Après l’émission du mandat d’arrêt contre Netanyahu, ses complices tirent à boulets rouges sur la CPI
CPI. « C’est un point juridiquement complexe, je ne vais pas faire de commentaire ultérieur aujourd’hui ». C’est la réponse donnée par le porte-parole du Quai d’Orsay en point presse ce jeudi 21 novembre 2024 lorsqu’une journaliste lui demande : « si Benjamin Netanyahu vient en France, sera-t-il arrêté ? ».
Quelques heures plus tôt, la Cour pénale internationale émettait un mandat d’arrêt contre Netanyahu, son ex-ministre de la Défense pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu’au 20 mai 2024 au moins, jour où l’accusation a déposé les demandes de mandats d’arrêt ». Un évènement considérable qui déploie le droit international contre le crime avec une portée significative. Un des chefs du Hamas, Mohammed Deif, est également poursuivi.
Chacun des 124 États signataires du traité de Rome instituant la CPI ont l’obligation de procéder à leur arrestation, puis à leur transfert à la Haye afin qu’ils y soient jugés. Face au mandat d’arrêt, le génocidaire Netanyahu s’est comparé à… Alfred Dreyfus, réutilisant le rayon paralysant de l’accusation d’antisémitisme pour tenter d’anéantir toute critique. Aux États-Unis, le pourvoyeur des bombes du génocide Joe Biden embraye en qualifiant la décision de la CPI « scandaleuse ». Des critiques de même nature émanent de la future administration Trump.
En France, la clique de ses complices reste à l’œuvre. Le 20 mai, alors qu’un mandat d’arrêt était requis par le procureur de la CPI contre Netanyahu, ce dernier est… passé sur TF1. Depuis hier, la corporation des propagandistes réitère son discours anti-CPI. CNEWS assimile la Cour à « l’islamisme ». Sylvain Maillard, député macroniste, demande sur France info des « détails » à la CPI, et laisse planer un doute quant à son caractère antisémite : « On peut contester, ce n’est pas à moi de qualifier les juges… ».
Comme lui, les répondeurs automatiques du génocide continuent sur le même disque. Après avoir qualifié l’ONU, Jean-Luc Mélenchon, De Villepin, Edgar Morin et le Pape d’ »antisémite », les voilà de nouveau à l’œuvre pour tenter de disqualifier la Cour pénale internationale. Pour eux, il n’y a pas d’équivalence entre les crimes. La justice n’est pas la même selon le criminel.
Cette petite musique s’est effritée. La portée des massacres de masse au Palestine et au Liban la rend de plus en plus inaudible pour les consciences. Au total, la décision de CPI marque un tournant, et un haut moment d’humanité. Sur l’échiquier politique, la position insoumise est une nouvelle fois de plus confortée par le droit international. Le 7 octobre, les insoumis avaient demandé la punition de tous les crimes de guerre et avaient été traînés dans la boue pour avoir parlé la langue du droit international contre celle du choc des civilisations.
La France doit désormais appliquer la décision de la CPI, et ne pas rater une occasion de procéder à l’arrestation des criminels de guerre à la seconde même où ils se risqueraient à entrer sur le sol français, et européen. Pour qu’ils soient transférés à la Haye, jugés, condamnés, et que cesse le génocide.
Sylvain Noel, rédacteur en chef
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