Bénéficiant de divisions entre La Droite républicaine et Ensemble pour la République, c’est Aurélie Trouvé (LFI), qui a été élue à la tête des affaires économiques.
Après d’intenses discussions ces derniers jours et trois tours de scrutin ce mercredi 9 octobre, les présidences des commissions laissées vacantes depuis le 21 septembre sont désormais pourvues.
Il s’agissait de remplacer en particulier le président de la commission des affaires économiques, Antoine Armand (Ensemble pour la République), nommé ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
La commission des affaires économiques était depuis quelques jours l’objet de tractations, et même de tensions, entre le président d’Ensemble pour la République, Gabriel Attal, et celui de la Droite républicaine, Laurent Wauquiez. Le second estimait que la situation politique avait changé depuis l’accession de Michel Barnier à Matignon, et que son groupe, se revendiquant désormais de la majorité, était fondé à obtenir une présidence de commission, tandis que le premier considérait que les équilibres établis en juillet devaient être préservés, et que la présidence de la commission devait donc être conservée par son groupe.
Mais c’est finalement... Aurélie Trouvé (La France insoumise) qui a devancé, au troisième tour et à deux voix près, le candidat d’Ensemble pour la République, Stéphane Travert. Ayant respectivement recueilli 27 et 25 voix, ils avaient pour autres concurrents Frédéric Falcon, représentant le Rassemblement national (14 voix) et Julien Dive (apparenté Droite républicaine) qui s’est retiré au troisième tour de scrutin.
Au final, la candidate du Nouveau Front populaire a notamment bénéficié du maintien du Rassemblement national et, selon nos informations, du vote blanc de la Droite républicaine à l’occasion de cet ultime tour de scrutin. "On a suivi les consignes, c’était la stratégie du chef", indique Julien Dive auprès de LCP. Et d’ajouter : "Personne d’Ensemble pour la République n’est venu nous voir, ils ne nous ont pas demandés de voter pour eux".
Michel Barnier a fait de part de "sa préoccupation concernant la solidarité des différentes entités du socle qui n’a pas été au rendez-vous", indique son entourage.
Dans un message aux députés de son groupe, Gabriel Attal a dénoncé l’attitude de la Droite républicaine. "Laurent Wauquiez a exigé que nous abandonnions la présidence de la commission des affaires économiques au profit de son groupe, menaçant de faire perdre nos candidats aux présidences de la délégation aux droits des femmes et de la commission des affaires européennes si nous n’obtempérions pas", a-t-il écrit. "Nous avons refusé de rentrer dans les pressions et combines d’appareil", poursuit le président du groupe EPR, établissant un lien de causalité entre ce refus et le fait qu’"aujourd’hui, le groupe de Laurent Wauquiez a fait le choix de favoriser l’élection de l’insoumise Aurélie Trouvé au détriment de Stéphane Travert".
Et le résultat de cette élection a fait réagir jusqu’à Matignon. Michel Barnier a indiqué "sa préoccupation concernant la solidarité des différentes entités du socle qui n’a finalement pas été au rendez-vous", a fait savoir son entourage. Ajoutant que le Premier ministre "continuera de travailler avec le gouvernement à la cohésion du socle commun à l’Assemblée nationale et au Sénat pour faire face aux enjeux du pays".
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