Quelle réalité "capitaliste" se cache derrière le refus de certains parlementaires d’abroger la loi sur la retraite à 64 ans ?

dimanche 1er décembre 2024.
 

Oui, je parle un peu fort en parlant de « réalité crapuleuse » : il faudrait parler de « réalité économique de l’exploitation » comme nous allons le voir.

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Je ne vais pas reprendre tous les argumentaires défendant la retraite à 62 ans et même à à 60 ans : La France Insoumise à réaliser ici un bon travail.

Je ne parle ici que de deux aspects qui ne sont pas ou rarement abordés.

1) la droite conservatrice ne cesse de donner des leçons sur la civilité, l’éducation des enfants, le rôle important de la famille, etc. or la retraite à 60 ans permet de donner du temps au retraité pour aider leurs enfants dans l’éducation de leurs petits-enfants. Les grands-parents permet de compléter le manque de disponibilité des parents pour s’occuper de leurs enfants. En s’opposant à la retraite à 60 ans ou 62 ans, la droite perd donc toute crédibilité sur ces questions. On pourrait évidemment faire la même remarque pour leur opposition à la loi de 35 heures.

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2) l’aspect économique : la logement de la durée de l’exploitation de la force de travail.

Je ne vais pas réexpliquer ici la théorie marxiste de la plus-value relative et de la plus-value absolue. La plus-value relative s’obtient par augmentation de la productivité du travail et la plus-value absolue par l’allongement de la durée du travail. Ce sur travail que Mélenchon appelle pédagogiquement travail gratuit pour le capitaliste est la source première du profit capitaliste. L’allongement de la durée du travail tant au niveau hebdomadaire que au niveau de l’ensemble de la vie professionnelle a pour effet d’augmenter la plus-value absolue donc d’augmenter le taux d’exploitation de la force de travail des salariés. Ainsi les forces politiques qui s’opposent à la retraite à 60 ans ou à 62 ans ne sont rien d’autre que le bras politique armé du patronat pour augmenter le taux d’exploitation des salariés. Du point de vue macro-économique, cela se traduit par une détérioration du partage du PIB entre salaires et profits au désavantage des salariés. En effet, le financement des retraites résulte des cotisations salariales et patronales.

Cette réalité économique brutale est obscurcie par les discours administratifs et technocratiques en tout genre.

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Hervé Debonrivage


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