Signature du Traité européen bis par les chefs d’Etat : Article de Marianne Communiqués PCF, LCR

mercredi 19 décembre 2007.
 

1) Lisbonne : au secours, le peuple revient ! (article de Marianne)

Par Jack Dion, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.

Imaginons qu’un journal Pro-Chavez ait titré, quelques jours avant la tenue du récent référendum sur la constitution vénézuélienne : « Pourquoi il ne faut en aucun cas faire de référendum sur la constitution vénézuélienne ». On imagine le tollé. On y aurait vu la preuve irréfutable que Chavez est un dictateur qui refuse de se plier à la volonté du peuple. Or une telle proposition a été formulée non par un partisan de Chavez, mais par Jean Quatremer, journaliste à Libération, qui a publié sur son blog, à propos de l’Europe, un article titré : « Pourquoi il ne faut en aucun cas faire de référendum sur le traité de Lisbonne ».

Jean Quatremer est de ceux qui ne se sont jamais remis de la victoire du Non, lors du référendum de 2005. Comme toute l’élite journalistique (ou presque), il était pour le Oui. C’était d’ailleurs son droit le plus strict. En revanche, comme bien d’autres, il s’illustra alors par sa participation active à la campagne qui tendait à prouver que tout partisan du Non était, au mieux, un antieuropéen convaincu, et au pire, un nationaliste chauvin et vaguement fasciste.

Tout le monde ayant le droit se tromper, on aurait pu croire que Quatremer saurait tirer quelque leçon d’un épisode ayant illustré la coupure entre les intellectuels d’en haut, ceux qui connaissent les arcanes du Bien et du Mal, et les autres, ce vulgum pecus de la chose politique. Eh bien, pas du tout. Le Quatremer 2007 est la copie conforme du Quatremer 2005.

Que dit-il pour justifier son refus du référendum ? Que le projet de Constitution n’existe plus, qu’il a été remplacé par un « traité », lequel « n’est juridiquement plus le même ». Pourtant, reconnaît-il, « il est clair que la plupart des dispositions du nouveau traité ne sont qu’une reprise pure et simple de la défunte Constitution rejetée par les Français » (ce qui exact). Mais peu importe, poursuit Quatremer, car une éventuelle victoire du Non « signifierait la fin de la construction communautaire ». Il en conclut qu’il ne faut donc pas organiser de nouveau référendum, sauf à poser la question de « l’appartenance de la France à l’Europe ». On en revient ainsi au précepte de départ : le Non au projet de Constitution était forcément un Non à l’Europe, et le Non éventuel au Traité de Lisbonne serait à classer dans le même sac d’infamie.

Etonnant raisonnement. En fait, peu importe ce que l’on pense du traité de Lisbonne. Peu importe que l’on soit un inconditionnel du Oui (comme Quatremer) ou un partisan du Non (comme l’auteur de ces lignes). Cela fait partie du débat pluraliste. En revanche, il est une interrogation incontournable : peut-on revenir sur le choix du peuple sans le consulter ? C’est une question de démocratie, la seule qui se pose aujourd’hui, et à laquelle on ne peut répondre en prêtant des desseins cachés à ceux dont on suppose qu’ils ne vont pas bien voter.

Sinon il faut aller au bout de la démarche, en finir avec le suffrage universel, et instaurer une nouvelle forme de suffrage censitaire, où le droit de vote serait réservé non plus à ceux qui ont de l’argent, mais à ceux qui ont le Savoir.

2) Traité européen : Le PCF dénonce le coup de force orchestré par Nicolas Sarkozy à Lisbonne

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens vont signer, dans le dos des peuples européens, un traité qu’ils appellent simplifié pour tromper le monde, mais qui n’est qu’une reproduction complexifiée de la Constitution européenne de Valery Giscard d’Estaing.

Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, l’a dit lui-même sur France Inter ce matin, la seule différence notable réside dans le fait que cela ne s’appelle pas « Constitution européenne », mais le contenu est identique en tout point avec, cependant, une circonstance aggravante, la charte des droits fondamentaux n’est plus incluse dans le texte.

Ce coup de force est inadmissible. Ce que le peuple a décidé ne peut être confirmé ou contredit que par le peuple lui-même. La méthode Sarkozy n’est pas un « plan B », c’est le retour du plan A dans le dos du peuple français.

Les communistes répètent que ce traité est inacceptable. Il encourage la disparition des services publics au profit du tout-marchand, il soumet les choix politiques aux impératifs des marchés financiers et il tire vers le bas l’ensemble des droits sociaux plutôt que de promouvoir un progrès social européen.

Ce traité européen complexifié est exactement le contraire du Canada Dry : ça se veut différent, ça se présente autrement, mais c’est le jumeau de la Constitution européenne. Le PCF réaffirme donc l’impératif d’une consultation des peuples, par voie référendaire sur le traité européen et dénonce le coups de force orchestré par Nicolas Sarkozy pour imposer une Europe libérale dans le dos des peuples.

de Patrice Cohen-Séat, membre du comité exécutif du PCF

Paris, le 13 décembre 2007.

3) Traité européen : la démocratie bafouéeCommuniqué de la LCR.

Recalé par le suffrage universel en 2005, le TCE maquillé en traité de Lisbonne, est paraphé aujourd’hui par les chefs d’états européens après un simulacre de réécriture. L’UMP et N.Sarkozy ont décidé de bâillonner les citoyens.

Un référendum ? Pas question. C’est bien parce que le référendum de 2005 avait montré la complète distorsion entre la représentation parlementaire et les citoyens que N.Sarkozy a décidé de confisquer le débat démocratique pour s’en remettre à un Parlement dont la majorité est à ses ordres. La LCR condamne ce déni de démocratie. Comme en 2005, c’est aux citoyens de ratifier ou non le traité de Lisbonne, que ce soit en France ou dans les autres pays de l’Union européenne.

Ce soi-disant « mini-traité » est la copie conforme du TCE. La « concurrence libre et non faussée » reste la colonne vertébrale de cette construction européenne où les droits des travailleurs sont mis à mal, où la concurrence entre les salariés sert uniquement à tirer vers le bas les salaires et les droits.

La LCR, comme en 2005, exige que ce soit les citoyens qui ratifient ou non par référendum, le traité constitutionnel de Lisbonne. Elle appelle les députés et les sénateurs à refuser la révision de la constitution préalable à la ratification parlementaire. Pour sa part, la LCR rejette ce traité de Lisbonne et se prononce pour le vote non, comme en 2005.

Le 13 décembre 2007.


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