Un temps d’accélération foudroyant de la décomposition du régime macroniste

lundi 26 mai 2025.
 

Le plus frappant est qu’il soit accéléré par ses deux têtes de file institutionnelles : le président et le premier ministre. Ce sont aussi celles de l’État ! Quelle doublette ! D’un côté un interminable bavardage sans objet de Macron avec des contradicteurs de confort, de l’autre le « flou furieux » du lendemain à l’Assemblée. Mais le système est à l’abri. Le PS a annoncé par la voix de François Hollande que la victime, c’était Bayrou. Et le RN en a fait de même en raison du caractère confessionnel des établissements concernés.

Dans ces conditions, la macronie peut se croire hors de portée de la censure. Sur le terrain, il en va tout autrement. Cette salle comble partout où parlent les responsables insoumis. De Kanala en Calédonie-Kanaky à Aubenas dans l’Ardèche en passant par Lille où l’une quelconque des réunions sur les livres de l’Institut La Boétie ou de la campagne sur l’eau, où l’une quelconque des centaines de campagnes locales de nos amis, le mouvement est amplement déployé. Les messages de soutien de toutes sortes sont venus après l’épisode des chefs de rubrique LFI à Libération et au Monde. De même autour de Paul Vannier dans le cas de Bétharram. Ou de la perquisition de Sébastien Delogu (voir ensuite). Le sentiment de vivre dans un « monde à l’envers » se diffuse à mesure que les abus se multiplient et qu’ils sont rendus visibles soit par leurs auteurs, soit par nous. Le dégagisme frappera bientôt plus largement que d’aucuns le croient.

La France est prête à se rallier à l’objectif de 5 % du produit intérieur brut (PIB) en dépenses militaires et de sécurité, discuté au sein de l’Otan, a « laissé entendre » jeudi 15 mai 2025 le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot « en marge d’une réunion de l’Otan à Antalya, en Turquie », nous apprend Le Figaro. Voilà donc ce qu’il reste de la prétendue volonté d’indépendance de la France et de l’Europe à l’égard des USA après tant de beaux coups de mentons. L’alignement est désormais complet sur les exigences de Trump et de son répondeur automatique à la tête de l’Otan. Mais comme il faut voter le budget pour payer cela, on peut dire qu’on verra ce que disent les parlementaires à ce moment-là. Et si 49.3, il y aura motion de censure et les électeurs pourront voir la différence entre ceux qui s’opposent et ceux qui protègent un pouvoir capable de telles volte-faces.

Le naufrage médiatique français déroule ses anneaux un jour après l’autre. Au lendemain de l’audition de Bayrou, l’Humanité, titre courageusement « le flou furieux » mais combien de chaînes reprennent les éléments de langage distribués par le Premier ministre. Comment on le sait ? Parce que « France info », qui ajoute toujours à sa servilité anti-LFI le manque de professionnalisme, reprend une fausse citation de Paul Vannier. Fausse ? Oui, et elle n’existe que dans les documents du premier ministre. CQFD. Libération avait fait le boulot avant avec son égout La Meute pour tenter de discréditer Paul Vannier dans la liste de son jeu de massacre alors même que l’enquête sur Bétharram est lancée depuis des mois. D’ailleurs Bayrou, reconnaissant, brandissait le livre qui le sert. L’éditorialiste de Libération Hamdam Mostafavi cite le geste sans commentaire pour ajouter à la publicité d’un ouvrage dont la finalité est dorénavant prouvée par l’exemple. Comme la plupart des dirigeants de LFI sont diffamés par Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, cette mode pourra revenir à chaque occasion. C’est étudié pour. Bref, tous les tireurs dans le dos sont là, chacun à leur poste pour sauver le système.

Hollande bat son record en dénonçant « une chasse à l’homme » contre Bayrou. Pas un de ces grands esprits ne s’inquiète d’une question pourtant essentielle. Paul Vannier se serait rendu coupable si, étant alerté, il n’avait rien fait. Car il était rapporteur d’une commission d’enquête sur le contrôle des établissements privés sous contrat. La peur de l’omerta médiatico-politique des trente dernières années l’aurait rendu coupable. Son devoir était de vérifier par une question publique à l’Assemblée comme il l’a fait. Puis en saisissant la présidente de la commission éducation devant le mensonge désormais reconnu par Bayrou lui-même. À son tour, celle-ci avait le devoir d’ouvrir la commission d’enquête pour les mêmes raisons. Et la co-rapporteuse, Violette Spillebout adversaire bien connue de LFI, est dans son devoir en ne se souciant que des faits et non de ses sympathies politiques.

C’est dur à comprendre pour des équipes de presse, en effet ! Elles respectent si peu leur propre déontologie professionnelle  ! La vérité psychologique est que ces commentateurs confondent le monde réel avec l’ambiance de leur salle de rédaction. Celles-ci sont accoutumées à une omerta hiérarchiquement maîtrisée dont on a pesé le poids par le nombre d’années avant la mise en cause de certains de leurs membres les plus visibles. Il existe donc aussi une certaine sympathie spontanée pour Bayrou dans certaines salles de rédaction. Je crois avoir repéré qu’elle est à l’inverse dans la très jeune génération de journalistes. Faire donc de LFI l’organisatrice d’un procès politique, ou d’une « chasse à l’homme » comme dit Hollande sert peut-être le plan de diabolisation. Car ils sont sur le pont ceux qui veulent nous faire payer nos positions sur des sujets qui leur cuisent comme l’imposition des riches, le génocide de Gaza, les pesticides en ce moment et ainsi de suite, c’est-à-dire contre le monde pourri dans lequel nous vivons. Il n’est pas certain que ce soit la stratégie la plus efficace…


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