Objectifs 2007 : Non à une France autoritaire à la Sarkozy Le Pen. Gagnons les présidentielles. Oui à une vraie gauche. Un autre monde est possible.

lundi 1er janvier 2007.
 

Plan :

- La France est en état d’urgence sociale

- La France est en état d’urgence politique

- Attention au risque d’un président et d’un gouvernement de droite pour cinq ans

- Beaucoup de cartes sont aujourd’hui entre les mains du Parti Socialiste

- La construction d’une force politique anti-libérale de masse sera indispensable

- Un autre monde est possible

1) La France est en état d’urgence sociale

Plus de 12 millions de Français ont moins de 843 euros de revenu mensuel dont 3 514 000 allocataires de minimas sociaux ( d’après l’INSEE, ces allocataires font vivre plus de 6 millions de personnes, en comptant les enfants en particulier).

10% des Français ont moins de 653 euros de revenu mensuel. Environ 35% des SDF sont salariés.

Entre la moitié et les deux tiers des femmes qui travaillent, touchent moins de 750 euros par mois et ont un contrat au sigle étrange ( CNE, CES, CIE, CEC..).

L’intérim a augmenté de 130% en dix ans et les CDD de 60%. Une partie de plus en plus grande de la population n’a aucune garantie pour le lendemain ; aussi, un Français sur deux craint de devenir un jour SDF.

Les seuls Restos du coeur ont accueilli durant leur dernière campagne 670000 personnes et servi 75 millions de repas. D’après l’INSEE, 22% de la population française fait partie d’une catégorie de pauvres.

D’année en année, la précarité des jeunes s’accroît ( à présent la génération des moins de 40 ans est concernée majoritairement).

Les conditions de travail plus difficiles et l’effritement des acquis sociaux poussent une partie importante des salariés non précaires, des petits travailleurs indépendants (paysans, commerçants, artisans) à se sentir solidaires de la France qui souffre. La gauche doit proposer un programme d’union populaire, de front unique social à tous ceux qui ne font pas partie des privilégiés du système.

2) La France est en état d’urgence politique

Comme le développement du progrès technique et humain accroît les besoins sociaux ( éveil des enfants, téléphone portable, voiture...) alors que le niveau de vie baisse : ça ne durera pas longtemps comme ça.

Si les sales types qui pensent la politique en terme de carrière croient pouvoir s’en tirer par de la "communication", ils se trompent. Les Français sont en attente de réponses concrètes.

De plus, le système institutionnel est branlant, la 5ème république est à bout de souffle. La confiance accordée au président, au premier ministre comme aux parlementaires ou aux partis est faible.

Dans les banlieues urbaines comme au fin fond des campagnes, nous constatons chaque jour l’immense attente d’un changement et une immense désespérance vis à vis de la "politique".

Beaucoup de raisons peuvent pousser une majorité de Français qui veulent "changer la vie", au moins un peu, à voter pour une "gauche rose, rénovée, rajeunie et féminisée" en 2007.

Mais attention, la gauche française a besoin de l’électorat antilibéral, écologiste, communiste, républicain pour l’emporter. Elle a intérêt à soutenir un front unique social et à agir en front unique politique pour mobiliser tous ses bataillons.

3) Attention au risque d’une "solution" sécuritaire nationale type Sarkozy ou même droite extrême droite.

Nous savons toutes et tous que si Sarkozy est élu, l’offensive libérale contre les acquis sociaux et républicains va redoubler et nous craignons que le mouvement social ne s’épuise sans succès comme aux débuts de Margaret Thatcher.

D’ici 4 mois ? 5 ans ? 10 ans ? beaucoup de raisons peuvent pousser une majorité de Français à choisir une couleur moitié bleue nationale, moitié brune autoritaire si la gauche de gouvernement s’avère incapable :

- de proposer un programme puis entreprendre une politique répondant aux besoins des Français.

- de défendre l’intérêt public face au capitalisme financier transnational et redonner un rôle positif à l’Etat, aux services publics dans ce cadre.

- de promouvoir un projet de société progressiste en s’appuyant sur l’acquis de la tradition laïque, républicaine, socialiste et émancipatrice encore vivace dans la société française au lieu de le brouiller et de se complaire dans la communication personnalisée.

4) Beaucoup de cartes sont aujourd’hui entre les mains du Parti Socialiste

La plupart des adhérents de PRS 12 vivent dans des communes où ils constatent à quel point aujourd’hui, pour une grande majorité de citoyens, la candidate de la gauche pour ces présidentielles 2007 : c’est Ségolène Royal.

De plus, dans beaucoup de communes et cantons aveyronnais le parti socialiste porte seul aujourd’hui le rapport de forces face à la droite. La grande majorité des cadres organisateurs de la gauche y adhèrent au PS ou s’apprêtent à le faire, même si leur histoire militante s’inscrit plutôt au PC, à l’extrême gauche, au PRG ou chez les Verts.

Dans des villes où des camarades, isolés ou presque depuis plusieurs années, viennent d’être rejoints par dix, vingt, trente camarades, le premier objectif est inévitablement de mener le combat politique local et national avec eux.

Pour ces militants socialistes de PRS, il est important d’agir au mieux pour que Ségolène Royal l’emporte et que sa victoire permette :

- une amélioration des conditions de vie

- un renouveau démocratique

- un meilleur rapport de force social

L’analyse des déclarations de Ségolène Royal depuis son investiture comme candidate du Parti Socialiste laisse penser que ses orientations prioritaires ne sont pas encore tranchées. L’espace politique pour une utilité du militantisme par le parti socialiste n’est pas bouché. En Aveyron, le Collectif de défense et développement des services publics n’aurait pu gagner aussi vite une crédibilité auprès des salariés, des usagers, des maires, de la préfecture et maintenant de médias nationaux sans un point d’appui au sein du PS mais aussi sans indépendance totale vis à vis de lui.

Pour éviter les malentendus, il est clair pour moi que PRS comme association ne devra pas appeler à voter pour un(e) candidat(e) au premier tour.

5) La nécessaire construction d’une force politique nouvelle de gauche antilibérale

Les limites de la gauche au pouvoir depuis 1981, le développement international de courants antilibéraux, les luttes depuis la grève générale de 1995 jusqu’à la victoire contre le CPE , la puissance du non au TCE au printemps 2005 expliquent la force actuelle d’une mouvance antilibérale hétérogène de masse en France.

La gauche a besoin de cette mouvance :

- elle pèse lourd dans le rapport de force social face à la droite, au MEDEF et au libéralisme. Elle représente au moins 15% du corps électoral.

- elle peut traduire l’espérance de la jeunesse révoltée, la détermination de syndicalistes qui ne veulent plus reculer, l’attente de populations précaires sinon parfois tentées par le Front National.

Il est évidemment souhaitable que cette force politique nouvelle soit la mieux organisée et la plus conséquente politiquement possible tout en trouvant les formes adéquates pour que des militants comme José Bové si possible y participent. Les "collectifs" mouvementistes, même coordonnés, se déchireront toujours aux moments décisifs comme sur la désignation du candidat pour la présidentielle. Seule une organisation politique rassemblant des dizaines de milliers de militants serait à la hauteur du besoin politique actuel dans la situation politique nationale, européenne et internationale.

La démarche programmatique et celle du "double consensus" ( organisations nationales et collectifs locaux) choisis par le rassemblement antilibéral étaient acceptables à un moment transitoire et décisif. La fusion soudaine d’organisations comme le PCF, la LCR ou PRS est illusoire et correspondrait même probablement à un appauvrissement des forces antilibérales. Cela n’empêche pas la mise en place d’un front où chaque adhérent d’organisation ou inorganisé serait adhérent du front. Mais si ce front veut un jour avancer, il faudra bien qu’il tienne des congrès où chaque adhérent représente une voix.

Une autre erreur est partagée par diverses forces et personnalités qui ont, semble-t-il, privilégié la tactique en espérant gagner le choix du candidat plutôt que régler y compris par le débat public, les vraies questions posées depuis le 29 mai. L’intégration du Parti Communiste dans cette recomposition serait impossible sans projet clair, rôle reconnu des organisations et rapport de force.

6) Un autre monde est possible et nécessaire

Le fil à plomb politique de PRS, c’est l’intérêt des salariés et des couches populaires, l’intérêt et le rôle nécessaire de la gauche politique, l’intérêt public (environnement, services publics...) pour la France mais aussi pour l’Europe et pour le monde.

Seul ce fil à plomb peut permettre par PRS qu’une ossature d’adhérents socialistes mais aussi des membres d’autres forces politiques ou mouvements(républicaine, communiste, écologiste, collectifs unitaires...) puisse travailler ensemble utilement.

La période nous est assez favorable avec une montée du mouvement social et de la gauche, en particulier en Amérique latine et en Europe.

L’année 2006 s’est terminée sur des images lamentables du capitalisme financier transnational dont les Etats Unis sont le chien de garde : pluie de stocks options sur les profiteurs du système, SDF recroquevillés dans des cartons, salariés licenciés alors que leur entreprise faisait de gros profits, prévisions catastrophiques quant à l’environnement, pendaison de Saddam Hussein, guerres civiles.

Pour qu’un autre monde soit possible, notre responsabilité est engagée dès cette heure. Quiconque croirait être utile sans participer à un effort collectif de réflexion et d’action serait aussi prétentieux que naïf.

Demain, peut-être fera-t-il beau si nous sommes nombreux, organisés, politiquement conséquents ; PRS est disponible pour y aider.

Hasta la victoria siempre !

Jacques Serieys


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