Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé, dans un communiqué paru lundi soir, rejeter l’"option" d’un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire.
Selon le communiqué, "le Président de la République a constaté qu’un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis proposés par l’alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front Populaire, serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale. Un tel gouvernement disposerait donc d’une majorité de plus de 350 députés contre lui, l’empêchant de fait d’agir."
Pour le président de la République, "les échanges avec le groupe LIOT et les partis EPR, MODEM, Horizons, les Radicaux et UDI ont dessiné des voies de coalition et de travail commun possibles entre différentes sensibilités politiques. Ces groupes se sont montrés ouverts à soutenir un gouvernement dirigé par une personnalité qui ne serait pas issue de leurs rangs". Emmanuel Macron en appelle au "Parti socialiste, [aux] écologistes et [aux] communistes, [qui] n’ont à ce stade pas proposé de chemins pour coopérer avec les autres forces politiques. Il leur appartient désormais de le faire".
Un nouveau cycle de consultations avec les "responsables des partis politiques et des personnalités se distinguant par l’expérience du service de l’État et de la République" sera lancé "dès demain", indique également le communiqué.
Jean-Luc Mélenchon a immédiatement tweeté :
Le Président de la République vient de créer une situation d’une exceptionnelle gravité. La réplique populaire et politique doit être rapide et ferme. La motion de destitution sera déposée. Le moment venu, la censure d’un gouvernement de droite viendra. Mais les organisations attachées à la défense de la démocratie devraient engager une réplique commune.
La France Insoumise a publié un communiqué largement repris dans la presse
Communiqué de La France Insoumise : censure, mobilisation, destitution
Le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a appelé à "la mobilisation des Français face au coup de force de Macron"
La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a qualifié l’annonce d’Emmanuel Macron de "honte".
Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a quant à lui tweeté que "La République est née du refus du pouvoir personnel."
Le président de la République a refusé de nommer Lucie Castets Première ministre ce lundi 26 août, jugeant qu’un gouvernement du Nouveau Front populaire sera censuré "immédiatement" par l’Assemblée nationale. Des consultations vont se poursuivre ce mardi, mais aucun scénario permet à ce stade de garantir "la stabilité institutionnelle" souhaitée par Emmanuel Macron.
Plus d’un mois et demi après la victoire du Nouveau Front populaire lors des élections législatives, le président de la République a écarté ce lundi 26 août l’option d’un gouvernement d’union de la gauche "au nom de la stabilité institutionnelle". Le locataire de l’Élysée affirme qu’un exécutif dirigé par Lucie Castets serait "immédiatement censuré" à l’Assemblée nationale, même si La France insoumise n’obtient aucun poste ministériel.
Alors que c’est la première fois, dans l’histoire de la Ve République, que la coalition avec le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale ne se voit pas proposer de gouverner, quels sont les différents scénarios désormais sur la table ?
Un gouvernement d’"union nationale", sans LFI ni RN
Dans son communiqué ce lundi, Emmanuel Macron "appelle l’ensemble des responsables politiques à se hisser à la hauteur du moment en faisant preuve d’esprit de responsabilité". Le locataire de l’Élysée exhorte particulièrement les socialistes, les communistes et les écologistes à "coopérer avec les autres forces politiques".
Si le Nouveau Front populaire a connu des difficultés cet été entre ses membres, une rupture semble ce lundi être exclue. LFI, EELV, PCF et PS ont tous dénoncé le choix du président de la République, qualifié de "honte" par la patronne des écologistes Marine Tondelier.
En outre, il serait difficile de composer un gouvernement autour d’un programme ou d’un pacte législatif, tant les divergences sont nombreuses entre des forces de gauche (PS, PCF, EELV) et de droite (LR) qui s’opposent au niveau local dans la totalité des exécutifs départementaux ou régionaux.
• Un gouvernement LR-Ensemble
Un gouvernement NFP exclu par Emmanuel Macron, deux camps, qui se sont vivement opposés depuis 2017 pourraient s’accorder autour d’un "pacte législatif" : Les Républicains et Ensemble pour la République, la coalition présidentielle (Renaissance, MoDem et Horizons). Signe d’un possible rapprochement, le patron des députés LR Laurent Wauquiez a "épargné la macronie dans son discours" de rentrée au Mont Mézenc, en Haute-Loire, notait l’Agence France presse (AFP) ce dimanche 25 août. "Nous ne serons jamais du côté des extrêmes", a-t-il assuré, promettant de défendre les idées de la droite et de voter les lois qui "iront dans ce sens". Il a rappelé à ce titre avoir présenté en juillet un "pacte législatif" reprenant notamment des mesures sur l’immigration et pour favoriser le travail.Si ce "pacte législatif" pourrait être la base d’un gouvernement d’union entre Les Républicains et le camp présidentiel, rien ne garantit qu’il survive à un vote d’une motion de censure par les députés du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national.
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