Immaculée Conception de Pau : un lycée respectant son contrat avec l’Etat ? ?

mercredi 9 avril 2025.
 

4) Un rapport révèle les graves dérives du lycée privé de l’Immaculée-Conception à Pau

Mediapart a pu consulter le rapport d’inspection que le gouvernement Bayrou refuse de rendre public sur cet établissement catholique sous contrat, toujours soutenu et subventionné. Ses conclusions dénoncent des pratiques totalement hors des clous.

nEn pleine affaire Notre-Dame-de-Bétharram, la ministre de l’éducation, Élisabeth Borne, promet que les choses vont changer. Elle parle désormais d’une « forme de #MeToo scolaire », prévoit d’augmenter les contrôles des établissements privés et semble vouloir œuvrer pour plus de transparence.

Cela fait plus de sept mois pourtant que Mediapart tente d’avoir des informations sur ce qu’il se passe à l’Immaculée-Conception de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Cet établissement catholique sous contrat, installé dans la ville de François Bayrou depuis 1884, est sous le feu des critiques depuis des enquêtes de Libération et de La République des Pyrénées publiées en février et mars 2024.

Une inspection générale a bien eu lieu dans la foulée et un rapport a été rédigé en juin 2024. Mais le rectorat de Bordeaux et le ministère de l’éducation nationale ont toujours voulu le garder secret. En septembre 2024, en février 2025 puis le mercredi 26 mars, Mediapart a relancé le ministère pour obtenir ce document, communicable en principe à tout·e citoyen·ne. En vain, jusqu’à ce que nous puissions finalement le consulter de manière informelle.

La presse avait déjà pointé les multiples dérives de cet établissement et de son directeur, autoritaire et adepte d’une vision radicale de l’enseignement catholique. Cours de catéchisme obligatoires, intervenants réactionnaires, entraves à la liberté de conscience… : le contrôle déclenché en mars dans la foulée de ces révélations, qui a été mené par pas moins de douze inspecteurs, confirme tout.

Il montre comment cet établissement de 2 600 élèves, composé d’une école maternelle, d’un collège, d’un lycée général et de trois lycées professionnels, s’affranchit des règles et des programmes scolaires. Plus grave encore, une inspection menée en 2021 avait déjà pointé de graves dérives et certaines n’ont jamais cessé. À l’époque, dix-neuf signalements pour atteintes à la laïcité avaient été remontés par des professeurs.

Malgré ces conclusions montrant que le contrat d’association n’est absolument pas respecté, le maire de Pau François Bayrou défend toujours l’école. Et la ville, le département et la région l’arrosent toujours de subventions.

Des atteintes à la liberté de conscience

Dans leur rapport de seize pages, les inspecteurs constatent que cet établissement ne respecte pas le Code de l’éducation, qui exige que les cours soient dispensés « selon les règles et programmes de l’enseignement public » et que l’instruction religieuse ne soit jamais obligatoire. C’était déjà le cas en 2021, cela l’est toujours en 2024.

Le contrôle a en effet montré des atteintes manifestes à la liberté de conscience, avec des cours présentés « comme des enseignements du fait religieux », qui sont « en réalité des enseignements religieux ». Une prière est affichée dans tous les cahiers ou est donnée au début de chaque cours de seconde. Et le contenu d’une évaluation en lien avec cet enseignement « confirme que l’approche n’est nullement scientifique mais relève bien du domaine de la croyance », contrairement à ce qu’a pu dire le directeur de l’établissement aux inspecteurs.

On y découvre que « l’Immac’ » donne la priorité à la foi et organise des événements religieux, facultatifs mais mobilisant des professeur·es sur le temps scolaire, payé·es par l’État, sans qu’ils et elles rattrapent les cours manqués. Des cérémonies « en hommage à des soldats ou à des collègues morts » ou aux 70 ans de la bataille de Diên Biên Phu (dans l’ancienne Indochine), conclues par des prières, sont aussi imposées aux élèves.

En 2023, un module « histoire des idées », élaboré et dispensé par des religieux et visant à transmettre une vision qualifiée « d’antimoderne », devait même être obligatoire pour les élèves de première et valorisé dans Parcoursup. « Je veux que nos élèves puissent les croiser non seulement à la messe [...], mais aussi en classe », justifiait le directeur, Christian Espeso. Libération avait aussi révélé d’autres pratiques imposées, comme la bénédiction des cartables à l’eau bénite ou les temps de confession pour les élèves de sixième.

Le rapport montre également comment le directeur de l’établissement refuse d’appliquer la réforme des programmes de 2016, pourtant imposée par une circulaire. « Loin de l’égalité transformée en égalitarisme et indifférenciation anthropologique par l’arrogance de l’époque, nous voulons agir plus que réguler, justifiait-il par écrit à la rentrée 2023. Nous voyons les circulaires qui se profilent comme des nouvelles sources de liberté que nous saurons exploiter afin de ne céder ni à l’appauvrissement des contenus ni à ces “nouvelles causes parfaites et leur dogmatisme”. »

Interdiction de proposer les manuels scolaires officiels

Concrètement, les inspecteurs déplorent de véritables actes de censure au sein de l’Immaculée-Conception. Les professeur·es n’ont pas le droit de distribuer des manuels scolaires recommandés par l’Éducation nationale et avaient l’interdiction, pendant la période du covid, de relayer les ressources officielles. « Je ne voudrais pas que ces livres que j’ai refusé d’acheter entrent dans l’établissement en ces temps troublés », assumait le directeur, qui parlait alors de « bouillasse » et de « catastrophe digne de la réforme du collège de Vallaud-Belkacem [ministre de l’éducation de 2014 à 2017 – ndlr] ». En 2023, les élèves travaillaient sur des manuels édités bien avant 2016.

Christian Espeso incite à l’achat de livres « systématiquement orientés vers la royauté, la critique de la République, l’apologie, voire l’obsession du martial, du combat et de la guerre ». Il impose à ses élèves de visionner le film Vaincre ou mourir, produit par Puy du Fou Films, la boîte de production du parc tenu par Philippe de Villiers. Certains sont aussi contraints d’assister à la conférence de l’historien Reynald Secher et de l’entendre défendre la thèse fallacieuse du « génocide des Vendéens ».

Nous, ici, l’esprit critique, on s’assoit dessus.

Christian Espeso, directeur de l’Immaculée-Conception

Le 30 janvier 2024, les élèves de terminale avaient l’obligation de suivre, à la place d’une heure de cours, la conférence de monseigneur Aillet, évêque ultraréactionnaire de Bayonne. C’est lui, dont la diatribe homophobe est toujours en ligne, qui a nommé Christian Espeso directeur en 2013. Devant les élèves, il a pu livrer ses préceptes les plus conservateurs et tenir un discours transphobe ou opposé aux couples homosexuels.

En février, plusieurs enseignants ont vu des élèves effectuer des saluts nazis, après la visite des douze inspecteurs. Dans plusieurs courriers, certains professeurs s’interrogent pour savoir s’il faut faire remonter « l’incident » ou les sanctionner. Quelles suites ont été données ? « Le cadre éducatif a convoqué les deux élèves concernés et a prévenu leur professeur d’histoire qui se charge de les faire réfléchir », répond Christian Espeso à Mediapart.

« Il n’y a pas, dans l’établissement, d’éducation aux médias et au pluralisme de la presse, pas d’apprentissage de l’esprit critique, le directeur allant même jusqu’à dire lors d’une réunion pédagogique : “Nous, ici, l’esprit critique, on s’assoit dessus », relève aussi la mission dans son rapport.

Le directeur interdit d’étudier la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » d’Olympe de Gouges en faisant retirer tous les ouvrages. Une professeure témoigne du fait qu’elle a été contrainte de s’excuser auprès de parents d’élèves de première après avoir montré le film Roméo et Juliette. Un contenu qui aurait été jugé « pornographique » par le directeur. « Ces agissements et actes de censure vont à l’encontre de la liberté pédagogique des professeurs de lettres », notent les inspecteurs.

Au sein de l’établissement, les cours de SVT sur le corps et la santé évoquant la procréation humaine, les hormones, le plaisir ou la sexualité sont totalement bâclés. Pour l’éducation à la sexualité, l’Immaculée-Conception fait même appel à Inès de Franclieu, une enseignante déjà épinglée par Mediapart dans une enquête relative aux dérives du lycée catholique Stanislas à Paris.

Dans son livre Dis, en vrai, c’est quoi l’amour ?, Inès de Franclieu affirme par exemple qu’il n’est pas « nécessaire de mettre un préservatif ». Aux filles, elle demande aussi : « Fais donc en sorte de ne pas provoquer le regard du garçon. La façon dont tu t’habilles aidera ou non le garçon à maîtriser son regard, et donc aussi ses gestes. » Plusieurs élèves évoquent par ailleurs dans la presse des discours homophobes, anti-avortement ou banalisant le viol tenus au sein de ce même établissement.

Des saluts nazis et une chasse aux sorcières

À la place d’un pilotage pédagogique en lien avec les exigences de l’Éducation nationale, certains enseignants dénoncent un pilotage « autoritaire fondé sur la peur qui conduit certains à l’autocensure pédagogique ». Dans ce rapport, toute une partie est aussi consacrée aux souffrances au travail causées par ce même directeur et à sa manière de forger une équipe docile et totalement soumise.

L’Immaculée-Conception recrute par exemple davantage de contractuel·les « souvent sans formation et à l’image du directeur ». « À l’évidence, la gestion des moyens des non-titulaires n’est pas seulement une variable d’ajustement, mais bien un choix politique », peut-on lire. Des témoignages évoquent des parents d’élèves recrutés et payés par le rectorat ou « énormément d’heures vacantes » non déclarées.

Je vais me les faire, ces enculés, ces raclures. J’en ai trois dans mon viseur.

Le directeur Christian Espeso à propos d’enseignants

Lors du recrutement d’une contractuelle, le directeur aurait précisé qu’il était satisfait qu’elle n’ait aucune formation lui permettant de n’être pas « déformée par l’Éducation nationale ». Une enseignante, qu’il prendrait régulièrement pour cible, aurait « envisagé d’en finir ». « Au moins cinq collègues ont eu des pensées suicidaires », témoigne une professeure. « Un autre témoignage recueilli confirme un pilotage malveillant et des attitudes qui pourraient être constitutives de harcèlement, voire de violences induisant la souffrance d’enseignants qui aujourd’hui nous remercient de leur avoir permis de parler », précise la mission.

Plusieurs enseignants interrogés évoquent des discriminations syndicales et un « climat de terreur » imposé par Christian Espeso. Après les révélations de Libération, le patron de l’établissement a même mené une véritable chasse aux sorcières, menaçant de retrouver tous ceux qui ont parlé. « Nous pouvons tous être maladroits. Il suffit d’en parler afin de ne prêter aucune mauvaise intention à qui que ce soit, écrit-il dans un mail. C’est ce que j’essaie de faire avec ceux qui disent n’importe quoi. Mais il m’arrive de prier afin que Dieu me donne la force de ne pas les écraser contre un mur. »

Il « aurait aussi passé deux mois à hurler en salle des profs » pour intimider les lanceurs d’alerte en les traitant de « collabos », de « détracteurs », de « traîtres » ou de « délateurs », évoque le rapport. « Je vais me les faire, ces enculés, ces raclures. J’en ai trois dans mon viseur, aurait-il menacé. Je tiens ma vengeance : moi, la guerre, j’aime ça, je vais les détruire. »

Un contrat d’association maintenu malgré ces graves dérives

Enfin, le rapport met en lumière de nombreuses dérives financières. Les rémunérations seraient attribuées sans lien avec les services accomplis et parfois selon les affinités du directeur. « Lors de l’inspection est apparue la question des moyens dont l’emploi manque de transparence ou pose question et sur laquelle il conviendra d’obtenir des éléments plus précis », ajoute la mission, qui a fait un signalement au parquet de Pau. Depuis, le procureur de la République a ouvert une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et harcèlement moral.

Pour finir, l’inspection constate d’importants manquements au contrat d’association, qui permet pourtant à l’Immaculée-Conception de recevoir de très grosses subventions. Les préconisations présentées au directeur lors du premier contrôle de 2021 « n’ont été respectées que partiellement et n’ont pas empêché de nouveaux contournements ». « Réflexion pédagogique peu lisible », « fracture au sein de la communauté professorale avec des tensions qui fragilisent la dynamique collective », « pilotage du directeur particulièrement descendant, autoritaire et allant même jusqu’à être qualifié de “radical” par certains enseignants », concluent les inspecteurs le 26 juin 2024. Christian Espeso est « la source principale des tensions au sein de l’établissement ».

Je n’ai entendu parler d’aucune atteinte.

François Bayrou au conseil municipal de Pau en mars 2024

En septembre 2024, le directeur est suspendu par la rectrice et interdit d’exercer pendant trois ans. Activement soutenu par une partie de la population, qui manifeste devant l’établissement, il est finalement réintégré deux mois plus tard. Christian Espeso avait contesté sa sanction et gagné une procédure en référé. La justice doit désormais trancher le litige au fond et se prononcer sur la légalité de la sanction.

Depuis, Christian Espeso ne s’est pas fait plus discret. Le 16 mars, SOS Racisme a déposé plainte contre lui pour négationnisme, lui reprochant d’avoir minimisé l’ampleur des camps d’extermination.

« Il faudra attendre le procès Eichmann, en 1961, pour que la Shoah surgisse dans l’actualité mémorielle. N’oublions pas toutefois que la majorité des cinq à six millions de victimes juives ont été exterminées par la famine, les mauvais traitements et surtout les fusillades de masse comme à Babi Yar, fin septembre 1941, près de Kiev », écrivait-il en février 2025 dans un éditorial publié dans la gazette du lycée.

Auprès de Mediapart, le directeur rappelle qu’une procédure est toujours en cours. « Pour le reste, pas de sévices corporels ! Nous éduquons », se contente-t-il d’ajouter.

Malgré les conclusions de ce rapport révélant un établissement s’affranchissant de la loi, aucune autorité n’a remis en cause son contrat d’association avec l’État ou condamné les exactions du directeur. Ni l’Enseignement catholique, ni le diocèse de Bayonne. « Il n’y a pas de quoi remettre en question notre engagement envers l’enseignement privé sous contrat », a même déclaré le président MoDem du département, Jean-Jacques Lasserre, qui a, depuis, levé la suspension des subventions décidée un temps. L’Immaculée-Conception doit recevoir 44 000 euros pour de nouvelles salles de classe.

En mars 2024, après ces graves dérives révélées dans la presse, un élu d’opposition demandait déjà à François Bayrou de suspendre le versement des subventions. L’édile a refusé, estimant que l’école n’était pas le collège ou le lycée. Là encore, il n’aurait jamais été alerté. « Moi, je ne sais pas du tout ce qu’il s’est passé, balayait-il. Je n’ai entendu parler d’aucune atteinte à l’école primaire et donc je n’étendrai pas le soupçon ou les accusations qui sont portées à l’établissement du secondaire. »

David Perrotin et Antton Rouget

https://www.mediapart.fr/journal/fr...

3) Atteintes à la laïcité : un rapport fait état de dérives dans un lycée catholique de Pau (AFP)

L’Éducation nationale a déclaré ce dimanche envisager des « mesures » contre un établissement catholique privé sous contrat de Pau (Pyrénées-Atlantiques).

Catéchisme obligatoire, messes sur le temps des cours, intervenants réactionnaires en matière notamment d’éducation sexuelle, entraves à la liberté de conscience… L’Immaculée-Conception, établissement scolaire catholique privé sous contrat de Pau (Pyrénées-Atlantiques), est accusé de dérives par des professeurs et élèves depuis des enquêtes de Libération et La République des Pyrénées, en février et mars 2024. Une inspection générale avait été déclenchée et un rapport rédigé en juin 2024, qui n’a pas été rendu public malgré les demandes répétées des syndicats enseignants.

Ce dimanche, Mediapart a révélé des extraits de ce rapport. Selon ces extraits, l’établissement de 2 600 élèves, allant de l’école maternelle au lycée, s’est affranchi des règles et des programmes scolaires, comme le confirme un membre de l’équipe enseignante à l’AFP, sous couvert d’anonymat. « On a tellement peur aussi qu’on s’auto-censure. Ceux qui dénoncent sont traités de ’’raclures’’ ou de ’’collabos’’ », déplore l’enseignant.

Une inspection menée en 2021 avait déjà pointé des dérives. Des professeurs avaient remonté 19 signalements pour atteintes à la laïcité, selon Mediapart.

L’Éducation nationale envisage des « mesures »

L’Éducation nationale a déclaré ce dimanche envisager des « mesures » contre l’établissement, en cas de non-correction des manquements signalés dans le rapport.

La rectrice de l’Académie de Bordeaux a effectué un signalement au parquet au titre de l’article 40 du code de procédure pénale et ce dernier a confirmé à l’AFP qu’une enquête était en cours au commissariat de Pau dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « harcèlement moral » et « détournements de fonds publics ». Une enquête préliminaire a également été ouverte pour contestation de crime contre l’humanité, après une plainte de SOS Racisme pour « négationnisme » visant un éditorial du directeur publié dans la gazette du lycée.

Le chef de l’établissement a été suspendu mi-septembre par le rectorat de ses fonctions de direction pendant trois ans, pour des « atteintes à la laïcité », avant d’obtenir, fin novembre, de la justice administrative de retrouver ses fonctions, le temps que celle-ci se prononce sur le fond de l’affaire.

2) Plainte pour négationnisme à l’Immaculée-Conception à Pau : des syndicats d’enseignants réagissent

Trois syndicats d’enseignants du public et du privé (la FSU 64, le SE Unsa et la FEP CFDT) réagissent à la plainte pour négationnisme déposée contre Christian Espeso, directeur de l’Immaculée Conception, déposée le 12 mars dernier par l’association SOS-Racisme.

https://www.larepubliquedespyrenees...

À la lecture des propos incriminés, publiés dans la gazette de l’établissement le 3 février dernier, ces syndicats considèrent que « le chef d’établissement a délibérément minimisé l’importance, pourtant essentielle, des camps d’extermination déployés par le régime nazi, dans la mise en œuvre, à l’échelle industrielle, de la destruction des populations juives d’Europe ».

Ces propos, ainsi que l’exercice d’une « pression sur la manière d’enseigner l’histoire dans son établissement », relèvent pour ces syndicats d’une entorse grave au contrat d’association qui lie l’établissement d’enseignement privé et l’État. Rappelons qu’une enquête a été ouverte par le procureur de Pau et a été confiée à la police judiciaire.

1) L’Immaculée Conception de Pau, un établissement scolaire sous le joug de l’évêque ultraconservateur Marc Aillet

https://www.liberation.fr/societe/e...

Cours de catéchisme obligatoires et évalués, intervenants réactionnaires, entraves à la liberté de conscience… Professeurs et élèves témoignent auprès de « Libé » des dérives qui se multiplient au sein du plus grand établissement privé sous contrat du Béarn et pointent sa « métamorphose » depuis le changement de direction voulu par le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron en 2013.

« Non, ils ne vont pas oser quand même ? » se demandaient quelques professeurs de l’Immaculée Conception, le plus gros établissement scolaire privé sous contrat du Béarn, situé dans le centre de Pau, en apprenant, le 12 janvier, la visite prochaine de monseigneur Marc Aillet, l’évêque ultraconservateur de Bayonne, Lescar et Oloron (Pyrénées-Atlantiques). Une question taraudait ces enseignants : la conférence prévue devant les terminales du lycée général et technologique, mardi 30 janvier, allait-elle être obligatoire ? Seuls les programmes de l’enseignement public peuvent l’être dans les établissements privés sous contrat, comme le prévoit le code de l’éducation. Tout ce qui relève du « caractère propre » de ces écoles, en résumé tout ce qui concerne la vie confessionnelle, doit rester facultatif et en dehors des heures de cours.

Pourtant, la conférence s’est bien déroulée mardi 30 janvier à 15 h 30, à la place d’une heure de cours. Et le chef d’établissement de « l’Immac » a pris soin de passer la veille dans toutes les classes de terminales pour prévenir les élèves qu’ils ne pouvaient s’y dérober, rapportent plusieurs professeurs et familles à Libération. « Il ne l’a dit qu’à l’oral, on n’a aucune trace écrite du caractère obligatoire de cet événement, c’est malin de leur part."


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