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Jeudi 30 janvier à 9h, une délégation d’Attac s’est rendue à l’Assemblée nationale pour remettre aux membres de la commission mixte paritaire (CMP) un chèque de 60 milliards d’euros à l’ordre du Trésor public. Cette somme représente le montant qu’il serait possible de récupérer en appliquant sept mesures pour mieux taxer les plus riches et les multinationales.
La délégation a été reçue par le président de la commission des finances et vice-président de la CMP Eric Coquerel, qui a pris bonne note de nos sept propositions. Ces mesures permettraient de dégager au moins 60 milliards de recettes supplémentaires pour financer les urgences écologiques et sociales.
Un montant bien supérieur aux 8 milliards de recettes estimées de la surtaxe pour les grandes entreprises, déjà prévue dans les propositions de Michel Barnier et réintroduite par François Bayrou. Cette mesure est considérée comme une concession de justice fiscale pour justifier les plus sévères coupes budgétaires programmées depuis une vingtaine d’années.
Pour Lou Chesné, porte-parole d’Attac : « Nous remettons ce chèque à l’Assemblée nationale pour faire passer un message clair : des mesures de justice fiscale peuvent et doivent être mises en œuvre pour mieux imposer les plus riches et les multinationales et financer les urgences sociales et écologiques. Certaines avaient d’ailleurs été votées par l’Assemblée nationale lors des discussions sur le budget fin 2024. »
Pour Vincent Drezet, porte-parole d’Attac : « Nous dénonçons le choix du gouvernement de reprendre la proposition de budget Barnier dans un calendrier accéléré cadenassant le débat parlementaire. Le débat nécessaire sur les mesures de justice fiscale est tronqué. La règle de l’entonnoir s’applique, et il est désormais impossible d’introduire une nouvelle disposition par rapport à la proposition du gouvernement Barnier. »
Pour Lou Chesné, porte-parole d’Attac : « Les arbitrages qui vont déterminer les grandes lignes du budget seront discutés en petit comité, lors de discussions opaques entre les membres de la CMP où le bloc central dispose de la majorité. C’est un déni de démocratie, à quoi nous répondons : un autre budget est possible ! Nous portons la voix des organisations associatives, syndicales, écologistes exclues de ces débats, qui soutiennent largement nos propositions. »
En avril 2024, Attac avait déjà tenté de remettre un chèque de 60 milliards à Bruno Le Maire, en se rendant au ministère de l’Économie et des Finances. Sans surprise, la délégation n’avait pas été reçue par le ministre, sans doute occupé à planifier les prochaines coupes dans les budgets sociaux et écologiques.
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