Les médias bourgeois en ordre de bataille pour nier l’islamophobie, Israël à l’Eurovision – La revue de presse de L’Insoumission

samedi 3 mai 2025.
 

Les médias bourgeois en ordre de bataille pour nier l’islamophobie en France après l’assassinat d’Aboubakar, le milliardaire médiatique d’extrême droite Pierre-Edouard Stérin refuse de se rendre à son audition par la commission d’enquête d’Antoine Léaument, promotion d’un magazine d’extrême droite prônant un retour de la peine de mort dans les rues de Paris, Rima Hassan et Thomas Portes demandent l’exclusion d’Israël de l’Eurovision. Ce sont tout autant de séquences médiatiques ayant marqué la semaine et bien d’autres, que l’Insoumission vous décrypte dans sa revue de presse hebdomadaire de critique de l’officialité médiatique.

Des médias de Bolloré aux journaux de Bernard Arnault, de BFM TV aux plateaux de Martin Bouygues, chaque jour est une occasion supplémentaire pour constater la partialité des médias dominants et leur acharnement contre la France insoumise.

Indignations sélectives, censure, criminalisation des voix de la paix, choix partiaux des invités et sujets traités, désinformation, invectives constantes envers le mouvement insoumis… Telle est la réalité du journalisme de cour et d’éditorialistes d’extrême droite prêts à tout pour imposer leur agenda idéologique et conserver une place au chaud. Notre revue de presse.

Meurtre islamophobe d’Aboubakar : les médias bourgeois en ordre de bataille pour nier la haine anti-musulmans en France

Ce vendredi 25 avril, dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), Aboubakar a été sauvagement tué de plusieurs dizaines de coups de couteaux. Un crime islamophobe filmé par son auteur ayant répété à deux reprises « Je l’ai fait (…), ton Allah de merde ». Jeune homme d’une vingtaine d’années et installé à La Grand-Combe depuis quelques années, Aboubakar était venu comme chaque semaine faire le ménage dans la mosquée avant la prière du vendredi, quand il a été sauvagement assassiné.

Deux semaines plus tôt, deux femmes ont été étranglées au sol à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), tabassées par trois personnes et traitées de « sales arabes ». Chaque jour, des agressions racistes se produisent dans le silence médiatique.

Pendant ce temps, au gouvernement et sur les plateaux des médias dominants, on en vient à nier l’existence même de l’islamophobie et d’une haine systémique des musulmans. Pire, de Bruno Retailleau à CNEWS, de BFMTV à Franceinfo, on l’alimente.

Ainsi sur BFMTV, depuis les premières heures de la publicisation de l’évènement, on jette toutes ses forces pour éviter de caractériser ce meurtre pour ce qu’il est : un crime islamophobe. Ainsi pour Dominique Rizet, le « consultant police-justice » de la chaîne, « ce n’est qu’un cas isolé » duquel aucune analyse politique globale n’est donc à tirer, un cas qu’il faudrait ignorer. À la place, sur la chaîne de Robert Saadé, on préfère fantasmer sans savoir de ce dont on parle sur la propagande gouvernementale au sujet des Frères musulmans.

Pour le service public, sur Franceinfo, l’évènement est classé dans la rubrique « faits-divers ».

Pire encore sur CNEWS, alors que l’on hurle à une prétendue récupération politique de l’événement pour mieux l’invisibiliser, on va jusqu’à nier tout à fait l’existence d’une haine anti-musulmans en France. Ainsi, deux jours après le meurtre islamophobe d’Aboubakar, la chroniqueuse régulière de CNEWS Véronique Jacquier nie l’islamophobie ambiante du pays : « Si on est factuel, je ne connais pas une femme qui porte le voile en France, qui se fasse agresser parce que justement elle porte le voile. Donc on sait bien que notre pays n’est pas islamophobe. »

Meurtre atroce dans une salle de prière, mosquées incendiées la veille du ramadan, agressions verbales et physiques, discriminations à l’embauche ou au logement : tout cela est devenu si banal. Si banal que la droite et l’extrême droite préfèrent le nier dans un négationnisme pur et simple d’une réalité qui contrevient à leurs obsessions et à leurs fantasmes.

Pierre-Édouard Stérin, le milliardaire d’extrême droite

à la tête d’un projet visant à influencer les élections pour propulser l’extrême droite au pouvoir refuse de se rendre devant la commission d’enquête sur les élections conduite par le député LFI Antoine Léaument Depuis plusieurs mois, le député de la France insoumise Antoine Léaument multiplie les auditions dans le cadre de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’organisation des élections en France dont il est le rapporteur.

Il a dans ce cadre convoqué le milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin, à la tête du projet PERICLES – Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, LIbéraux, Européens, Souverainistes -, projet politique et idéologique visant à porter l’extrême droite au pouvoir en France. Financement d’influenceurs et de think tank ultra-réactionnaires, rachat de médias, formation de candidats, élus et journalistes, ce proche de Marine Le Pen qui vient par ailleurs de racheter la villa de Jean-Marie Le Pen pour plusieurs millions d’euros entend explicitement influencer les élections françaises.

Visiblement réticent à l’idée d’assumer au grand jour ce projet qui devait initialement rester secret, Pierre-Édouard Stérin a décidé de décliner sa convocation devant la commission d’enquête.

« Pierre-Édouard Stérin et Arnaud Rérolles (Péricles) étaient convoqués demain par la commission d’enquête sur les élections. Nous avons reçu aujourd’hui une fin de non-recevoir. Nous les re-convoquons donc en mai et attendons une réponse positive », a écrit le député LFI Antoine Léaument ce 22 avil. Un refus de se rendre devant une commission d’enquête, qui n’est pas sans rappeler le refus d’Alexis Kohler de se présenter devant une autre commission, cette fois-ci sur le dérapage des comptes publics. Le milliardaire a sûrement bien conscience des sanctions pénales possibles s’il venait à mentir devant cette commission d’enquête : jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Telle est la nature des puissants de se croire au-dessus de lois.

De par son projet affiché de porter l’extrême droite au pouvoir et parce qu’il se comporte comme un mécène de cette dernière, l’influence du milliardaire dans le processus électoral du pays est bien réelle. Une convocation devant cette commission était belle et bien justifiée. Il est convoqué de nouveau le 6 mai prochain.

En plein Paris, JCDecaux fait la publicité d’un magazine d’extrême droite appelant au rétablissement de la peine de mort

Ce 23 avril en plein Paris, il était possible de voir placardées, à la vue de tous, dans des paneaux publicitaires JCDecaux, des affiches du magazine d’extrême droite Furia appelant à rétablir la peine de mort, imagées par un boureau portant une hache ensanglantée, titrées “Justice, c’était mieux avant”.

Parmi les responsables et rédacteurs de ce numéro qui n’est rien d’autre qu’un appel direct aux exécutions sommaires et aux crimes contre les personnes, on retrouve notamment les influenceurs suprémacistes blancs Papacito et Julien Rochedy, le dessinateur d’extrême droite Marsault, mais aussi – quelle surprise ! – la chroniqueuse Élisabeth Lévy qui erre chaque jour sur les plateaux de CNEWS et Europe1.

Une fois de plus, la complaisance avec l’extrême droite raciste et violente s’affiche au grand jour. De tels appels à la violence contraires à la loi ne doivent pas rester impunis.

Eurovision : les insoumis Thomas Portes et Rima Hassan lancent une pétition pour l’exclusion d’Israël

Israël doit être exclu de l’Eurovision. C’est le sens de la pétition lancée par les insoumis Thomas Portes et Rima Hassan. « Aujourd’hui, une question grave se pose à l’Europe : le concours européen de la chanson va-t-elle devenir la scène d’un art-washing du premier génocide filmé de l’histoire de l’humanité ? ». Car l’art n’est pas neutre et ne le sera jamais.

Il l’est d’autant moins lorsqu’il est relayé par l’ensemble des grands médias et que leurs éditorialistes en font le support d’une propagande pro-israélienne en niant son caractère éminemment politique.

Pour aller plus loin : Pourquoi Israël doit être exclu de l’Eurovision

L’Eurovision, haut lieu de diplomatie internationale, visionné par 163 millions de téléspectateurs en 2024, offre une tribune d’ampleur colossale à tout pays qui y est représenté. Aussi, comment laisser l’État d’Israël y participer alors que le génocide des Palestiniens se poursuit ? Comment accepter un tel état de faits, alors que la Russie a été exclue en 2022 et la Biélorussie en 2021 ? Le deux poids, deux mesures, toujours.

« Nous lançons un appel solennel à l’UER (ndlr. l’Union Européenne de Radiotélévision, qui chapeaute l’Eurovision) et à ses représentantes françaises : ne fermez pas les yeux sur le génocide en cours. N’offrez pas une scène à un État qui bombarde, affame et détruit le vivant. Refusez la participation d’Israël à l’Eurovision 2025. […] Il en va de la mémoire des victimes et de la dignité des peuples. », écrivent notamment le député LFI Thomas Portes et l’eurodéputée insoumise Rima Hassan.

Les gouvernements islandais, slovènes et espagnol se sont d’ores et déjà opposés à la participation d’Israël.


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