Taxer les malades chroniques, la nouvelle cible du Gouvernement

« Nous devons trouver au minimum 12 milliards d’euros d’économies en 2025 » déclarait Bruno Le Maire le 9 janvier 2024. Un objectif financier que le Gouvernement compte atteindre par des nouvelles offensives de taille sur les droits sociaux. La nouvelle cible a été révélée par le journal Les Echos le 5 février : le Gouvernement entend procéder à des coupes budgétaires sur le dos des 12 millions de Français qui souffrent d’une maladie chronique.

« Remettre en cause ces droits, c’est difficile à entendre, je n’ai pas choisi d’être malade ».

C’est le cas de Julien qui témoigne auprès de l’Insoumission.fr. Atteint de la maladie de Verneuil, il a obtenu l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) et l’Affection Longue Durée (ALD) « après un long parcours du combattant ». Cette allocation lui permet « de ne pas angoisser sur l’aspect financier de la maladie. ». Pourtant, l’angoisse est bien là : « Mes droits sont remis en cause tous les trois ans, à chaque fois que je dois faire renouveler l’AAH et l’ALD ». A chaque renouvellement, Julien confie vivre « une période de stress intense ». Pour lui, l’annonce du Gouvernement ne passe pas : « Remettre en cause ces droits, c’est difficile à entendre, je n’ai pas choisi d’être malade ».

Derrière les chiffres, il y a des femmes et des hommes qui souffrent de maladie chronique »

Alors que des fortunes colossales s’accumulent en France – 100 milliards de dividendes du CAC 40 en 2023 – le Gouvernement poursuit sa feuille de route ultra libérale. Plutôt que reconstruire pleinement la Sécurité sociale, le Gouvernement choisit de la dépecer une nouvelle fois dans la perspective de transformer, encore un peu plus, la santé en vaste marché. Au détriment des malades, comme Julien, qui rappelle avec force : « Derrière les chiffres, il y a des femmes et des hommes qui souffrent de maladie chronique ».

Sylvain Noel, rédacteur en chef