Nous complétons ici notre étude sur les biais cognitifs en intégrant maintenant les erreurs de raisonnement. Utiliser la raison plutôt que l’émotion pour analyser des situations est souhaitable mais encore faut-il se prémunir contre une mauvaise utilisation ou une altération de la raison
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Les erreurs de raisonnement, ou sophismes, sont courantes dans la vie quotidienne, politique, scientifique et bien d’autres domaines. Voici une liste de quelques erreurs de raisonnement fréquentes, illustrées par des exemples et avec des explications :
Définition : Tirer une conclusion générale à partir d’un échantillon insuffisant ou biaisé.
Exemple : "Tous les jeunes d’aujourd’hui sont accros aux réseaux sociaux" après avoir rencontré quelques jeunes actifs en ligne.
Définition : Croire que si deux événements sont corrélés, alors l’un est la cause de l’autre. Exemple : "Les personnes riches sont souvent minces, donc la richesse aide à rester en forme". En réalité, d’autres facteurs peuvent expliquer ce lien, sans que l’un cause l’autre.
Définition : Argumenter qu’une affirmation est vraie parce qu’une personne d’autorité le dit, sans remettre en question la véracité ou la pertinence de ses propos. Exemple : "Ce médicament fonctionne parce que le Dr Untel le recommande."
Définition : Comparer deux choses qui ne sont pas suffisamment semblables pour justifier une conclusion similaire. Exemple : "Gouverner un pays, c’est comme gérer une entreprise", alors que la nature et les objectifs d’un pays et d’une entreprise sont fondamentalement différents.
Définition : Utiliser des émotions (peur, pitié, colère) pour influencer l’opinion, plutôt que des arguments rationnels. Exemple : "Si vous n’achetez pas ce produit, vous ne pourrez pas protéger votre famille" – un raisonnement par peur sans éléments rationnels pour justifier l’achat.
Définition : Inverser l’ordre de cause et effet entre deux événements. Exemple : "Les gens déprimés dorment beaucoup, donc dormir beaucoup cause la dépression." La dépression peut causer l’excès de sommeil, et non l’inverse.
Définition : Affirmer qu’un petit événement entraînera une série de conséquences inévitables de plus en plus graves. Exemple : "Si nous autorisons le mariage homosexuel, cela finira par mener à la polygamie, puis à des mariages entre espèces."
Définition : Présenter une situation comme n’ayant que deux choix, souvent extrêmes, alors que des alternatives existent. Exemple : "Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous", alors qu’il peut y avoir des positions intermédiaires.
Définition : Affirmer que quelque chose est vrai ou bon simplement parce que cela a toujours été fait de cette manière. Exemple : "On a toujours fait ainsi dans cette entreprise, donc il n’y a pas de raison de changer."
Définition : Suggérer qu’une affirmation est vraie parce que beaucoup de gens y croient. Exemple : "Tout le monde dit que cette marque est la meilleure, donc elle doit l’être."
Définition : Attaquer la personne plutôt que ses arguments. Exemple : "Vous n’êtes pas qualifié pour parler d’économie, vous êtes enseignant, pas économiste."
Définition : Éviter de répondre à un argument en détournant la discussion vers un sujet annexe ou hors de propos. Exemple : "Au lieu de parler des problèmes de l’entreprise, le dirigeant se concentre sur ses œuvres caritatives."
Définition : Utiliser la conclusion comme un argument, sans fournir de preuves indépendantes.
Exemple : "Ce médicament est efficace car il fonctionne."
Définition : Tendance à croire que des informations vagues s’appliquent spécifiquement à soi.
Exemple : Croire qu’un horoscope général est fait pour soi, alors qu’il pourrait s’appliquer à n’importe qui.
Définition : Croire qu’un événement est la cause d’un autre simplement parce qu’il l’a précédé.
Exemple : "Il a plu après la danse de la pluie, donc la danse de la pluie a provoqué la pluie."
Définition : Prendre des décisions influencées par la façon dont une information est présentée.
Exemple : Les gens acceptent davantage un produit qui a "90 % de succès" plutôt qu’un autre qui "a 10 % d’échec".
Définition : Tendance à chercher, interpréter ou se rappeler des informations qui confirment nos croyances préexistantes.
Exemple : Une personne contre la vaccination pourrait ne retenir que les articles montrant des effets secondaires sans lire les études globalement positives. Inversement, une personne pour la vaccination ne pourrait retenir que les études positives et ne pas tenir compte des études montrant des effets secondaires pouvant être grave.
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Ces erreurs, bien que variées, montrent comment notre pensée peut être influencée par des raccourcis mentaux, des intuitions fausses, et des manipulations intentionnelles. Bien connaître ces biais et sophismes peut aider à aiguiser l’esprit critique et à améliorer la qualité du raisonnement, surtout dans un contexte de communication ou de prise de décision.
* La guerre idéologique et cognitive de haute intensité menée par la classe dominante en France (reliée à l’oligarchie financière internationale) construit une réalité fictive en masquant et en inventant certains faits mais en créant en exploitant aussi des biais cognitifs et des erreurs de raisonnement pour maintenir sa domination.
Il est donc indispensable de bien connaître ces processus de domination mentale pour pouvoir s’en libérer et les combattre.
HD
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