Toujours le même discours de la part du Rassemblement National (RN), sur leur dédiabolisation, leurs mains propres, leurs cravates impeccables, leur respectabilité… À entendre Marine Le Pen et ses sbires, le Rassemblement National est le premier parti antiraciste de France ! Et toujours, on leur répondra avec des faits : le RN est toujours un parti raciste, un refuge de néonazis, de suprémacistes, comme depuis sa fondation. Ils le savent parfaitement : le racisme de leurs cadres ne dérange pas du tout l’état-major lepéniste. Mieux, ils se passent leurs racistes, d’un cabinet de député à un autre.
On croyait pourtant l’un de ces cas réglés : en juillet dernier, Streetpress avait révélé les propos racistes tenus dans un bar par une assistante du député RN Julien Odoul. Ce dernier, une fois les faits dévoilés, avait assuré avoir limogé son assistante. Néanmoins, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen n’a pas jugé bon de s’en séparer. La raciste Julie Gahinet est de retour à l’Assemblée nationale. Notre brève.
Avant de se mettre au service du RN, Julie Gahinet est passée par l’équipe parlementaire de Meyer Habib, après un passage de la branche « Jeunes » des Républicains (LR). Inutile de s’attarder sur le profil de Meyer Habib, les urnes se sont chargées de renvoyer ce soutien des crimes contre l’humanité commis à Gaza à sa place : dans les poubelles de l’histoire. Depuis 2022, elle semble être au service de Julien Odoul, autre monument de racisme et de mépris crasse : humiliation publique d’une femme voilée, moqueries à propos du suicide d’un agriculteur… Mme Gahinet sait choisir ses patrons.
En juillet 2024, elle est épinglée par Streetpress pour avoir tenu des propos racistes dans un bar. À des clients racisés, elle lance « Vous n’êtes pas de vrais Français, moi je suis chez moi, je suis Française blonde aux yeux bleus. », ou autre immondice raciste tel que « Les Français ne veulent pas de Français comme toi ». Dès ce moment, la défense de Julien Odoul a semblé laborieuse : contacté une première fois par Streetpress, avant parution de l’article, il n’avait pas nié que Gahinet était son assistante. Après la publication de l’article, il avait effectué un rétropédalage : Julie Gahinet aurait quitté son équipe dès le 7 juillet 2024.
Tout peut laisser penser que Julie Gahinet n’est plus la bienvenue au parti de Marine Le Pen et dans son groupe parlementaire : un article de presse rend public ses propos racistes, Odoul ne l’a pas réembauché… Au mieux, le parti l’a mise au vert quelques mois, le temps que l’affaire se tasse. Toutefois, deux minuscules indices révèlent qu’il n’en est rien, Gahinet a juste changé de député. Son nouveau patron est Julien Rancoule, député d’extrême droite de l’Aude.
Là où Julien Odoul verse dans l’islamophobie et le mépris contre les paysans, Rancoule est plutôt spécialisé dans la misogynie crasse. En janvier 2024, il a pris la pose, accompagné de Frédéric Falcon et Christophe Barthès, deux autres élus d’extrême droite, devant une pancarte sur laquelle il est écrit « Va faire la soupe Salope ». Une charmante prose destinée à Sandrine Rousseau (députée écologiste) et Marine Tondelier (Secrétaire nationale des Écologistes).
Et en effet, sur la page dédiée à Rancoule sur le site de l’Assemblée Nationale, on retrouve le nom de Julie Gahinet parmi ses collaborateurs. Julie Gahinet n’est pas là à titre d’assistante fantôme, avec les affaires d’emplois fictifs qui ébranlent le parti lepéniste récemment, encore heureux. Elle est au contraire active dans la vie parlementaire de son député. Des mails envoyés par Gahinet à des députés non-membres du parti d’extrême droite attestent de son statut de collaboratrice parlementaire de Julien Rancoule.
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