L’Organisation Juive Européenne (OJE). C’est le nom d’une des associations les plus actives dans le relais de la propagande de Benjamin Netanyahu en France. Son objectif est assumé : faire taire toutes les voix qui dénoncent le génocide en cours à Gaza en utilisant les moyens possibles, et notamment du délit d’apologie de terrorisme inscrit dans le droit pénal depuis 2014 par François Hollande. Les convocations des insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan découlent d’une de leurs plaintes. De même, pour l’humoriste Guillaume Meurice. Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord, en a, lui aussi, payé le prix fort, condamné à un an de prison avec sursis pour… un tract pour la paix à Gaza.
Cette association est un lobby actif des massacres à Gaza. Elle soutient également la politique d’apartheid et de colonisation. Peu importent les condamnations de ces politiques par l’ONU, instance qualifiée d’ « officine antisémite » par Netanyahu et ses alliés. Sa présidente rencontrait il y a peu le président israélien Isaac Herzog qui considère les civils palestiniens comme « des responsables », et donc des cibles.
L’outil favori de l’OJE ? Le délit d’apologie de terrorisme, un délit dont l’instrumentalisation contre les militants de la paix est critiquée par l’ONU, Marc Trevidic, ex juge anti-terroriste, et les insoumis, ces derniers étant la cible d’assauts médiatiques pour avoir le courage de vouloir replacer le délit d’apologie de terrorisme à sa juste place, celle d’avant 2014, en dehors du Code pénal. Une initiative aussitôt déformée par les complices des génocidaires de tout ordre, Bruno Retailleau en chef. Notre article.
L’Organisation juive européenne est l’une des associations les plus actives dans le relais de la propagande de Benjamin Netanyahu en France. La convocation de la présidente du groupe parlementaire LFI, Mathilde Panot, et de l’eurodéputée LFI Rima Hassan ? Ce sont eux. Même plainte déposée contre l’humoriste Guillaume Meurice, après une blague sur Benyamin Netanyahu. L’OJE s’était également portée partie civile dans la plainte contre le syndicaliste Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis pour un tract appelant à la paix au Proche-Orient. Pour toutes ces opérations, l’OJE s’appuie sur le délit d’apologie de terrorisme dont l’instrumentalisation est lourdement critiquée de l’ONU jusqu’au défenseur des droits.
La Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, Mme Fionnuala Ní Aoláin déclarait dans son rapport publié en mars 2019 ([4]) que « l’incrimination du délit d’“apologie du terrorisme” est lourde de conséquences sur le droit à la liberté d’expression. En chiffres absolus, ce délit constitue l’infraction pénale la plus fréquemment réprimée en France dans le cadre du dispositif de lutte contre le terrorisme.
L’assimilation du délit d’apologie à un « jugement moral favorable » est particulièrement préoccupante. […] La loi est rédigée en termes généraux, ce qui entraîne une grande insécurité juridique et un risque d’abus du pouvoir discrétionnaire, et porte atteinte à la protection de la liberté d’expression et à la liberté d’échanger des idées dans un système démocratique solide ».
Pour l’ex-juge anti-terroriste Marc Trévidic, le constat est le même. Il dénonce un « usage dévoyé de la loi » et « une arme redoutable entre de mauvaises mains » qui sert à la criminalisation des militants pour la paix en Palestine. Il rejoint ainsi la position portée par LFI dans une proposition de loi déposée par le député LFI Ugo Bernalicis : « Il aurait fallu laisser l’apologie du terrorisme dans la loi sur la presse », estime l’ancien juge.
Cette association soutient sans se cacher la colonisation israélienne en Palestine. En 2019, elle était à l’origine d’une procédure judiciaire pour contester l’obligation de la mention « colonies israéliennes » sur les étiquettes de produits venant des territoires occupés illégalement. La justice européenne l’avait débouté. L’association reprend d’ailleurs mot pour mot la propagande du régime israélien en parlant notamment de « supercherie de l’UNRWA » pour parler de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. Cette même agence sur laquelle Benyamin Netanyahu et ses alliés ont sciemment menti, comme l’a démontré un récent rapport. Le tout, pour détourner l’attention du génocide qu’ils mènent à Gaza.
La présidente de l’OJE a d’ailleurs qualifié d’« infâme » le vote de la France à l’ONU pour reconnaître la Palestine comme État membre à part entière de l’organisation. Rima Hassan ne mâche pas ses mots face à cette association qui a porté plainte contre elle, uniquement pour la faire taire : « On n’en restera pas à l’absence de poursuites me concernant, je ne connais pas la capitulation, je vais vous traîner devant la justice comme on ne vous a jamais traîné vous et vos complices ».
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