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Bon, ça commence à bien faire. Que la politique soit mise entre parenthèses pendant des Jeux olympiques scrutés par le monde entier, on peut comprendre. Que le chef de l’Etat tente de surfer sur ce formidable moment de liesse populaire, c’est humain, n’importe qui d’autre ferait de même. Mais qu’il s’obstine à faire le sourd, et même l’impoli, en se refusant à prononcer le nom de Lucie Castets que les partis de gauche, arrivés collectivement en tête aux législatives, proposent comme Première ministre, est insupportable. Quasi enfantin. Comme s’il tapait du pied sur le sol en s’écriant, rouge d’obstination, non et non, je ne veux pas de ce jouet, je veux garder le mien ! La politique mérite mieux que ça.
Rien n’empêchait Emmanuel Macron de profiter du relatif temps mort des JO pour consulter tous azimuts, rencontrer Lucie Castets et tenter avec elle de composer un gouvernement le plus ouvert possible sans que la gauche n’y perde son âme. Par respect pour des électeurs qui ont sanctionné le pouvoir en place et dit non à l’extrême droite. Au lieu de quoi, la cacophonie s’installe, chacun y va de sa lettre ou plutôt de son « pacte », la nouvelle mode.
Gabriel Attal propose un « pacte d’action » quand Laurent Wauquiez y va de son « pacte législatif » mais, au fond, ce sont grosso modo les mêmes programmes avec un gros morceau de droite (autorité, sécurité, responsabilité budgétaire) saupoudré de lutte contre la pauvreté pour faire plaisir à la gauche. C’est comme si le résultat de ces élections législatives ne comptait pas, le chef de l’Etat sachant mieux que les électeurs ce qui est préférable pour eux.
Il y a là une faute politique manifeste, que dénonce d’ailleurs un élu LR, Philippe Bas, un des rares à ne pas verser dans la démagogie. Cela devient insupportable de voir défiler sur les plateaux télé ou sur les ondes des élus LR ou Renaissance affirmant penser uniquement au bien des Français alors qu’ils ne font que répéter les éléments de langage. Pour le bien des Français, il faut constituer un gouvernement en fonction du résultat des urnes, afin qu’il puisse s’atteler au plus vite à la préparation d’un budget qui façonnera les années à venir. Il n’y a plus de temps à perdre.
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