« Peut-on accepter de faire cette rentrée comme si de rien n’était ? » – Témoignage de Frédéric, syndicaliste et enseignant

lundi 9 septembre 2024.
 

Pénurie d’AESH et d’enseignants, classes surchargées, Frédéric dépeint une rentrée placée une nouvelle fois sous le signe du chaos alors que la victoire du NFP aux élections législatives aurait du la placer sous le signe d’une des propositions phares de la coalition : l’école réellement gratuite.

Le 7 septembre, Frédéric et ses collègues enseignants appellent à manifester en masse contre le « coup de force d’Emmanuel Macron » dont le résultat est la continuité des politiques macronistes qui saccagent chaque service public, dont l’école publique. Ce matin, ils étaient aussi mobilisés devant leur établissement pour dénoncer le génocide qui se poursuit jour après jour à Gaza. Notre article.

Une rentrée scolaire sous le signe du chaos

Nous avons appris la veille de la pré-rentrée que la maire de Paris, Anne Hidalgo, avec le maire du 11e, l’adjoint aux affaires scolaires, le Recteur et la directrice d’académie, seraient présents dans notre établissement lors de la réunion institutionnelle de tous les personnels.

La maire a fait un discours sur les « valeurs » de l’Ecole, la grandeur et les atouts de l’académie et de l’établissement etc. Le camarade du Snes a interpellé la mairie sur les mineurs et non mineurs sans papiers, sans logement, non scolarisés. Hidalgo a botté en touche en disant qu’elle avait envisagé de loger ces jeunes dans les lycées fermés mais que la région (Pécresse) a refusé et a fait changer les serrures. Pour FO, j’ai parlé du déni de démocratie qui permet à Macron de continuer à appliquer ses réformes et de continuer sa politique d’austérité.

Rentrée scolaire : l’austérité imposée par Macron empêche le recrutement du personnel nécessaire

Au lycée, nous n’avons pas les surveillants et les AESH nécessaires, les classes de seconde dépassent les trente élèves contrairement à l’engagement du rectorat. Ce qui était inacceptable hier l’est encore plus aujourd’hui et on ne peut pas faire la rentrée comme si de rien n’était. Le recteur a répondu qu’il y avait continuité de l’État et qu’il appliquait la circulaire de rentrée (sortie en juin), comme si, entre-temps, il n’y avait pas eu le 7 juillet…

Nous avons fait ensuite une AG. Il y avait 70 présents. J’ai proposé la grève. Une vingtaine de collègues étaient pour mais la rentrée se fait sur 3 jours, les collègues avaient peur d’être isolés. L’AG n’a pas décidé la grève mais a adopté une motion rappelant la situation et les revendications, et nous avons décidé de contacter les parents et d’aller au rectorat mercredi pour exiger les heures, les postes qui manquent. Nous appelons aussi à la manifestation du 7 septembre, avec les organisations de jeunesse. Une heure d’information syndicale est déposée le 12 pour faire le point.


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