|
Lors de cette rencontre qui a duré trois heures et demi, le porte-parole de l’association des victimes de Betharram Alain Esquerre a dénoncé la présence de l’un des bourreaux dans le monde politique. Il avait notamment donné "21 gifles à une élève de 15 ans, juste pour avoir sorti un livre non autorisé". Aujourd’hui, il est l’adjoint au maire d’une commune béarnaise. Cela a rendu furieux Jean-Michel Aphatie, qui a consacré son édito à ce scandale dans Quotidien sur TMC ce lundi 17 février. Le chroniqueur s’est insurgé que les sphères médiatiques, politiques et religieuses ne cherchent pas à identifier les coupables. "C’est terrible d’entendre ça ! Qui est cet adjoint au maire ? On a envie de l’avoir devant une caméra, qu’il s’explique ! Il y a plein de gens dans la région de Pau qui sont des anciens tortionnaires de ces gens-là. Un élu, dans une commune ? Mais, c’est sûr que François Bayrou le connaît ! Évidemment ! Si ça se trouve, il est même dans son parti ! Enfin, on a quand même envie d’en savoir un peu plus là-dessus, sur ce personnel qui est toujours là dans le tissu social. Des tortionnaires !", s’est écrié le journaliste.
"Des punitions collectives, répétées pendant des décennies, avec plein de témoins ! Plein de gens qui ont su, plein de gens qui ont vu, plein de gens qui n’ont rien dit. Et ceux qui ont dit, on leur a dit : ferme ta gueule ! C’est ça la réalité de Betharram ! La complicité de combien de centaines d’enseignants, de surveillants, de directeurs qui ont laissé faire tout ça ? Mais il y a plein de gens à faire défiler ! Qu’ils s’expliquent !", a-t-il ajouté, en colère, avant de diffuser un extrait où l’on apprend que des enfants de 8 à 12 ans préféraient "uriner dans leur lit" plutôt que de demander aux surveillants l’autorisation d’aller aux toilettes, craignant se faire violer. "C’est monstrueux d’entendre ça. (...) Vous vous rendez compte ? On a accepté ça ? À Pau ? Des curés ? Comment on a pu tolérer tout ça !", s’est indigné le chroniqueur de Yann Barthès, avant de rappeler que 20% des élèves en France sont scolarisés dans des établissements catholiques. "Et la direction de l’enseignement catholique, (...) elle est où dans ce débat ?", a-t-il demandé. Seule "une interview scandaleuse" a été donnée dans L’Opinion par Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique. "J’ai essayé de le joindre toute la journée : abonné absent ! (...) Vous ne saviez rien ? Pendant 50 ans, des tortures ont eu lieu dans un important établissement - donc si ça se trouve ailleurs - (...) et aucun directeur ne vous a fait remonter ? Aucun professeur ne vous a parlé ? Si ! Il y a une professeure qui a voulu raconter des trucs, elle a été virée, à Betharram ! Il va falloir qu’ils s’expliquent, tous ceux-là !", a dénoncé le journaliste.
Enfin, Jean-Michel Aphatie a pointé du doigt le discours de fin de François Bayrou qui, de toute façon, était au courant depuis près d’un an car l’affaire a été révélée dans Le Monde en mars 2024. "C’est le discours le plus hypocrite que j’ai entendu depuis bien longtemps. (...) C’est quand même Pau ! Ça le concerne ! C’est l’enseignement catholique, lui-même est investi dans le monde catholique ! Il a pris contact avec Alain Esquerre ? Il a cherché à savoir ce qu’il s’est passé ? Il a posé des questions aux responsables des établissements qui se sont succédés ? Que dalle ! Rien ! Rien du tout ! Alors il peut pas dire qu’à partir du 12 mars 2024 il ne savait rien, parce que c’était écrit en grand dans la presse ! Il a attendu un an pour rencontrer ces gens-là, et là il vient avec des trémolos dans la voix ’oh la la, je suis bouleversé’. On se fout de la gueule du monde, quand même ! L’indifférence de François Bayrou est insupportable. Le numéro d’hypocrite, insupportable, monsieur Bayrou !", s’est-il exclamée, outré. La séquence est, depuis hier soir, beaucoup saluée et relayée sur les réseaux sociaux.
| Date | Nom | Message |