Jordan Bardella soutient la réforme des retraites à 64 ans « pour faire des économies »

vendredi 14 juin 2024.
 

« Est-ce que vous abrogez la réforme des retraites ? », demande le journaliste.

« Nous verrons », répond Jordan Bardella. Interrogé ce 11 juin 2024 sur RTL, le président du RN a esquivé la question du journaliste Yves Calvi. Celui-ci l’interrogeait sur ses priorités, dans l’éventualité où le RN remportait les élections législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet. Sur cette question sociale fondamentale, Jordan Bardella répond : « Nous avons des économies à faire ». La veille pourtant, Thomas Ménagé, député RN et porte-parole du groupe lepéniste à l’Assemblée nationale, affirmait l’inverse. En à peine 24 heures, le ton a radicalement changé.

Un « nous verrons » doublé d’un « nous avons des économies à faire », ne dupe personne. Cela signifie non, même si Jordan Bardella prétend ensuite le contraire. Conclusion écrite noire sur blanc : le RN n’abrogera PAS la retraite à 64 ans, passée en force par Emmanuel Macron, contre l’avis de 93 % des actifs et sans vote à l’Assemblée nationale. Face à cette arnaque sociale que constitue le RN pour le peuple, une force compte bien se dresser devant elle, celle du Nouveau Front Populaire, porté par toutes les formations politiques de gauche. Notre brève.

Réforme des retraites de Macron : Jordan Bardella ne souhaite pas l’abroger

En direct, Jordan Bardella a réalisé une cascade que vous ne devez surtout pas essayer chez vous. Le président du RN est un professionnel des pirouettes et des mensonges. Face à Yves Calvi, il a permis aux Français un moment de vérité. Un moment médiatique dont raffole L’insoumission, parfait pour débusquer l’arnaque sociale que constitue le RN. Abroger la réforme des retraites ? Ce sera non, même si Jordan Bardella ne le formule pas ainsi.

Il préfère parler de « priorités » et se réfugier derrière l’état des finances du pays, évoquant pêle-mêle dettes, déficits et comptes sociaux, comme des éléments insolubles. « J’ai la lucidité et l’honnêteté de dire aux Français que la situation économique dont nous allons hériter dans un pays qui pulvérise sous Macron les records de déficit commerciaux, de déficit public et de dette, va être compliquée, explique le président du RN. « Par conséquent, nous serons, dans le cadre d’une cohabitation, amenés à faire des choix. […] Il faudra des priorités », assène le président du RN.

En réalité, la déclaration de Bardella est logique. Le président du parti d’extrême droite préfère rassurer le capital et ne surtout pas attenter à ses intérêts. Parce que cette mouvance politique défend les riches, plutôt que le peuple, même si elle prétend le contraire. Pour rappel, le RN a voté à l’Assemblée nationale contre la hausse du SMIC, le gel des loyers, le blocage des prix et le rétablissement de l’ISF. Pendant la réforme des retraites, le RN n’a jamais participé à aucune mobilisation et défendait un contre-projet d’une retraite pouvant aller jusqu’à… 67 ans. Cela doit être dit, répété, amplifié sur tous les tons, à l’heure où l’extrême droite n’a cessé de progresser pendant 7 ans de macronisme.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, le chef du parti Les Républicains (LR) a franchi le rubicon. Éric Ciotti a annoncé la constitution d’une alliance entre son parti et le Rassemblement National. La droite dite « républicaine » n’en a plus que le nom, si tant est que l’on pouvait encore l’appeler ainsi, au vu de sa dérive profondément réactionnaire et xénophobe. Réaction rapide du Nouveau Front Populaire, cette nouvelle alliance historique des formations de gauche en vue des élections législatives anticipées : « Le choix est donc désormais clair et unique : Front populaire contre l’extrême droite raciste et réactionnaire. Nous avons 26 jours pour convaincre les Françaises et les Français ».


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