abord préoccupé de sa réélection. Il ne se soucie même pas de la vie des prisonniers.ères en Israël comme B. Netanyahu d’ailleurs pourquoi voudraient-ils d’un cessez-le-feu ? Le Premier ministre Netanyahu poursuit ses attaques aériennes même si elles ont déjà tué 22 prisonniers d’Israël. Ils n’ont rien à faire des vies palestiniennes ni israéliennes d’ailleurs.

Plutôt qu’écouter B. Netanyahu, le Président Biden devrait écouter la noble voix du peuple juif, des Juifs américains qui se sont installés au Capitole pour manifester et demander au Congrès une seule chose : un cessez-le-feu immédiat. Je vous le dis : nous demandons au monde entier de se lever et que plutôt que de soutenir le génocide, la punition collective et le nettoyage ethnique hystérique de la part d’Israël, de soutenir un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin aux tueries et pour garantir un passage sûr aux prisonniers mais qui garantirait aussi l’aide humanitaire aux populations qui meurent de soif et de faim en ce moment. Et plus important encore, le manque de médicaments provoque des décès et introduit une forte possibilité d’épidémies d’autant plus que les vaccinations des enfants ont été arrêtées et que les infrastructures médicales et sanitaires ont été détruites. Le choléra peut se déclarer dans Gaza. C’est ce que le Président Biden veut ? C’est ce que M. Netanyahu veut ? Cette atrocité doit cesser. Et qui que ce soit qui n’appelle pas à un cessez-le-feu immédiat peut être considéré comme un.e complice, avec une participation active aux crimes de guerre qui sont commis.

N.S. : Dr. Barghouti, pouvez-vous réagir à l’annonce du Président Biden à l’effet que la frontière entre Gaza et l’Égypte serait ouverte pour laisser passer 20 camions d’aide humanitaire. Qu’est-ce que cela signifie selon vous, si jamais, cela ait quelque signification que ce soit ? Parlez-nous aussi de votre préoccupation pour les dizaines de milliers de femmes enceintes à Gaza aujourd’hui ? Quel est leur destin ? Elles ont un besoin urgent de soins médicaux et il n’y en a pas.

Dr. M.B. : Une des images les plus terribles fut de voir les femmes enceintes frappées par les bombes leurs bébés en devenir morts également dans leur utérus. Il y a 5,500 Palestiniennes qui doivent accoucher ce mois-ci. Et nous recevons des informations épouvantables disant qu’il y a des accouchements dans les rues parce qu’il n’y a nulle part où aller. Il n’y a plus de place libre dans le sud de Gaza et il n’y a aucun endroit sécuritaire. Israël a déjà détruit 80,000 foyers et maisons et les gens n’ont nulle part où aller. Les risques de mortalité infantile et néo natale sont de plus en plus élevés parce que la situation dans laquelle les Palestiniens.nes se retrouvent sans installations sanitaires, sans eau potable, sans système d’évacuation des eaux usées est un désastre absolu, une crise humanitaire. Vous m’avez posé une question à propos du Président Biden ; pouvez-vous la répéter s’il vous plait ?

N.S. : En effet. Je vous demandais votre réaction à l’autorisation de laisser entrer 20 camions d’aide humanitaire dans Gaza depuis l’Égypte.

Dr. M.B : Vous vous imaginez 2 millions 300 mille personnes dépourvues de pétrole, d’eau, d’électricité, de médicaments et de nourriture depuis 12 jours. Et vous envoyez 20 camions d’aide pour toute cette population ? Qu’est-ce que ça change ? C’est une goutte d’eau dans l’océan. C’est complètement en dessous de leurs besoins. Ça ne sert qu’à couvrir le crime en cours. Bien sûr je ne suis pas contre l’arrivée de ces camions quelle que soit l’aide que ça représente. Mais, nous avons besoin d’un corridor constamment ouvert pour que la nourriture, l’eau, l’électricité et les médicaments soient disponibles pour la population. Nous avons des équipes médicales dans Gaza. Nous avons des équipes palestiniennes de relève qui travaillent avec le Croissant rouge et le ministère de la santé. Ils nous appellent tous les jours : « Nous n’avons plus de médicaments. Nous n’avons plus de pansements pour soigner les blessés.es. Nous n’avons pas d’installations sanitaires adéquates. Comment pouvons-nous soigner nos patients.es dans ces conditions » ?

Des patients.es ont été soignés.es et des interventions chirurgicales ont eu lieu dans les escaliers des hôpitaux l’autre jour parce qu’il n’y avait plus de lits de libres. Et le massacre à l’hôpital Baptiste a été si puissant qu’il a pratiquement jeté toute la structure médicale à terre. Il y a déjà trois hôpitaux qui ont cessé leurs activités à cause du manque d’électricité ou de médicaments. C’est un désastre humanitaire qui se développe sus nos yeux.

Il n’y a qu’une seule explication à cela. Benjamin Netanyahu veut résoudre ce qu’il croit être un problème démographique en Israël. Aujourd’hui, la population palestinienne de Cisjordanie, de Gaza et en Israël même, est égale à celle des Juifs en Israël. Il veut en finir avec cette situation. Premièrement par le nettoyage ethnique des 2 millions 300 mille Gazaouis ; les pousser hors de Gaza et ensuite annexer la bande. Ensuite, procéder pareillement en Cisjordanie en commençant par la Zone C et ensuite dans le reste du territoire. Ce sont ces plans qui ont tant choqué le Roi de Jordanie parce qu’il est au courant de ce qui s’en vient. Quand ils en auront fini avec Gaza, ils passeront à la Cisjordanie. Personne ne devrait accepter cela.

Je n’ai jamais pensé, jamais pensé et je dois admettre que j’avais tort, qu’Israël oserait procéder à un nettoyage ethnique au 21e siècle. Malheureusement, j’avais tort. C’est exactement ce qui arrive maintenant. Et je pose la question. Ils disent qu’Israël a le droit de répliquer. OK. Il réplique, ils ont déjà tué environ 4,000 personnes. Combien de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes faudra-t-il encore tuer pour qu’Israël soit satisfait ? Ou alors, faudra-t-il que les millions de Palesitiniens,nes disparaissent de Palestine et du monde pour que ces fascistes qui gouvernent Israël soient satisfaits ? Je les qualifie de fascistes et de nazis. .

N.S. : Dr. Barghouti, je veux vous faire entendre un commentaire d’un ministre israélien de premier plan. Je pense que c’est à lui que vous référiez (antérieurement). Il s’agit du ministre des Affaires étrangères, M. Eli Cohen qui s’exprimait à la radio de l’armée israélienne mercredi : « À la fin de cette guerre, non seulement le Hamas ne sera-t-il plus dans Gaza mais la surface de ce territoire aura aussi rétréci ». Pouvez-vous réagir à cela et élaborer un peu plus sur ce que vous avez dit précédemment sur ce qu’Israël entend faire avec Gaza et nous parler de ce qui se passe en Cisjordanie ? Vous avez dit qu’il s’y passe aussi de crimes de guerre et du nettoyage ethnique. Mais, les manifestations visent aussi l’Autorité palestinienne. Nous avions dans nos grands titres des rapports disant que les protestations s’adressaient aussi à l’Autorité palestinienne qui règne en Cisjordanie et qui les a réprimé fortement. Une fillette palestinienne de 12 ans du nom de Razan Nasrallah a été tuée par un tir des agents de sécurité palestiniens mardi durant la manifestation à Jenin. Donc pouvez-vous nous parler de cela et de la situation dans ces territoires ?

Dr. M.B. : Oui, je regrette mais vous m’avez dit autre chose avant ces questions sur la Cisjordanie ?

N.S. : Oui, je vous citais la personne dont vous aviez parlé plus tôt, le ministre des Affaires étrangères israélien. (…)

Dr. M. B. : Oui, Eli Cohen. Le ministre des Affaires étrangères israélien sous entends qu’Israël se tourne maintenant vers son plan B (pour Gaza) puisque l’Égypte n’y permet pas le nettoyage ethnique. Ce plan B prévoit de retirer toute la population de la partie nord de Gaza, de Gaza Cité comme tel, c’est-à-dire environ 1million 100 à 200 mille personnes, de l’envoyer vers le sud pour ensuite annexer la partie « dégagée » et ainsi réduire la bande de Gaza de 140 milles carrés à 50 ou 60 milles carrés. C’est la seule explication compatible avec l’idée de réduction du territoire de la bande, de son effacement. Le gouvernement d’Israël pense que s’il rassemble les 2 millions 300 mille habitants.es de la bande dans un si petit territoire, la pression va devenir si forte que l’Égypte sera obligé d’ouvrir sa frontière et de laisser ces gens sortir de Gaza. Ainsi, Israël aura complété son plan original de nettoyage ethnique complet en poussant les Gazaouis dans le Sinaï. Rappelez-vous que 70% de ces gens ont déjà été déplacés lors du nettoyage ethnique pratiqué par Israël en 1948. Ils viennent des 520 villages que les troupes israéliennes ont rasés en 1948 en commettant 50 massacres et en les poussant hors de Palestine. Ils veulent recommencer.

Et laissez-moi vous dire que ce n’est pas le seul plan d’Israël. B. Netayahu a été clair. Peut-être que je me répète. Il a apporté une carte du pays aux Nations Unies, devant le monde entier il y a quelques semaines. Cette carte comprenait l’annexion de toute la Cisjordanie et celle de toute la partie de la bande de Gaza occupée. C’est leur plan : annexion, nettoyage ethnique et un génocide à l’endroit du peuple palestinien.

À propos de votre question sur la Cisjordanie je dois vous dire que la situation y est très dangereuse, très grave. Premièrement, il faut savoir qu’Israël y impose de fait un processus de fragmentation de l’espace en 224 petits ilots ou ghettos. Ils sont séparés les uns des autres par pas moins de 640 « chekpoints » militaires israéliens dont certains sont complètement fermés. Par exemple, Jéricho est actuellement complètement fermé. Et bien sûr, il y a le mur physique et les soit disant voies de passage qui sont ségréguées. Les Israéliens.nes ont les leurs propres. Énormément de Palestiniens.nes ne peuvent aller d’un endroit à un autre. Donner nos soins médicaux y est devenu extrêmement compliqué parce que nous ne pouvons pas déplacer nos médicaments ni nos équipes médicales.

Le pire endroit est ce qu’on appelle la Zone C qui représente 60% de la Cisjordanie où les colons attaquent continuellement les habitants.es Palestiniens.nes. L’autre jour, les colons terroristes ont attaqué le village de Qusra dans la région de Naplouse et ont tué trois villageois civils. L’armée, l’armée israélienne est venue et en a tué un quatrième. Le lendemain, lors des funérailles, les colons sont revenus et ont tué deux personnes de plus, un père et son fils. Donc, six personnes tuées en moins de 24 heures. La terreur des colons est partout.

Et, en plus, l’armée israélienne procède à des campagnes d’arrestation de civils.es palestiniens.nes. Selon mes informations, au moins 750 personnes ont été arrêtées au cours de la semaine dernière dans les territoires occupés. Et cela augmente toujours ce qui fait que le nombre de Palestiniens.nes emprisonnés.es en Israël est de plus de 6,300 dont plusieurs sous arrestations dites administratives ce qui veut dire qu’elles ne savent pas pourquoi elles ont été arrêtées et n’ont jamais subi de processus judiciaire légal, normal. Leurs avocats ne peuvent même pas les défendre parce que les accusations sont inconnues. On compte 260 enfants dans cette situation.

Ajoutez à tout cela que plus de 75 Palestiniens.nes ont été tués.es. Et comme l’armée israélienne pense que tout le monde est préoccupé par ce qui se passe à Gaza, elle procède à des opérations contre les civils.es d’endroits comme le camp de réfugiés.es de Tulkarem et avant cela contre celui de Jenin. Et ça peut continuer. Donc, c’est une situation vraiment dangereuse à haut risque pour tous les Palestiniens et toutes les Palestiniennes.

A.G. : Dr. Barghouti, il ne nous reste qu’une minute. Mais, dans ces conditions comment expliquer la dure répression des manifestations exercée par les policiers.ères de l’Autorité palestinienne où une fillette de 12 ans, Razan Nasrallah a été visée et tuée à Jenin ?

Dr. M.B. : Alors, ça aussi c’est un crime commis par les forces de sécurité palestiniennes et il n’aurait jamais dû arriver. Il est inacceptable de viser des manifestants.es avec une arme à feu. C’est inacceptable. Évidemment que nous n’appelons pas au chaos et à la division entre nous. Nous avons assez de ce à quoi nous devons faire face avec Israël. Mais la réalité c’est que le comportement de cette force est inacceptable ; il va même jusqu’à la suppression du droit d’expression. Les gens sont en colère. Ils le sont par ce qui se passe à Gaza, par la tuerie dans l’attaque contre l’hôpital. Peut-être qu’ils ont perdu les pédales. Mais réagir en tirant sur les Palestiniens.nes c’est la dernière des choses ; personne ne devrait accepter cela. (…) Ils doivent aussi respecter les lois internationales et cesser leur comportement répréhensible.

A.G. : Merci Dr. Barghouti.

Amy Goodman

Mustafa Barghouthi

Nermeen Shaikh


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