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Difficile de trouver un lieu plus symbolique pour contester l’action de Donald Trump. la Trump Tower de New York l’est tout autant. Et ça, les militants et sympathisants d’une organisation juive américaine en faveur de la cause palestinienne l’ont bien compris.
C’est pour cette raison qu’un peu plus de 200 militants de cette organisation ont mené une opération hautement symbolique ce jeudi 13 mars à l’intérieur du building new-yorkais frappé du nom du 47e président des États-Unis.
Sur place, ils ont surtout dénoncé le tour de vis imposé par l’administration Trump contre la liberté d’expression. Vêtus de T-shirt rouges aux inscriptions blanches, en référence au mouvement « Make America Great Again » désormais indissociable de Donald Trump, ces manifestants ayant répondu à l’appel de l’organisation Jewish Voice for Peace (La voix juive pour la paix) ont investi le gratte-ciel ultra-sécurisé de Manhattan pour y déployer des banderoles et entonner des chants hostiles au propriétaire des lieux.
« Combattez les nazis, pas les étudiants », ont-ils notamment chanté en chœur avant d’être arrêtés pour certains, comme l’a constaté l’AFP présente sur place. Toutefois, la police new-yorkaise n’a pas confirmé ces arrestations à l’heure où ces lignes sont écrites.
Parmi les déclencheurs de cette manifestation − et de ses slogans − impossible d’éluder l’arrestation le week-end dernier d’une figure majeure des manifestations propalestiniennes de l’université de Columbia. Un motif suffisant pour dénoncer cette nouvelle attaque contre la liberté d’expression aux yeux de ces militants. « Libérez Mahmoud, Palestine Libre », pouvait-on d’ailleurs lire sur une banderole pour Mahmoud Khalil, porte-parole d’un mouvement étudiant de Columbia contre la guerre menée par Israël à Gaza.
Parmi les manifestants, l’AFP a pu s’entretenir avec James Schamus, qui se présente comme un « professeur juif » de Columbia. « Je suis là pour m’inspirer de centaines de juifs new-yorkais qui se font entendre pour demander la libération de Mahmoud Khalil et exiger que notre judéité ne soit pas utilisée comme une arme pour violer les droits des citoyens américains et mettre fin à la démocratie », a-t-il expliqué. Et selon lui la lutte contre l’antisémitisme affichée par Donald Trump est un « écran de fumée ».
L’idée « que la critique d’Israël est ouvertement antisémite et qu’à cet égard on puisse être enlevé dans nos rues et être expulsé du pays si on exprime des opinions politiques sur ce conflit à l’étranger, devrait faire parcourir des frissons de terreur dans les colonnes vertébrales », a-t-il ajouté.
Il faut dire que Donald Trump cible depuis plusieurs jours les universités, promettant au nom de cette même lutte contre l’antisémitisme des mesures de rétorsion budgétaires aux institutions qui ne lutteraient pas assez efficacement à son goût contre les manifestations qui secouent les facultés contre la guerre à Gaza. À titre d’exemple, l’administration Trump a déjà supprimé 400 millions de dollars de subventions à Columbia.
Donald Trump menace également d’expulsion les ressortissants étrangers qui y participent. À ce sujet, il a promis que la procédure contre Mahmoud Khalil serait suivie de « beaucoup d’autres ». Et ce, alors que le jeune militant dispose d’une carte verte de résident permanent sur le sol américain.
Article de Maxime Birken, Le Huffington Post
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