En solidarité contre les massacres et la répression de masse au Mexique

dimanche 2 décembre 2007.
 

Pour la commémoration des 10 ans du massacre d’Actéal et des 15 de la création de la société civile Las Abejas,

« Le 22 Décembre 1997 un groupe paramilitaire tira sans distinction dans une église de la communauté d’Actéal, Chiapas. Les balles tuèrent 45 indigènes totziles : 16 enfants et adolescents, 20 femmes (dont 4 étaient enceintes) et 9 hommes. Les personnes massacrées appartenaient à un groupe civil, fervent défenseur des droits indigènes et connu sous le nom de Las Abejas. Le jour où ils furent brutalement assassinés ils étaient réunis dans la prière pour demander la paix pour leurs communautés et celles environnantes, toutes déplacées pour avoir soutenu l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale).

Ces dernières années, les évènements d’Acteal rappellent plusieurs autres survenus en d’autres lieux et d’autres acteurs ainsi que des violations des droits de l’Homme. A Atenco, à Oaxaca, à Guerrero, à México Capitale, à Ciudad Juarez ... des femmes et des hommes, indigènes et métisses, journalistes, étudiants, paysans, tous défenseurs des droits de l’Homme ; massacres de femmes, disparitions forcées, détentions illégales, travail des enfants, attaques contre l’intégrité physique, psychologique et sexuelle, violation du droit à l’identité culturelle, du droit au travail, à l’éducation, à la santé, au logement, à un jugement équitable, aux droits à la participation politique... Malgré les tentatives des gouvernements mexicains successifs de présenter ces violations comme étant d’une part, des épisodes isolés et d’autre part comme étant le fruit de la confrontation entre particuliers ou entre communautés rivales, leur répétition et leur envergure mettent en évidence des causes de type structurel et des responsabilités institutionnelles concrètes. Les graves violations des droits de l’Homme au Mexique sont la conséquence directe d’un enchevêtrement de facteurs très liés qui renvoient à trois domaines différents :

a. la consolidation d’un modèle socio-économique profondément inégalitaire, incapable de satisfaire les besoins de base de la majorité de la population et ce, bien que l’économie mexicaine soit parmi les plus puissantes du monde

b. l’inexistence ou l’extrême faiblesse des canaux qui rendent possible une participation politique large, consciente et déterminée

c. l’impunité qui pénètre les différents corps de la sécurité et l’armée mexicaines et qui est liée au manque d’indépendance du pouvoir judiciaire.

Dans un tel contexte, la responsabilité revient principalement aux institutions mexicaines : les rapports et recommandations effectués par les différents rapports spéciaux des Nations Unies, par la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme ainsi que par les déclarations émises par le Parlement Européen ou les dénonciations des différentes organisations de défense des Droits de l’Homme (Amnesty Internationale, Human Rights Watch) n’ont pas réussi à provoquer au sein des divers gouvernements, plus que de timides et théâtrales réactions, voire même un refus total ou un silence assourdissant d’indifférence.

La CCIODH

Dans le contexte décrit précédemment, la Commission Civile Internationale d’Observation des Droits de l’Homme (CCIODH) veut continuer à faire entendre la voix des témoignages des violations des droits de l’Homme au Mexique. Dans ce sens, forte de la légitimité que lui donne le travail réalisé lors de cinq missions d’observations menées entre février 1998 et Mai 2007, la CCIODH considère qu’il est nécessaire de rappeler que, malheureusement, les dénonciations et autres recommandations faites après chacune des visites (les trois premières dans le Chiapas, la quatrième à Atenco et la dernière, à Oaxaca) sont toujours à l’ordre du jour.

Selon la CCIODH, la vigueur des droits de l’Homme au Mexique dépend du dépassement de plusieurs obstacles de taille dont les suivants :

1. Une situation politique profondément décomposée et dont la déstructuration sociale est préoccupante. Les sphères institutionnelles ne parviennent pas, faute de volonté réelle, à assurer un Etat de droit. Dans un tel contexte, ce sont les coupes les plus défavorisées de la société, et en particulier les communautés indigènes, qui subissent les conséquences d’une situation de violence et d’impunité, généralisée.

2. Une stratégie juridique et politique dont le principal objectif est de contrôler et désarticuler la population civile dans des zones où se déroulent des processus d’organisation citoyenne ou des mouvements à caractère social indépendant. Ont été recensés de nombreux cas de refus des droits de réunion, de manifestation et de liberté d’expression et d’information, par le biais d’un usage des forces policière et militaire abusives et sans discrimination. Parfois, ont pris part à cette stratégie, des groupes de civils armés o des paramilitaires, responsables de disparitions forcées, de coups et blessures et de morts qui jusqu’à aujourd’hui restent impunies.

3. Un manque de volonté et de dialogue évident de la part des représentants gouvernementaux à l’heure de trouver des issues favorables aux conflits. Souvent, ce sont les institutions mêmes qui ont encouragés, par action ou par omission, les affrontements entre personnes ou communautés pour légitimer l’action répressive des forces de sécurité.

4. Le non respect des engagements pris par les institutions. Le cas le plus emblématique à ce propos concerne les Accords de San Andrés signés en 1996 entre le gouvernement mexicain et l’EZLN, dont l’application a été régulièrement reportée jusqu’à être complètement anéantie par la réforme constitutionnelle de 2001. La continuité d’une culture ethnocentrique qui continue à rejeter l’égalité entre cultures et la coexistence pacifique et profitable entre divers projets de vie collective. On rejette consciemment la construction d’espaces d’autonomie indigène pour ainsi légitimer les stratégies d’assimilation et d’acculturation, encore en vigueur aujourd’hui. Malgré les déclarations constitutionnelles, juridiquement et politiquement parlant, on barre le passage à un Mexique réellement multiculturel et pluriethnique.

5. la survivance d’un machisme enraciné qui se manifeste dans plusieurs secteurs de la société et qui se retrouve au sein des forces de sécurité et militaires qui sont complices, et même parfois directement responsables, de graves violations des droits de la Femme. Au delà des massacres de femmes de Ciudad Juarez, en témoignent des faits divers comme ceux d’Atenco (où de graves agressions sexuelles sur le trajet vers les centres de réclusions ont été signalées).

6. Le manque d’indépendance du Pouvoir Judiciaire : les difficultés d’accès aux tribunaux pour les secteurs sociaux les plus défavorisés et son usage intéressé de la part des représentants du gouvernement sont à l’origine d’une profonde méfiance envers la Justice. Souvent, juges et tribunaux se plient aux exigences gouvernementales en décidant, sans fondement suffisant, de l’emprisonnement des leaders d’organisations et de mouvements sociaux, indigènes ou non. Dans ce sens, ils existent donc des prisonniers politiques.

Engagement

Dix ans après Actéal, il est toujours nécessaire de rappeler le massacre, ses causes et ses protagonistes. Afin d’éviter que de nouveaux Acteal ne se produisent, la tâche consiste à poursuivre la lutte contre l’impunité entendue au sens large : aucune violation des droits sociaux, culturels, économiques, politiques et civils ne devrait rester sans réponse. C’est pourquoi la CCIODH interpelle tous les acteurs sociaux et politiques, tant mexicains qu’internationaux, pour qu’ils jouent un rôle actif de contrôle et de supervision de l’agissement des pouvoirs tant publics que privés. Dans ce sens, la Commission rend public son engagement de maintien du travail d’observation civile, commencée il y a déjà dix ans. »

http://www.espoirchiapas.com

Rappel : depuis 1994 et le soulévement du chiapas il existe une coopération policiére franco mexicaine instituée et crée par le sénateur et pere de Dominique de Villepin , cette coopération policiére a contribuée a envoyer des " formateurs " et " conseillers militaire " de la gendarmerie mobile française a la sinistre Pfp ou police féderale preventiva Responsable de meutres viols torures et disparition à Atenco puis ensuite à Oaxaca

il faut noter aussi que la gendarmerie mobile française recoit réguliérement dans ses camps d’entrainement en france des " délagations " de la sinistre Pfp qui viennent s’entrainer et se " former " dans le " pays des droits de l’homme ".


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