26 novembre : Conférence sur l’égalité professionnelle et salariale entre hommes et femmes

lundi 26 novembre 2007.
 

Le 26 novembre, le gouvernement doit tenir une conférence sur l’égalité professionnelle et salariale entre hommes et femmes. Une initiative qui ne doit pas masquer ses politiques ultralibérales , dont les femmes sont les premières à subir les conséquences.

La conférence sur l’égalité professionnelle et salariale hommes/femmes fait partie des trois conférences organisées par le gouvernement, avec celle sur les salaires et le pouvoir d’achat, et celle sur les conditions de travail. Le gouvernement annonce, comme objectif de cette conférence, « de mettre fin, dans les deux ans, aux inégalités, que ce soient les écarts salariaux, la promotion interne plus lente, le temps partiel subi, ou les congés maternité pénalisant ». Intention complètement contredite par la politique ultralibérale du gouvernement en matière sociale et économique, qui remet en cause les acquis sociaux. Destruction à terme du CDI, en le remplaçant par un contrat de travail unique, séparabilité « consentie » entre le patron et l’employé, pénalisation des chômeurs - mise en fin de droits de ceux et celles qui refuseraient « un emploi valable » - vont évidemment renforcer la précarisation du travail des femmes et leur place dans l’emploi.

Les écarts salariaux sont en moyenne de 25 % et ils montent à 37 % si on intègre le temps partiel. De nombreuses lois, censées favoriser l’égalité professionnelle sans dispositifs contraignants pour les employeurs, ont été votées : en 1972, en 1983, en 2001, un accord professionnel en 2004 et la loi sur l’égalité professionnelle adoptée le 23 mars 2006 prévoyant l’égalité professionnelle en 2010. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, dit vouloir réduire les écarts salariaux avant le 31 décembre 2009 et non plus fin 2010.

Précarité, pénibilité

La féminisation de la population active n’a pas débouché sur une plus grande mixité du monde du travail. La ségrégation du marché du travail entre les hommes et les femmes repose sur la division sexuelle du travail, ce qui se traduit par des choix stéréotypés concernant les filières d’éducation, de formation et d’orientation professionnelle. Si les filles réussissent mieux à l’école, elles s’orientent, ou sont orientées, toujours vers des filières scolaires et professionnelles moins valorisées. À cela, s’ajoutent, dans certaines entreprises, les discriminations à l’embauche.

La réalité du marché du travail, pour les femmes, c’est le travail en petite entreprise, là où il est difficile de faire respecter le droit syndical et de mettre en œuvre les plans d’égalité salariale. Les femmes sont concentrées dans six des vingt catégories professionnelles existantes (restauration, commerce et grande distribution, ménage, aide à la personne, soin et éducation). Les femmes se retrouvent dans des emplois peu qualifiés et précaires du tertiaire ; les vendeuses, les caissières, les aides à domicile, les employées de ménage, les serveuses travaillent majoritairement à temps partiel, avec des statuts extrêmement précaires, des horaires de travail éclatés et des rémunérations faibles.

Mobilisation

Les femmes représentent 80 % des 3,4 millions de travailleurs pauvres. Il y a 2,5 fois plus de femmes au Smic que d’hommes. Le salaire mensuel des femmes (toutes catégories et tous temps de travail confondus) est en moyenne de 920 euros, contre 1261 euros pour les hommes, du fait de l’inégalité des carrières, mais aussi de stricte discrimination. Il existe une véritable tolérance sociale vis-à-vis du chômage féminin : la majorité des chômeurs non indemnisés sont des femmes. Même en travaillant jusqu’à 65 ans, les femmes n’arriveront pas à une retraite complète. Leur pension mensuelle est d’environ 606 euros, contre 1 372 euros pour les hommes. 34 % des femmes qui travaillent la nuit sont assujetties à des horaires variables, contre 31,7 % pour celles qui travaillent de jour.

Alors que les femmes représentent 47 % de la population active, 83 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes. Le temps partiel signifie retraite et allocations chômage partielles. En général, ce temps partiel est contraint, les embauches dans des secteurs très féminisées, comme la grande distribution, se faisant systématiquement en contrat à temps partiel. Lorsque le temps partiel est présenté comme « choisi », c’est parce qu’il permet aux femmes de concilier vie professionnelle et familiale : c’est principalement sur elles que reposent les tâches d’éducation et les corvées domestiques. Le manque d’équipement collectif amplifie cette situation. La création d’un service public gratuit d’accueil de la petite enfance, regroupant crèches, haltes-garderies et écoles maternelles, doté d’un personnel mixte et qualifié, est une revendication centrale.

La seule façon d’arriver à l’égalité salariale, c’est un rattrapage immédiat des salaires. Il faut exiger l’augmentation de tous les salaires de 300 euros, ainsi qu’un Smic à 1 500 euros net, la suppression du temps partiel imposé, en garantissant le passage à plein-temps sur simple demande de la salariée, la reconnaissance dans le code du travail de la précarité du temps partiel, l’obligation pour les employeurs de payer les mêmes cotisations sociales que pour les plein-temps.

De même, il faut exiger l’interdiction des horaires flexibles, la réduction du travail de nuit aux stricts besoins sociaux, pour les femmes comme pour les hommes. Sa pénibilité doit être compensée par une durée de travail inférieure et un départ anticipé en retraite. La LCR est partie prenante de la mobilisation initiée par le Collectif national pour les droits des femmes, concernant la conférence sur l’égalité professionnelle et salariale hommes/femmes du gouvernement.

Anne Leclerc


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message