Mélenchon convoqué au commissariat : le temps de la banalité du mal

jeudi 26 septembre 2024.
 

« Ce raisonnement dénonce la responsabilité morale de ceux qui n’assument pas le devoir de courage ou bien regardent ailleurs quand l’infamie s’avance et y prennent par là même leur part », souligne Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon était convoqué hier au commissariat de police par suite d’une plainte pour « injure publique » déposée par la ministre macroniste Sylvie Retailleau. En cause : la contestation par le leader LFI de l’interdiction de sa conférence prévue à l’Université de Lille au sujet de la Palestine, pendant la campagne des élections européennes. Face à l’interdiction, le leader de LFI avait donné une leçon de philosophie. Habitué de l’exercice, il s’était référé à Hannah Arendt en évoquant une « chaîne interminable du mal », citant Eichmann : « ‘Moi je n’ai rien fait’ disait Eichmann, ‘je n’ai fait qu’obéir à la loi telle qu’elle était dans mon pays’ ».

Jean-Luc Mélenchon a-t-il qualifié le président d’université de Lille de nazi ? D’évidence, non et dès le 29 avril, il n’existait pas l’ombre d’un doute au regard de ses déclarations : « Madame la ministre, je n’ai pas traité de nazi le président de l’Université de Lille. Je ne pense pas qu’il le soit. Sinon je le dirais sans peur de vos plaintes. J’ai dénoncé l’exemple de sa lâcheté qui conduit au mal comme l’a décrit Hannah Arendt. »

Qu’est-ce que la « banalité du mal » en France ? Elle est audible chaque minute sur CNEWS. Elle est celle qui conduit Imane Maarifi, infirmière de retour de Gaza à être placée en garde-à-vue sans motifs, celle qui amène Benoit Huou, professeur d’économie de Toulouse à être sous le coup d’une enquête pour « apologie de terrorisme » pour avoir évoqué le bilan des plus de 200 000 tués à Gaza devant ses élèves, celle qui a convoqué Rima Hassan et Mathilde Panot.

C’est celle qui tolère et encourage Meyer Habib et ses amis macronistes et lepénistes dans leur apologie permanente des massacres : « Le Liban va payer » disait-il ce matin en plateau. « Ce n’est pas fini ! » déclarait-il à propos du génocide il y a quelques mois. Pourquoi faut-il parler de Eichmann ? Car les agents du mal sont ceux qui, dans leurs fonctions, peuvent briser un maillon et la chaîne, mais ne le font pas.


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