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– La revue de presse de l’Insoumission (début mars 2025)
Appel au meutre contre des insoumis dans la Tribune Juive, cabale médiatico-politique raciste contre Rima Hassan et Aly Diouara, sur Arte, on laisse l’agrobusiness désinformer et décrédibiliser la député LFI Mathilde Hignet, diffusion d’un reportage anti-IVG pour les dernières minutes de C8, un avocat piège les Grandes Gueules de RMC en direct et dénonce les propos de Barbara Lefebvre, coupable d’apologie de nettoyage ethnique à Gaza. Ce sont tout autant de séquences médiatiques ayant marqué la semaine, et bien d’autres, que l’Insoumission vous décrypte dans sa revue de presse hebdomadaire de critique de l’officialité médiatique.
Des médias de Bolloré aux journaux de Bernard Arnault, de BFM TV aux plateaux de Martin Bouygues, chaque jour est une occasion supplémentaire pour constater la partialité des médias dominants et leur acharnement contre la France insoumise.
Indignations sélectives, censure, criminalisation des voix de la paix, choix partiaux des invités et sujets traités, désinformation, invectives constantes envers le mouvement insoumis… Telle est la réalité du journalisme de cour et d’éditorialistes d’extrême droite prêts à tout pour imposer leur agenda idéologique et conserver une place au chaud. Notre revue de presse.
“Et moi je ne vois pas d’autre réponse que foutre une balle dans la tête de Mme Soudais, Monsieur Coquerel et toute la mélenchonie. Mais je n’aurais jamais assez de balles pour dézinguer tous ces affreux. Et pas de revolver non plus…” Ces mots sont ceux de l’écrivain franco-israélien Marko Koskas dans une note de blog publiée sur le média “La Tribune Juive”.
Ce nouvel appel au meurtre de militants pro-génocide contre les insoumises et les insoumis n’a pas intéressé les médias dominants. Il s’inscrit dans la lignée des menaces de mort quotidiennes reçues par les responsables et militants insoumis, dans le saccage de la maison de Jean-Luc Mélenchon par des militants d’extrême droite il y a quelque semaines, dans les deux projets d’assassinant dont il a été l’objet, dans le harcèlement et les menaces quotidiennes.
Non-contents de faire la sourde-oreille, les médias bourgeois participent à ce climat de menace permanent en calomniant et diffamant chaque jour la France insoumise et ses représentants sur fond de soutien au génocide. Quelle impunité médiatico-politique faut-il pour promettre une balle dans la tête à des représentants de la Nation par la publication d’un article public signé de son nom ?
Le site “Tribune Juive” doit impérativement fermer et l’auteur de cette menace doit être traduit en justice. Ersilia Soudais et Éric Coquerel, nommément visés, annoncent porter plainte.
“Les civils de Gaza sont autant responsables que les membres du Hamas et du Jihad islamique. Cela devra être payé au prix fort. Il faut vider la bande de Gaza !” Voilà ce que déclarait la semaine dernière sur i24News Barbara Lefebvre, intervenante régulière des plateaux de plusieurs médias réactionnaires.
Mais malgré cette apologie claire de génocide qui aurait dû conduire à ce qu’elle ne puisse plus mettre un pied dans le moindre des médias, Barbara Lefebvre a pu continuer cette semaine, comme si de rien n’était, son travail de chroniqueuse de l’émission “Les Grandes Gueules” sur RMC. Alors que faire une blague sur le génocidaire Netanyahu ou porter un bonnet et une barbe est aujourd’hui passible de bannissement des médias dominants, on peut en revanche appeler au nettoyage ethnique sans que cela n’ait aucune conséquences.
Cette situation hallucinante, l’avocat Rachid Madid l’a rappelée en direct à Barbara Lefebvre et aux animateurs Alain Marschall et Olivier Truchot qui avaient déjà coupé un auditeur précédent évoquant le sujet. Contraint de changer son prénom en “Louis” pour passer le filtrage du standard de l’émission, il a pu confronter le plateau à l’impunité de Barbara Lefebvre pour des propos qui pourrait relever de la loi pénale.
Ce vendredi 28 février, la chaîne C8, propriété de Vincent Bolloré et sanctionnée à près de 40 reprises par l’ARCOM (régulateur du paysage audiovisuel français) fermait ses portes. Comme l’Insoumission vous en parlait la semaine dernière, les derniers jours de la chaîne ont été caractérisés par le déchaînement des laquais de Bolloré dans l’affirmation de leur idéologie d’extrême droite.
Remarques sexistes envers une députée, condamnation de Cyril Hanouna pour avoir insulté Louis Boyard, diffusion d’un reportage à la gloire de Jordan Bardella, tel était le programme des derniers jours de C8 et de son émission phare, “Touche Pas à Mon Poste”.
“Nous ne sommes pas une émission politique” a pourtant osé déclaré Cyril Hanouna pour la dernière de l’émission dans laquelle il a donné la parole à Philippe de Villiers, déclaré recevoir Jordan Bardella dans sa villa pendant les vacances d’été, poussé une longue tirade sur “les wokes qui ont abîmé le monde” et son soutien à Donald Trump.
Dans un baroud du déshonneur, C8 est allé jusqu’à rediffuser avant de s’éteindre un “reportage” anti-avortement, fiction américaine produite par un studio chrétien évangélique. Pour rappel, le groupe Bolloré avait déjà été condamné à 100 000 euros d’amende pour la diffusion sur CNEWS d’une émission présentant l’avortement comme la “première cause de mortalité dans le monde”.
Si c’en est bel et bien terminé de C8, Cyril Hanouna se retrouvera dès septembre sur les antennes du groupe M6, sur W9 en particulier. Alors que le groupe se félicite publiquement de cette arrivée, il se déshonore et montre combien les excès de Cyril Hanouna ne sont que la face bouffonesque d’une idéologie réactionnaire et ultra-libérale partagée par tous les grands groupes médiatiques.
Ces derniers jours, Rima Hassan et Aly Diouara, députée européenne et député de la France insoumise, ont été victimes de campagnes politiques et médiatiques aux accents de persécution raciste. Du gouvernement au Rassemblement National, de la télévision publique au préfet de Paris, sur les radios et sur les plateaux de télévision, on menace de déchoir des parlementaires de leur nationalité et on remet en cause leur probité. Des plus hautes sphères de l’État jusqu’aux pieds des grands ensembles, le fond de l’air est brun. Les campagnes médiatico-politiques racistes lancées contre Rima Hassan et Aly Diouara en sont le signal.
Ainsi ce 27 février, la députée européenne de la France insoumise Rima Hassan était invitée au micro de Jean-Jacques Bourdin sur les antennes de Sud Radio. De bout en bout, elle y a rappelé sa position et celle de la France insoumise au sujet du génocide en cour à Gaza : le respect du droit international et l’utilisation de ses termes pour qualifier la situation et ses acteurs.
Mais voilà, le droit international et la remise en perspective historique des évènements en cours au Moyen-Orient constituent une offense intolérable pour Jean-Jacques Bourdin et les soutiens du génocide. Ainsi Jean-Jacques Bourdin a passé son interview à déformer les propos de Rima Hassan et à mettre dans sa bouche des mots qui ne sont pas les siens. Dans un excès peut-être aussi hallucinant que révélateur, il est allé jusqu’à demander à l’eurodéputée insoumise si elle n’appelait pas au « djihad » pour avoir évoqué les quatre générations de Palestiniens sacrifiées depuis la Nakba.
Après cette interview plus proche d’une inquisition diffamatoire que du plus insignifiant travail journalistique, c’était au tour du reste des médias dominants et de la classe politique de prendre le relai, et d’enclencher une énième campagne d’acharnement raciste contre Rima Hassan. Ainsi des diffamations et insultes de Bruno Retailleau, Marion Maréchal-Le Pen, de multiples représentants du Rassemblement National, du ministre François-Noël Buffet appelant lui-même à la déchéance de nationalité de Rima Hassan, et, bien-sûr, du socialiste Jérôme Guedj.
Tous se sont employés à faire croire que Rima Hassan avait justifié l’action du Hamas telle qu’elle s’est déployée en Israël le 7 octobre 2023. Tous ont éhontément menti car c’est en réalité l’exact inverse que la juriste et eurodéputée insoumise a rappelé au micro de Jean-Jacques Bourdin, droit international à l’appui :
« Le Hamas a une action légitime si on se réfère aux résolutions des nations unies (résolution 3070 XXVIII de l’ONU). Par contre, ce n’est pas parce que les résolutions des Nations Unies sont extrêmement claires sur le droit des peuples colonisés à avoir recours à la lutte armée que les procédés de la lutte armée justifient tout […]. Vous n’avez pas le droit de prendre en otage des civils, vous n’avez pas le droit de commettre un certain nombre d’exactions telles qu’elles ont été commises [par le Hamas] ». Voilà la déclaration de Rima Hassan que la réaction politico-médiatique tente de faire passer pour une apologie de terrorisme justifiant une déchéance de nationalité.
Rima Hassan a rappelé avec la plus grande clarté que si la lutte armée est bel et bien un droit pour les peuples colonisés et sous occupation reconnu par le droit international, la légitimité de cette lutte n’implique pas celle de tous les moyens mis à son service, notamment la prise d’otage de civils. Elle déclare même, au début de son intervention, que « Le mode opératoire du Hamas est un mode opératoire terroriste ».
Alors, pour justifier une campagne de diffamation injustifiable, le « journaliste » Lorrain Sénéchal s’est livré sur le plateau de l’émission “CàVous” à un pur exercice de désinformation en allant jusqu’à inverser les séquences de l’intervention de Rima Hassan pour faire croire qu’elle aurait « justifié le mode opératoire » du Hamas, avant de nuancer ses propos. Répétons le encore s’il le faut : dans cette interview et depuis des mois, c’est l’exact inverse qui est défendu par Rima Hassan et la France insoumise.
Plus largement, les menaces de déchéance de nationalité s’accompagnent aujourd’hui d’un vocabulaire absolument débridé des responsables politiques et éditorialistes de la presse réactionnaire, la député macroniste Prisca Thévenot parlant de Rima Hassan comme d’une « ennemi[e] de la France », le plateau de CNEWS comme d’une « ennemie de l’intérieur » qu’il faudrait « destituer de tout mandat public ». Depuis 1945 et la défaite du fascisme, un vocabulaire et des propositions aussi explicitement racistes ne s’était plus emparé de manière aussi débridée des élites bourgeoises.
Au total, Rima Hassan est menacée de déchéance de nationalité et traitée comme une « ennemie de l’intérieur » pour avoir rappelé le droit international, c’est-à-dire parce qu’elle dénonce le génocide d’un peuple arabe par un État occidentalisé, et, en dernière analyse, parce qu’elle est elle-même, arabe.
Séquence du journalisme de cour ordinaire. Sur LCI cette semaine, la reine des chiens de garde du système, Ruth Elkrief, s’est fendue d’une chronique intitulée “Emmanuel Macron, le monde nous l’envie”. Président le plus haï de l’histoire de la cinquième République dont plus de 60 % des Français réclament la destitution (un simple “trou d’air” pour Ruth Elkrief) Emmanuel Macron pourra toujours trouver le soutien des plus zélés des éditorialistes bourgeois.
Ainsi de Ruth Elkrief dont la proximité avec le chef de l’État avait déjà été épinglée en 2017 avant même la première élection d’Emmanuel Macron, et qui était des éditorialistes conviés secrètement par le président de la République pendant la bataille contre la retraite à 64 ans.
Cette semaine, la voilà qui prend une communication banale de la Maison Blanche pour une marque particulière d’admiration de Donald Trump envers Emmanuel Macron (le même Emmanuel Macron qui a été contraint il y a quelques jours de s’asseoir au coin du bureau du président américain) et qui sélectionne quelques lignes des médias libéraux et néolibéraux anglo-saxons pour montrer à quel point le “savoir faire macronien” diplomatique est loué en dehors de la France.
Alors qu’Emmanuel Macron se ridiculise à chaque voyage diplomatique et décrédibilise la voix de la France dans le monde, il pourra toujours compter sur ses propagandistes médiatiques, Ruth Elkrief en tête, pour assurer son service après vente et donner l’illusion qu’il pèse encore quelque chose.
Cette semaine, le député de la France insoumise Aurélien Le Coq était invité du plateau de FranceInfo. Pendant les 20 minutes de son intervention, il a été exclusivement interrogé sur les obsessions réactionnaires du gouvernement et sur les petits exercices de communication de François Bayrou. Rien sur les factures d’électricité qui vont augmenter de 20 %, rien sur les plus de 11 millions de pauvres du pays, rien sur les violences racistes, sur le budget le plus austéritaire depuis 25 ans dont vont souffrir et souffrent déjà les plus précaires du pays. Une séquence qui rappelle combien la responsabilité des médias dominants dans la banalisation de l’extrême droite, de ses représentants et de ses idées, est immense.
Ce 24 février sur Arte, l’émission “28 minutes” conviait sur un plateau dédié aux questions agricoles une climatosceptique notoire et une essayiste réactionnaire porte-parole de l’agrobusiness. À cette occasion, une prise de parole de la députée de la France insoumise Mathilde Hignet dénonçant l’alignement de la loi d’orientation agricole du gouvernement avec les revendications écocidaires des lobbys des grands exploitants est diffusée.
Alors que les intervenants montrent leur mépris pour la députée et son discours, donnent des leçons en déblatérant les éléments de langage de la FNSEA, personne en plateau pour rappeler que Mathilde Hignet est par ailleurs fille, petite-fille, arrière petite-fille d’agriculteur et ouvrière agricole de métier. Cette séquence illustre aussi parfaitement la nécessité que les journalistes du service public soient en capacité de répondre à la faiblesse des arguments et à la désinformation des lobbys de l’agrobusiness.
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