![]() |
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dénoncé mardi la situation à Gaza, qualifiant la région de "champ de mort" en raison du blocus israélien qui empêche l’entrée de l’aide humanitaire.
La bande de Gaza, où aucune aide n’entre plus en raison du blocage par Israël, est désormais un "champ de mort", a fustigé mardi 8 avril le secrétaire général de l’ONU, une accusation rejetée le gouvernement israélien qui a assuré qu’il n’y a "pas de pénurie" d’aide.
"Depuis plus d’un mois, pas la moindre goutte d’aide n’est entrée dans Gaza. Pas de nourriture, pas de carburant, pas de médicaments, pas de biens commerciaux. Alors que l’aide se tarit, les vannes de l’horreur se sont rouvertes", a déclaré Antonio Guterres à la presse en s’en prenant directement à Israël. "Gaza est un champ de mort et les civils sont piégés dans une boucle sans fin de mort".
"Il n’y a pas de pénurie d’aide humanitaire dans la bande de Gaza", a répondu sur X Oren Marmorstein, porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien. "Plus de 25 000 camions d’aide" sont entrés à Gaza pendant le cessez-le-feu et "le Hamas a utilisé cette aide pour reconstruire sa machine de guerre", a-t-il ajouté, accusant Antonio Guterres de "répandre des calomnies contre Israël".
Le secrétaire général de l’ONU avait par avance rejeté l’affirmation de présence d’aide à Gaza, déjà mise en avant par les autorités israéliennes, rappelant le pays à ses obligations.
"En tant que puissance occupante, Israël a des obligations sans équivoque en vertu du droit international, y compris le droit humanitaire international et le droit international sur les droits humains", a-t-il insisté.
Faisant référence aux Conventions de Genève, il a notamment souligné l’obligation de la "puissance occupante" d’assurer la fourniture de nourriture et de matériel médical à la population.
"Rien de cela ne se passe aujourd’hui", a-t-il dénoncé, rejetant également de nouvelles propositions israéliennes sur l’aide.
"Les nouveaux mécanismes d’autorisation proposés par Israël pour la fourniture de l’aide menacent de contrôler et de limiter durement l’aide, jusqu’à la dernière calorie et au dernier grain de farine".
"Je dois être clair : nous ne participerons pas à un quelconque système qui ne respecte pas pleinement les principes humanitaires : humanité, impartialité, indépendance et neutralité", a-t-il insisté, réclamant la garantie de l’accès "sans entrave" de l’aide.
Ces déclarations font référence à des propositions faites ces derniers jours par les autorités israéliennes qui ont indiqué à l’ONU vouloir renforcer leur contrôle sur l’aide - y compris un comptage des calories qui entrent - pour empêcher son appropriation par le Hamas, a expliqué une source onusienne à l’AFP.
Antonio Guterres s’est également alarmé de la situation en Cisjordanie.
"Le chemin actuel est une impasse, totalement intolérable aux yeux du droit international et de l’histoire. Et le risque que la Cisjordanie se transforme en un autre Gaza rend la situation encore pire", a-t-il déclaré.
"Il est temps de mettre un terme à la déshumanisation, de protéger les civils, de libérer les otages, de garantir l’aide vitale et de renouveler le cessez-le-feu".
Le ministère de la Santé palestinien a annoncé mardi la mort d’une Palestinienne de 30 ans abattue par des tirs israéliens en Cisjordanie, l’armée israélienne affirmant que ses soldats s’étaient défendus contre une attaque à l’arme blanche.
"Amana Ibrahim Mohammed Yaqoub, 30 ans (a été) tuée par des tirs de l’occupation près de Salfit", entre les villes de Ramallah et Naplouse, indique sans plus de détail le ministère en référence à l’occupation de la Cisjordanie par Israël depuis 1967
Les forces israéliennes "ont neutralisé une terroriste qui avait lancé des pierres et tenté de poignarder des soldats" près d’un carrefour proche du village de Hares, à quelques kilomètres de Salfit, a indiqué l’armée dans un communiqué.
Sur place, un photographe de l’AFP a vu un corps inanimé étendu à même le sol et recouvert intégralement d’une couverture de survie.
Amana Yaqoub était avocate et mère de trois enfants, a déclaré à l’AFP le maire de Biddya, son village, à quelques kilomètres plus à l’ouest, où l’armée israélienne a dit avoir ouvert une enquête après que des "civils israéliens" eurent incendié la nuit précédente un préau communal.
Avec AFP
Date | Nom | Message |