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Rembourse et tais – toi !
Nous publions ici deux articles de bon niveau du journal en ligne France soir.fr sur la dette publique. C’est évidemment opportun au moment où la dette publique française sous le règne de la Macronnie bat un record historique. Nous indiquerons en annexe un état de la composition de la dette française.
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Le phénomène de la dette publique n’est évidemment pas nouveau. Dans la période contemporaine elle ce développe à partir des années 1973 – 74 avec la présidence de Giscard d’Estaing.
Dans son traité d’économie marxiste publié en 1962 en quatre volumes, Ernest Mandel explique que la dette publique constitue la « chaîne d’or » d’assujettissement de l’État au Capital.
Il est évidemment plus avantageux pour la grande bourgeoisie de prêter à l’État, ce qui lui rapporte des intérêts, que de payer des impôts à celui-ci, le remboursement des intérêts étant du ressort du Trésor public c’est-à-dire du contribuable.
La première partie de l’étude qui suit analyse des mécanismes financiers mis en jeu. Il complète ainsi notre article écrit il y a plusieurs années :
Dette publique : un instrument puissant de domination de l’oligarchie financière sur l’Etat.
https://www.gauchemip.org/spip.php?...
Au préalable : une précision terminologique.
En analyse financière, le collatéral (ou garantie) désigne un actif ou un bien donné en garantie par un emprunteur pour sécuriser un prêt ou une obligation financière. Il sert de protection pour le prêteur en cas de défaillance de l’emprunteur, qui peut alors saisir ou vendre le collatéral pour récupérer tout ou partie des fonds prêtés.
L’asservissement par la dette – Explication des mécanismes (partie I)
Source : Xavier Azalbert, France-Soir https://www.francesoir.fr/opinions-...
Publié le 09 mai 2025
« Le pouvoir de la finance est un pouvoir de contrôle, et la dette est son arme la plus redoutable. En transformant les actifs des citoyens en instruments de spéculation, le système financier moderne ne se contente pas de prêter : il asservit. »
Dans un monde où la finance est devenue un outil de domination, la dette n’est plus seulement un mécanisme économique, mais une arme de contrôle systémique. Ce phénomène, qui s’est accéléré depuis les années 1970 avec des pratiques comme la dématérialisation des titres ou l’utilisation des « repurchase agreements » (accord de rachat ou repos), plonge ses racines dans une histoire bien plus ancienne. Comme le montre Éric Toussaint dans « Le Système Dette » (2017), la dette a été utilisée dès le XIXe siècle comme un outil de domination géopolitique, permettant aux puissances créancières d’assujettir des nations entières. Aujourd’hui, ce mécanisme s’étend aux individus et aux institutions, transformant leurs actifs en collatéral pour des paris spéculatifs, au mépris des droits fondamentaux de propriété.
L’utilisation de la dette comme instrument de contrôle ne date pas d’aujourd’hui. Éric Toussaint retrace son histoire dans Le Système Dette, montrant comment les puissances européennes, dès le XIXe siècle, ont utilisé les dettes souveraines pour soumettre des nations plus faibles. Par exemple, après son indépendance en 1821, la Grèce a été forcée d’emprunter auprès de la France et du Royaume-Uni pour financer des réparations de guerre envers l’Empire ottoman. Ces prêts, assortis de conditions draconiennes, ont permis aux créanciers européens d’imposer des politiques économiques et de contrôler les finances grecques, un schéma qui s’est répété lors de la crise de la dette grecque de 2010 (Toussaint). De même, Toussaint documente le cas de la Tunisie, où la France a utilisé une dette de 30 millions de francs en 1863 pour justifier l’instauration d’un protectorat en 1881, privant le pays de sa souveraineté (Toussaint, 2017, p. 142). Ces exemples historiques montrent que la dette a toujours été un outil de pouvoir, permettant aux créanciers de dicter les politiques des débiteurs, qu’il s’agisse de nations ou, aujourd’hui, de citoyens.
Ce mécanisme de domination s’est sophistiqué avec le temps, notamment à partir des années 1960. La « crise de la paperasserie » sur Wall Street en 1968 a servi de prétexte pour centraliser les titres financiers dans des dépôts centraux comme le Deposit Trust Corporation (DTC), créé en 1973 et devenu le Deposit Trust & Clearing Corporation (DTCC), ainsi qu’Euroclear, fondé en 1968 par Morgan Guarantee Trust (aujourd’hui JPMorgan). Ce système dit « système de détention provisoire » a dématiérialisé les titres, les transformant en entrées électroniques dans des pools fongibles, où les investisseurs perdent leur propriété directe pour n’en être que des « bénéficiaires » avec des « droits contractuels » (Henry, 2023).
Aux États-Unis, la révision de l’Article 8 du Uniform Commercial Code (UCC) en 1994, adoptée dans tous les États entre 1994 et 2000, a légalisé ce transfert en introduisant le concept de « droit sur titre » (securities entitlementà. L’Article 8-504(d) exempte le DTCC des obligations de protéger les titres des clients, leur permettant de les utiliser comme collatéral pour des contrats dérivés sans consentement (Henry, 2023). En Europe, un décret royal belge de 1967, suivi des réglementations des dépositaires centraux (CSDRs) entre 2004 et 2014, a harmonisé les lois nationales pour refléter ce modèle, sous l’égide du Legal Certainty Group de l’UE, qui a garanti aux grandes banques une « certitude juridique » pour exploiter les titres des clients (Henry, 2023).
Aujourd’hui, les titres des clients, qu’ils soient individuels ou institutionnels, sont utilisés comme collatéral par les grandes banques pour leurs opérations spéculatives, notamment sur le marché des dérivés. Un rapport de la Banque des règlements internationaux (BRI) de 2014 révèle que ce système est globalement automatisé, reliant le DTCC et Euroclear pour offrir une « vue unique » de tous les titres disponibles, optimisant leur utilisation comme collatéral à l’échelle mondiale (Henry, 2023, p. 18). Même les comptes dits « ségrégués » sont concernés : une réponse de la Réserve fédérale de New York en 2005 à un questionnaire du Groupe de Certitude Juridiques (Legal Certainty Group) de l’UE confirme que les investisseurs n’ont pas de droits sur des titres spécifiques dans un pool, mais seulement une part proportionnelle (Webb, 2024 ; Henry, 2023). James Henry qualifie cette pratique d’ « emprunt frauduleux », comparable à la banque à réserve fractionnaire : les titres sont utilisés plusieurs fois dans des « chaînes de collatéral » via la « rehypothèque », créant un risque majeur en cas de crise, où les créanciers garantis des contrats dérivés ont la priorité sur les actifs des clients (Henry, 2023).
Les pensions livrées ou accord de rachats (en anglais : repurchase agreements ou repos) amplifient cette instabilité. Carolyn Sissoko explique que les repos, des prêts garantis à court terme, exigent un collatéral surévalué (par exemple, 110 % de la valeur du prêt). Si la valeur du collatéral baisse, un appel de marge est émis ; en cas de non-réponse, le prêteur vend le collatéral, déclenchant des ventes forcées et des événements de liquidité (Sissoko, 2017). Ce mécanisme procyclique a été observé lors de la crise de 2007-2008, où des fonds comme l’Oppenheimer Core Bond Fund ont perdu 36 % de leur valeur, contre 5 % pour des fonds similaires (Sissoko, 2017). Les repos ont aussi créé une demande excessive pour des « actifs sûrs » comme les obligations du Trésor américain, segmentant les marchés : depuis la fin des années 1990, les écarts entre les taux des obligations corporatives et des Treasuries se sont élargis, rendant le crédit plus rare pour le secteur privé (Sissoko, 2017). Sissoko lie cette dynamique à une « stagnation séculaire », où des taux d’intérêt bas persistants et une faible activité économique s’installent, les entreprises préférant accumuler des liquidités pour profiter des ventes forcées lors des crises (Sissoko, 2017).
Une bulle de dérivés de 1,5 quadrillion de dollars
L’utilisation des titres des clients a alimenté une expansion massive du marché des dérivés, estimé à 1,5 quadrillion de dollars. Ce marché repose sur environ 130 trillions de dollars de titres détenus par le DTCC (87 trillions) et Euroclear (39 trillions), une base insuffisante en cas de crise (Henry, 2023). David Rogers Webb, dans « The Great Taking », met en garde contre un effondrement où ces actifs seraient saisis par les créanciers garantis, un scénario qu’il appelle « La Grande Prise » (Webb, 2024). Henry note qu’un « démantèlement solvable » du marché des dérivés, envisagé par le Conseil de résolution unique (Single Resolution Board : SRB) de l’UE en 2022, pourrait éviter ce désastre (Henry, 2023).
The Great Taking
Une menace pour la stabilité mondiale et les droits fondamentaux
Ce système financier moderne, construit sur des bases historiques de domination par la dette, menace la stabilité économique mondiale et les droits fondamentaux. La transformation des titres en « droits sur titres » et leur utilisation sans consentement violent des principes millénaires de propriété privée, un « crime » selon James Henry, qui appelle à des poursuites pour « racket » (Henry). Carolyn Sissoko souligne que les repos aggravent l’inégalité, les crises de liquidité favorisant les plus riches, capables de profiter des ventes forcées, au détriment de la classe moyenne (Sissoko). Éric Toussaint rappelle que ce schéma n’est pas nouveau : il prolonge une logique de domination par la dette qui a assujetti des nations entières, comme la Grèce ou la Tunisie au XIXe siècle, et qui s’étend aujourd’hui aux citoyens (Toussaint).
Il est impératif de démanteler ce système avant une crise majeure. James Henry propose d’abolir la révision de l’Article 8 de l’UCC aux États-Unis et de rejeter les CSDRs en Europe pour restaurer les droits de propriété. Carolyn Sissoko recommande de réintroduire les banques comme intermédiaires pour gérer les actifs illiquides, profitant de leur rôle stabilisateur. Éric Toussaint, quant à lui, plaide pour une répudiation des dettes illégitimes, comme certaines nations l’ont fait historiquement, pour briser le cycle de la domination par la dette.
La dette, dans ce système, est une arme d’asservissement, prolongeant une histoire de domination qui remonte à des siècles. En permettant aux institutions financières d’utiliser les actifs des citoyens pour des paris spéculatifs, tout en les privant de leurs droits de propriété, ce système a créé une bulle qui menace de tout emporter. Comme le souligne David Rogers Webb, cette « grande prise » est le résultat d’un système conçu pour transférer la richesse vers une élite.
Il est temps de rendre aux citoyens le contrôle de leurs actifs, de démanteler ces mécanismes, et de restaurer un système financier qui serve l’économie réelle, et non l’inverse.
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Sources :
Henry, James. “Historical Review of the Financial Services Industry’s Use of Client Securities as Collateral”, 2023.
Sissoko, Carolyn. "Repurchase Agreements and the De(con)struction of Financial Markets", 2017, disponible sur https://ssrn.com/abstract=3120187.
Toussaint, Éric. Le Système Dette : Histoire des dettes souveraines et de leur répudiation, Les Liens qui Libèrent, 2017.
Webb, David Rogers. "The Great Taking", version 1.4, 12 février 2024.
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Partie 2 Les banquiers prospèrent sur notre endettement
https://www.francesoir.fr/opinions-...
Les géants pharmaceutiques tirent profit de nos systèmes de santé surendettés.
Les industriels de l’armement s’enrichissent des budgets militaires financés par la dette.
Les grands médias, souvent aux mains de quelques milliardaires, taisent les rouages de ce système.
Et trop souvent, les gouvernements légitiment ces dynamiques, au détriment des citoyens.
Dans un édito précédent sur l’Agenda 2030, j’évoquais les mécanismes qui limitent la liberté des peuples. Aujourd’hui, je me concentre sur le plus insidieux d’entre eux : la dette. Loin d’être une simple question comptable, la dette publique et privée est un levier de pouvoir qui pèse sur les 8 milliards d’habitants de la planète. Comment fonctionne ce système ? Qui en profite ? Et comment s’en libérer ? Plongeons dans les faits.
En 2023, la dette mondiale – publique et privée – atteignait 305 000 milliards de dollars, soit 330 % du PIB global (FMI). La dette publique seule, contractée par les États, représente 97 % du PIB mondial. En France, elle s’élève à 113 % du PIB, soit environ 3 300 milliards d’euros, avec des intérêts annuels de 54 milliards d’euros payés par les contribuables. Aux États-Unis, la dette publique frôle les 36 200 milliards de dollars, générant plus de 1 000 milliards d’intérêts par an.
Principalement des banques privées, des fonds de pension et des investisseurs institutionnels, via l’achat de bons du Trésor émis par les États. Ces titres, censés représenter une promesse de remboursement, reposent sur la confiance dans la capacité des États à taxer leurs citoyens ou à croître économiquement. Mais cette confiance est fragile : lorsque les taux d’intérêt montent, comme c’est le cas depuis 2022 avec les hausses décidées par la BCE (4,5 %), le fardeau de la dette s’alourdit, au détriment des services publics et des ménages.
La dette publique n’est pas qu’un chiffre sur un bilan. Elle engage les peuples, qui financent les intérêts par leurs impôts. Prenons l’exemple de la Grèce : en 2010, endettée à 180 % de son PIB, elle a été contrainte par la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) d’adopter des mesures d’austérité brutales – baisses de salaires, privatisations, coupes dans les retraites. Résultat : un chômage à 27 % en 2013 et une récession prolongée. La souveraineté grecque a été sacrifiée au profit des créanciers.
Dans les pays du Sud, le tableau est encore plus sombre. La Zambie, endettée auprès de la Chine pour des projets d’infrastructures, a dû céder des actifs stratégiques en 2020 pour éviter le défaut de paiement. Selon la Banque mondiale, 40 % des pays à faible revenu sont en risque de surendettement, souvent piégés par des prêts libellés en devises étrangères, qui les exposent aux fluctuations monétaires.
Les ménages ne sont pas épargnés. En France, 120 000 dossiers de surendettement sont déposés chaque année, touchant souvent des foyers modestes piégés par des crédits à la consommation. Aux États-Unis, la dette étudiante dépasse 1,7 trillion de dollars, affectant 45 millions de personnes. Ces dettes individuelles, comme les dettes souveraines, limitent la liberté et maintiennent une pression constante sur les citoyens.
Les créanciers – banques privées, fonds spéculatifs et institutions comme le FMI – tirent des profits substantiels des intérêts. Les fonds vautours, par exemple, rachètent des dettes souveraines à bas prix pour exiger des remboursements exorbitants. En 2016, un fonds a poursuivi l’Argentine pour 1,5 milliard de dollars sur une dette initiale de 80 millions.
Ces pratiques, bien que légales, révèlent un système où les plus vulnérables paient le prix fort.
Les géants pharmaceutiques et militaires profitent également de l’endettement. Les systèmes de santé, comme le NHS britannique, endetté à hauteur de 10 milliards de livres, signent des contrats onéreux avec Big Pharma. Les budgets militaires mondiaux, qui atteignent 2 000 milliards de dollars par an, alimentent la dette tout en enrichissant les industriels de l’armement. Quant aux médias, leur concentration – 90 % des médias français sont détenus par neuf milliardaires – limite les débats sur ces enjeux, laissant les citoyens dans l’ignorance.
Une interdépendance géopolitique
L’éditorial pourrait suggérer une collusion entre grandes puissances, mais les faits pointent vers une interdépendance pragmatique. La Chine, qui détient environ 1 100 milliards de dollars de bons du Trésor américain, stabilise le dollar pour soutenir ses exportations. Une faillite des États-Unis nuirait à Pékin, d’où une coopération économique implicite. La Russie, souvent présentée comme exempte de dettes, maintient une dette publique faible (17 % du PIB en 2023), mais reste vulnérable aux sanctions et à la volatilité pétrolière.
L’idée d’un krach boursier servant de prétexte à une spoliation massive n’est pas sans fondement historique. En 1929, comme en 2008, les crises financières ont redistribué les richesses vers les élites financières, tandis que les populations subissaient chômage et précarité.
Aujourd’hui, la hausse des taux d’intérêt et l’endettement record rendent un tel scénario plausible. Si les intérêts de la dette dépassent la richesse produite, les États pourraient recourir à des mesures extrêmes, comme des hausses d’impôts ou des confiscations de patrimoine. Les divers éléments de coercitions, de déstructuration et de contrôle de la population sont aujourd’hui à disposition des élites mondialistes pour mener à bien un projet de domination des peuples du monde. Ce « Parce que c’est notre projet ! » à l’occasion duquel ; petit bonus qu’ils comptent s’octroyer ; ils seront en mesure de s’emparer de la totalité de ce que nous possédons, vous et moi : les 8 milliards d’êtres humains qui ne sont pas dans la combine.
Vers des solutions concrètes
Face à ce système, des solutions existent. D’abord, l’annulation de dettes, comme l’initiative PPTE de 2005, qui a réduit la dette de 36 pays pauvres. Les pays du Sud demandent aujourd’hui des annulations pour les « dettes climatiques », liées à l’adaptation au changement climatique. Ensuite, une régulation des fonds vautours et une réforme du FMI pourraient limiter les abus des créanciers. Enfin, l’éducation financière doit devenir une priorité pour protéger les citoyens des pièges du surendettement.
La dette n’est pas une fatalité. Elle est un outil de pouvoir, mais les peuples peuvent s’en émanciper. En exigeant la transparence des mécanismes financiers, en soutenant des réformes équitables et en s’éduquant, nous pouvons briser les chaînes de l’asservissement par la dette.
Car notre avenir ne doit pas appartenir aux banquiers, mais à nous, les 8 milliards d’êtres humains qui faisons vivre ce monde.
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Nous avons utilisé ici l’intelligence artificielle Grok
Montant de la dette publique en France
Fin 2024 : Selon l’Insee, la dette publique française au sens de Maastricht s’élève à 3 305,3 milliards d’euros, soit 113 % du PIB.
Avril 2025 : Aucune donnée précise n’est disponible pour avril 2025 dans les sources consultées. Cependant, des projections indiquent que la dette pourrait continuer à croître, avec une estimation du FMI à 116 % du PIB fin 2025, soit environ 3 400 milliards d’euros en supposant une croissance modérée du PIB.
Répartition des créanciers (fin 2023 - données les plus récentes disponibles)
Selon les données de l’Agence France Trésor (AFT) et de la Banque de France pour fin 2023, la répartition de la détention de la dette publique française est la suivante :
Créanciers étrangers (non-résidents) :
Part de la dette détenue : 53,2 % de la dette publique négociable, soit environ 1 758 milliards d’euros (sur la base d’une dette totale de 3 305 Md€ fin 2024).
Détail des créanciers étrangers :
Banque centrale européenne (BCE) : Environ 25 % de la dette française, soit environ 825 milliards d’euros.
Fonds de pension, banques et investisseurs institutionnels étrangers : Le reste, soit environ 933 milliards d’euros, est détenu par des investisseurs étrangers variés, principalement des fonds de pension, des gestionnaires d’actifs et des banques internationales.
Réserves étrangères : Environ 16 % de la part détenue par les non-résidents (soit environ 281 milliards d’euros) est constituée par des avoirs de réserves de banques centrales étrangères et organisations internationales.
Nationalités précises : Les données sur la nationalité exacte des créanciers étrangers ne sont pas publiques en France, contrairement aux États-Unis. Cependant, le FMI indique que des pays comme le Japon et la Chine sont souvent des détenteurs majeurs de dettes souveraines, mais aucune ventilation spécifique n’est disponible pour la France.
Créanciers français (résidents) :
Part de la dette détenue : 46,8 %, soit environ 1 547 milliards d’euros.
Détail des créanciers français :
Compagnies d’assurances françaises : 12,2 % de la dette totale, soit environ 403 milliards d’euros.
Établissements de crédit français : 7,1 %, soit environ 235 milliards d’euros.
OPCVS (organismes de placement collectif en valeurs mobilières) français : 1,6 %, soit environ 53 milliards d’euros.
Autres résidents : Le reste, environ 856 milliards d’euros, est détenu par divers investisseurs institutionnels et particuliers français.
Évolution et remarques
La part des créanciers étrangers a légèrement augmenté depuis 1993 (33 %) mais a diminué par rapport à 2009 (67 %).
La dette publique est principalement composée d’obligations assimilables du Trésor (OAT) (82 % de la dette brute), suivies des bons du Trésor à court terme (7 %) et des emprunts bancaires à long terme (9 %).
L’absence de données sur la nationalité précise des créanciers étrangers pose des questions de transparence et de souveraineté, car une dette très internationalisée peut être un levier de pression stratégique.
Sources utilisées : Insee, Agence France Trésor, Banque de France, Fondation IFRAP, Statista.
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Voici le classement des pays du G7 selon la part de leur dette publique détenue par des créanciers étrangers en 2023, basé sur les informations disponibles :
France : 53,2 % de la dette publique détenue par des investisseurs étrangers (23 % en zone euro, près de 30 % hors zone euro).
Canada : Environ 30 % (données approximatives, car moins précises pour 2023, mais historiquement dans cette fourchette).
Royaume-Uni : 32 % de la dette publique détenue par des non-résidents.
Italie : 27 % de la dette publique détenue par des créanciers étrangers.
États-Unis : 23 % de la dette négociable détenue par des investisseurs non-résidents (notamment le Japon et la Chine, avec 15 % et 9 % respectivement).
Allemagne : Données non précisées pour 2023, mais généralement plus faible que les autres pays du G7, estimée autour de 20-25 % en raison d’une forte détention domestique.
Japon : Très faible part de créanciers étrangers, estimée à moins de 10 %, car la dette est majoritairement détenue par des institutions et investisseurs nationaux.
Remarques :
Pour la France, la part des créanciers étrangers est passée de 53,2 % fin 2023 à 55 % en 2024 selon certaines sources, confirmant sa position en tête du G7.
Le Japon se distingue par une dette publique très internalisée, ce qui réduit sa dépendance aux créanciers étrangers.
Les chiffres exacts peuvent varier légèrement selon les sources (FMI, Banque mondiale, ou rapports nationaux), et la transparence sur la nationalité des créanciers est parfois limitée, notamment en France.
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Hervé Debonrivage
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