Portugal : le centre droit victorieux, l’extrême droite en forte progression

lundi 11 mars 2024.
 

L’opposition de centre droit a remporté de justesse les législatives de dimanche au Portugal et, après huit ans de gouvernement socialiste d’António Costa, le Parlement du pays ibérique vire à droite avec une nouvelle poussée des populistes, selon un sondage sortie des urnes diffusé par la télévision publique RTP.

Alors que le Portugal commémorera le mois prochain le 50e anniversaire de la Révolution des Œillets, qui a mis fin à une dictature fasciste presque aussi longue, le chef de l’extrême droite portugaise, André Ventura, s’est félicité d’« un résultat absolument historique ». Il doublerait son score d’il y a deux ans, sa formation aurait obtenu entre 14 et 17 % des voix, selon la projection de la télévision publique RTP, contre 7,2 % lors des élections de janvier 2022. Le populiste s’est dit « disponible » pour « donner un gouvernement stable au Portugal » au sein d’« une majorité forte à droite ».

Les résultats officiels du scrutin, auquel sont appelés à participer 10,8 millions d’électeurs, seront annoncés plus tard dans la soirée.

Le pays ibérique était un des rares en Europe à être dirigé par la gauche lorsque le Premier ministre sortant Antonio Costa, 62 ans, a démissionné début novembre en renonçant à briguer un nouveau mandat après avoir été cité dans une enquête pour trafic d’influence.

A l’approche du vote, l’Alliance démocratique (AD) de centre droit emmenée par Luis Montenegro, 51 ans, était en tête des sondages avec un peu plus de 30 % des intentions de vote et une mince avance sur le Parti socialiste (PS), qui s’est regroupé autour de Pedro Nuno Santos, 46 ans.

Pas de gouvernement avec le soutien de l’extrême droite Selon les enquêtes pré-électorales, qui dénombraient encore beaucoup d’indécis, l’ensemble de la droite (composée par l’AD, Chega et l’Initiative libérale) devrait être majoritaire dans le prochain Parlement.

Mais le représentant du centre-droit, Luis Montenegro, longtemps député puis chef de groupe parlementaire, a d’ores et déjà exclu de former un gouvernement avec le soutien de l’extrême droite, au risque de provoquer une impasse s’il n’atteint pas la majorité des 230 sièges même en s’alliant avec les libéraux. « Ne vous inquiétez pas. D’abord, la stabilité nous sera donnée par le peuple portugais. Ensuite, c’est nous, avec notre performance, qui allons la garantir », a-t-il voulu rassurer vendredi, lors de son dernier meeting.

Pedro Nuno Santos, un ancien ministre issu de l’aile gauche du PS, a de son côté rappelé tout au long de la campagne que la droite, lors de son dernier passage au pouvoir, entre 2011 et 2015, avait appliqué une impopulaire cure d’austérité budgétaire.

Troisième homme de cette course électorale, le populiste André Ventura a affirmé pour sa part que les deux grands partis du centre, qui se partagent le pouvoir depuis l’avènement de la démocratie, « ne sont que les deux faces d’une même pièce ». « Pour le changement, c’est Chega qu’il faut », a clamé ce professeur de droit et ancien commentateur de football, connu pour ses attaques xénophobes contre la minorité tsigane.

Malgré l’assainissement des finances publiques, une croissance supérieure à la moyenne européenne et un chômage au plus bas, le bilan du gouvernement socialiste est terni par l’inflation.


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