"Trump veut restaurer l’empire américain qui domine les affaires avec un ordre bâti pour assouvir ses intérêts"

lundi 3 février 2025.
 

Le premier passage de Donald Trump à la Maison Blanche avait marqué les esprits avec son style, sa politique America First, sa guerre commerciale avec la Chine ou encore ses mesures chocs contre l’immigration illégale. Pour son deuxième mandat, lors de son discours d’investiture, Trump annonce le début d’un âge d’or et la fin du déclin américain.

- Pour cela, il vise à rendre sa grandeur à l’Amérique comme Ronald Reagan, afin d’assurer le leadership américain en limitant les ambitions chinoises. In fine, Donald Trump souhaite restaurer l’empire américain, qui domine les affaires mondiales, avec un ordre bâti par lui et pour assouvir ses intérêts.

L’Agenda47, un programme au service du trumpisme

Outre-Atlantique, beaucoup d’attention a été portée par le fameux Project 2025 pendant la campagne. Il s’agit d’une feuille de route pour la prochaine administration conservatrice délimitée par le think tank The Heritage Foundation dont Trump a voulu s’éloigner. Durant la campagne, il lui a préféré l’Agenda47, autre projet conservateur et antisystème, qui reste proche du Projet 2025 sur de nombreux points.

Ce dernier vise à « réparer les dommages causés par les progressistes » et « construire une Amérique meilleure », en portant un programme clair qui définit un plan d’action pour les 180 premiers jours de la nouvelle administration. La première interrogation va être de voir si Donald Trump décide finalement de reprendre une grande partie du Project 2025, en analysant les premières mesures et nominations.

Pour son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a cette fois-ci une équipe plus professionnelle pour ne pas répéter les erreurs de son premier mandat. Surtout il a su s’entourer de fidèles prêts à appliquer son programme, alors qu’il considère avoir été confronté à une administration fédérale hostile, qui l’a empêché de mener sa politique lors de son premier mandat.

Fort de cette expérience, il souligne le besoin de renforcer le pouvoir du président et de combattre l’État profond. Pour cela, il veut que le président ait plus de contrôle sur les employés fédéraux qui seront nommés sur la base de la loyauté, alors que leur licenciement sera rendu plus facile. Des coupes budgétaires massives seront aussi à prévoir sous l’égide du DOGE d’Elon Musk. Ce grand ménage devrait prendre du temps, mais correspond bien à la priorité de Trump de purger l’administration et présidentialiser davantage les États-Unis.

« Make America Great Once Again », un projet de réarmement

Le 47e président souhaite avant tout rendre à l’Amérique sa puissance économique. Il considère que depuis des années, les États-Unis sont desservis par certains accords et politiques qui coûtent cher au contribuable américain et contribuent à son déclassement. Le constat posé est celui d’un déclin américain, qui aboutit à la paupérisation des classes moyennes et populaires. Le responsable désigné est la mondialisation subie et les mauvais choix des précédents gouvernements. Pour remédier à ce déclin, Trump préconise une thérapie de choc pour le pays. L’objectif est double : soutenir les acteurs économiques sur le plan interne et les protéger face à la concurrence déloyale des acteurs étrangers.

Sur le premier point, il veut s’appuyer sur une fiscalité allégée et une déréglementation pour libérer les entrepreneurs et travailleurs américains et ressusciter le rêve américain. Sur le second point, il promeut le protectionnisme pragmatique avec un droit de douane universel de 10 % à 20 % sur tous les produits importés aux États-Unis. Cette mesure se complète par un droit de douane réciproque selon ses dires. Ainsi, à chaque fois qu’un pays met en place une taxe sur les produits américains, Washington fera de même dans l’autre sens. Concernant la Chine, Trump préconise un traitement exceptionnel, avec des droits de douane allant jusqu’à 60 %.

Seulement pour rendre sa grandeur à l’Amérique, Trump veut également proposer une vision de société – pour combattre les dérives qu’il attribue aux Démocrates et aux wokistes. Donald Trump propose un projet conservateur pour les familles et sur le plan éducatif, alors qu’il veut en finir avec l’emprise fédérale et le secrétariat à l’Éducation. Il propose ainsi la fin des subventions fédérales pour les écoles enseignant la théorie du genre ou la théorie critique de la race.

De la même manière, il veut revenir sur la politique menée par Biden sur les politiques de genre, les discriminations positives et autres politiques inspirés par les LGBTQ+ et de la « French theory ». Donald Trump souhaite promouvoir une vision de la famille plus traditionnelle et ainsi permettre un regain patriotique en consacrant les droits des parents notamment en termes de contrôle de l’éducation des enfants.

Enfin, dans la lignée de son premier mandat, il veut une Amérique moins laxiste sur les questions de sécurité et d’immigration avec une politique migratoire plus restrictive pour privilégier l’immigration sur la base du mérite. Pour mener à bien cette politique Trump a renommé l’intrépide Tom Homan comme tsar des frontières qui a annoncé des arrestations massives de migrants illégaux dès mardi 21 janvier, le tout en ayant l’urgence nationale sur la frontière sud avec le Mexique.

L’Amérique doit rester le leader du monde

Concernant la politique étrangère, Donald Trump souhaite que l’Amérique retrouve son rang de première puissance mondiale, un titre fragilisé selon lui, sous la présidence de Joe Biden. Il s’oppose aux différents engagements américains vis-à-vis des organisations internationales qu’il juge inutile et souhaite que les alliés contribuent davantage aux efforts de défense dans le cadre de l’Otan.

L’objectif est de prévenir une Troisième Guerre mondiale ou d’autres guerres dans lesquelles les Américains pourraient être poussés. Il veut une rupture avec les différentes administrations américaines engagées dans plusieurs conflits depuis la fin de la Guerre froide et veut promouvoir la paix. À ce titre, il souhaite que la guerre en Ukraine se termine au plus vite et verrait d’un mauvais œil une escalade incontrôlée au Moyen-Orient, après le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas qu’il a désiré.

Sur le plan international, son slogan « Make America Great Again » peut se comprendre par la défense des intérêts d’une Amérique vue comme déclassée veut ainsi contrer la montée des puissances russe, iranienne et chinoise. La Chine est considérée comme l’adversaire le plus sérieux aux ambitions américaines de rester la première puissance mondiale et de conserver son leadership sur les affaires mondiales. Trump, n’est pas tant isolationniste, il cherche avant tout à opérer un redéploiement stratégique dans l’Indo-Pacifique.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message