NFP. Dans l’après-midi du 7 juillet, les tables des volontaires de la France insoumise, chargés d’accueillir la presse à la Rotonde Stalingrad, débordent de badges remplis en langues étrangères. Et pour cause : plus d’une centaine de journalistes venus du monde entier sont accrédités pour suivre la soirée électorale du Nouveau Front populaire. Le monde regarde la France. La France parle au monde. Au lendemain de la victoire surprise de la coalition de gauche, des dizaines de grands médias étrangers consacrent leur Une à cet évènement historique. Notre article.
Article basé sur un thread Twitter de Sylvain Ernault.
Présents en nombre à la soirée à Stalingrad, les commentateurs internationaux ont suivi de près la célébration de la victoire. Le New York Times a raconté à ses lecteurs le discours tenu par Jean-Luc Mélenchon, ce soir là où le soleil s’est levé à 20 heures : « Emphatique, pugnace et exigeant : le style était à la hauteur du moment, dans le discours du leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon face à une foule de milliers de personnes enflammées, célébrant la victoire de dimanche lors des élections législatives françaises ». Même constat pour La Libre, qui note que Jean-Luc Mélenchon, « première grande figure politique » de la coalition, et la France insoumise, sont les « grands gagnants » des élections législatives.
La défaite cinglante infligée à l’extrême droite est mise en avant par les médias internationaux, à l’image du quotidien belge néerlandophone De Standaard, qui expose en Une un Jordan Bardella déconfit, et titre « Les Français ne veulent pas avoir un gouvernement d’extrême droite ». Nombreux soulignent également le rôle décisif joué par le Nouveau Front populaire, victorieux au second tour, tels le média espagnol ABC, les états-uniens du Globe and Mail et du Washington Post, ou le brésilien O Estado de S. Paulo.
Les médias italiens en particulier semblent avoir accordé une importance particulière aux évènements français. Libero titre « Quel bordel… », rappelant que la dissolution de l’Assemblée est venue d’Emmanuel Macron seul, le quotidien de droite Il Foglio titre « Plus de Mbappé, moins de Le Pen », et la Repubblica va jusqu’à qualifier de « Révolution française » la victoire de la veille. Tous soulignent en effet l’éclatante victoire du NFP face au RN.
Il n’est pas étonnant que les médias internationaux, et particulièrement européens, se soient intéressé d’aussi près à cette élection. D’abord, parce que la France reste perçu dans le monde comme une grande nation démocratique, le pays des Droits de l’Homme et de la grande Révolution. Surtout, parce que la situation politique française est singulière. Alors que l’extrême-droite progresse partout dans le monde et parvient parfois au pouvoir, et que la gauche radicale est balayée, voire anéantie dans de nombreux pays, en France, c’est une coalition basée sur un programme de rupture, et conduite par le mouvement le plus radical à gauche, qui a vaincu l’extrême droite.
Après ses scores historiques aux élections présidentielles de 2017 et de 2022, la capacité de la France insoumise et de son leader Jean-Luc Mélenchon à résister dans ce contexte terrible pour la gauche dans le monde, ne cesse d’impressionner et d’inspirer à l’étranger. En témoigne, les Unes consacrées au Nouveau Front Populaire et à Jean-Luc Mélenchon ayant permis la réalisation de cette coalition historique. Le décalage entre les Unes de presses étrangères et françaises fait l’effet d’un choc thermique, tant les médias français se sont enfoncés dans des lignes éditoriales anti-LFI assumées depuis de nombreuses années.
Sous les yeux du monde entier, Emmanuel Macron fait honte à la France. Le Président, d’habitude prolixe, n’a pas pris la parole depuis dimanche soir. Lundi, il a refusé la démission de son Premier ministre Gabriel Attal, pourtant logique dans une telle configuration. La Constitution et la coutume républicaine prévoient en effet que lorsque le camp du présidentiel perd aux élections législatives, le Chef de l’État doit nommer à Matignon un candidat issu du camp ayant le plus d’élus à l’Assemblée nationale, une personne issue du Nouveau Front populaire donc.
Or, Macron le refuse. Dans une lettre au ton monocorde publiée dans la presse quotidienne régionale, la réponse du Président à cette situation qu’il a lui-même déclenchée est simple : Circulez, il n’y a rien à voir. « Personne ne l’a emporté », écrit-il, faisant fi du résultat des urnes, et niant la victoire du Nouveau Front Populaire.
« Agir comme le fait le président est donc un coup de force, un abus de pouvoir », lui a répondu Jean-Luc Mélenchon dans une note de blog publié hier, rappelant que c’est au groupe arrivé en tête aux élections, en l’occurrence le Nouveau Front Populaire, qu’il revient de former un gouvernement : « Dans toutes les démocraties du monde c’est ainsi que les élections permettent de désigner le gouvernement, avec ou sans majorité absolue à la chambre des députés »
Cet évident déni de démocratie n’est qu’un pas de plus dans la pente autoritaire qu’emprunte Emmanuel Macron depuis 2017. Face à cette injustice, des syndicats appellent à la mobilisation populaire pour contraindre le forcené à respecter le vœu du peuple en nommant à Matignon une figure issue du NFP, et à lui permettre d’appliquer les mesures du programme de rupture de la coalition.
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