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Meurtre raciste. Ce samedi 31 mai au soir, dans un quartier populaire de Puget-sur-Argens (Var), un homme a abattu de cinq balles Hichem, un coiffeur tunisien de 35 ans. Comme le confirment les premiers éléments de l’enquête, le crime est raciste. Dans plusieurs vidéos, le suspect affirmait vouloir tuer des étrangers tout en faisant part de son admiration pour Jean-Marie Le Pen.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) s’est lui-même saisi du dossier en raison des « revendications politiques » contenues dans les messages publiés par l’assassin.
C’est la première fois que le PNAT se saisit d’un attentat d’extrême droite. Passant sous les radars médiatiques, ce crime est le résultat d’un climat médiatico-politique alimentant le racisme, les idées d’extrême droite tout en exonérant le Rassemblement national. Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a adressé un message de compassion pour la famille agressée et appelant à « ne pas laisser l’officialité attiser la haine raciste en la légitimant ». Notre brève.
Un crime raciste résultant de campagnes médiatico-politiques racistes Ce crime n’est pas un fait divers. Il est le résultat d’un climat politique et médiatique nourri par des années de discours racistes, xénophobes et sécuritaires promus par la droite et l’extrême droite, et trop souvent repris ou banalisés par le gouvernement lui-même. La haine progresse quand les institutions ferment les yeux, quand les mots violents deviennent une norme médiatique et politique. Certains finissent par passer à l’acte.
Dans ce quartier, vivent côte à côte depuis des années des familles françaises, kurdes, turques, tunisiennes. Hichem avait 35 ans. Il était coiffeur, apprécié de toutes et tous. Aujourd’hui, ses voisin·es sont en état de choc et en colère. Car ils savent que derrière ce geste, il y a des mots, des discours, des responsables.
Quand Bruno Retailleau parle de « régression vers les origines ethniques » et de « Français de papier », quand François Bayrou évoque une « submersion migratoire », quand les séquences racistes pullulent en toute impunité dans les médias réactionnaires, ce sont autant de bombes à retardement posées dans le débat public.
Vous n’entendrez d’ailleurs probablement pas autant parler de cet assassinat, pourtant désormais considéré comme terroriste par le Parquet, autant que vous avez entendu parler d’autres meurtres ou évènements dramatiques auxquels les grands médias ont consacré des plateaux entiers des jours durant.
Ces mots et cette impunité criminalisent des pans entiers de la population. Ils désignent un soi-disant ennemi de l’intérieur. Ils autorisent l’impensable. Ils alimentent les armes de ceux qui, un jour, décident de tirer. Quelques semaines après l’assassinant islamophobe d’Aboubakar Cissé, ce drame est aussi un drame politique.
La France Insoumise alerte depuis de longues années sur cette situation. Insoumises et insoumis dénoncent sans relâche les lois de division, les dissolutions arbitraires, les discours stigmatisants. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé un « infâme meurtre raciste » en appelant chacun à « ne pas laisser l’officialité attiser la haine raciste en la légitimant ».
Sans faiblir, le mouvement insoumis dénonce ces crimes dans les hémicycles, dans la rue, dans les conseils municipaux, dans les collectifs de terrain. Présents aux côtés des victimes, présents dans les manifestations pour Nahel, pour Zyed et Bouna, pour Adama, les insoumis font de la lutte contre l’islamophobie et tous les racismes une ligne politique constante.
Par Hakima Jelassi
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