La République délabrée d’Emmanuel Macron.

mardi 17 juin 2025.
 

Une mise en perspective de la République exemplaire du Président Macron.

La République en panne.

Nous ne dresserons pas ici un bilan global de l’action politique de Macron pour chacun des aspects suivants :

- Bilan économique et financier : catastrophique

- Bilan social et du fonctionnement des services publics : catastrophique

- Bilan géopolitique : catastrophique

- Bilan sur le développement des libertés publiques et notamment de la liberté d’expression : catastrophique

- Bilan sur l’intégrité morale de la représentation nationale : catastrophique.

Nous aborderons le dernier aspect du bilan de la « république exemplaire » qui ne prétend pas à l’exhaustivité.

Ministres de Macron ayant eu des démêlés avec la justice.

Depuis 2017, sous la présidence d’Emmanuel Macron, plusieurs membres des gouvernements successifs ont été impliqués dans des affaires judiciaires, allant d’enquêtes préliminaires à des mises en examen ou des condamnations. Les sources disponibles, notamment des articles de presse et des rapports, mentionnent un nombre significatif de ministres ou proches collaborateurs ayant eu des démêlés avec la justice, bien que le chiffre exact de 21 ministres (selon Philippe Pascot) doit être nuancé et vérifié.

Voici une analyse basée sur les informations disponibles jusqu’à juin 2025, avec une synthèse des cas les plus notables :

Contexte général

Emmanuel Macron avait fait de la "moralisation de la vie publique" une promesse centrale de sa campagne en 2017, avec l’adoption d’une loi portée par François Bayrou. Cependant, plusieurs membres de ses gouvernements ont été éclaboussés par des affaires judiciaires, touchant à divers chefs d’accusation : emplois fictifs, prises illégales d’intérêts, favoritisme, corruption, ou encore accusations de nature pénale comme des plaintes pour viol. La gestion de ces affaires par l’exécutif a évolué, passant d’une doctrine stricte en 2017 ("un ministre mis en examen doit démissionner") à une approche plus flexible, où la présomption d’innocence est davantage invoquée, sauf en cas de condamnation définitive.

Cas marquants de ministres impliqués

Voici une liste non exhaustive des ministres ou anciens ministres des gouvernements Macron ayant été confrontés à la justice depuis 2017, basée sur les informations disponibles :

François Bayrou (Justice, 2017) :

Soupçonné dans l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires européens du MoDem, il a démissionné en juin 2017 après l’ouverture d’une enquête pour abus de confiance et escroqueries. Mis en examen en 2019 pour "complicité de détournement de fonds publics", il a été relaxé en février 2024 par le tribunal de Paris, mais un appel est en cours.

Sylvie Goulard (Armées, 2017) :

Également impliquée dans l’affaire des emplois fictifs du MoDem, elle a quitté le gouvernement en juin 2017. Mise en examen en 2019 pour "détournement de fonds publics", l’enquête est toujours en cours.

Marielle de Sarnez (Affaires européennes, 2017) :

Comme Bayrou et Goulard, elle a été mise en examen en 2019 dans l’affaire du MoDem pour "détournement de fonds publics". Elle est décédée en 2021, ce qui a clos les poursuites la concernant.

Richard Ferrand (Cohésion des territoires, 2017) :

Mis en cause dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne pour "prise illégale d’intérêts" après des révélations sur un montage immobilier impliquant sa compagne, il a quitté le gouvernement en juin 2017. Mis en examen en 2019, il a bénéficié d’une prescription des faits confirmée par la Cour de cassation en octobre 2022.

Gérald Darmanin (Comptes publics, puis Intérieur, 2017-2025 ; Justice, 2024-2025) :

Visé par deux plaintes pour viol et abus de confiance en 2017 et 2018. Les enquêtes ont abouti à des non-lieux en 2022, confirmés en appel en 2023 et en cassation en 2024. Darmanin est resté en poste, soutenu par Macron au nom de la présomption d’innocence. Depuis décembre 2024, il est ministre de la Justice.

Éric Dupond-Moretti (Justice, 2020-2024) :

Mis en examen en juillet 2021 pour "prise illégale d’intérêts" par la Cour de justice de la République (CJR), accusé d’avoir utilisé sa position de ministre pour régler des comptes avec des magistrats. Il a été maintenu en poste, mais son procès devant la CJR en 2023 a relancé les débats sur sa légitimité. Il a quitté le ministère en 2024.

Alain Griset (PME, 2020-2021) :

Condamné en décembre 2021 à six mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité avec sursis pour "déclaration incomplète ou mensongère" de son patrimoine. Il a démissionné immédiatement après sa condamnation.

Agnès Buzyn (Santé, 2017-2020) :

Mise en examen en septembre 2021 par la CJR pour "mise en danger de la vie d’autrui" dans la gestion de la crise du Covid-19. Sa mise en examen a été annulée en 2023, mais elle reste sous le statut de témoin assisté.

Olivier Dussopt (Travail, 2020-2024) :

Visé par une enquête pour "corruption" et "prise illégale d’intérêts" pour avoir reçu des lithographies en cadeau en 2017. Relaxé en première instance en janvier 2024, il a été condamné en appel en février 2025 à quatre mois de prison avec sursis pour favoritisme dans l’attribution d’un marché public.

Sébastien Lecornu (Outre-mer, puis Armées, 2020-2025) :

Enquête ouverte en 2019 par le Parquet national financier (PNF) pour "prise illégale d’intérêts" liée à ses activités passées dans l’Eure et au conseil d’administration d’une société autoroutière. L’enquête est toujours en cours, et un renvoi en correctionnelle est envisagé.

Muriel Pénicaud (Travail, 2017-2020) :

Mise en examen en octobre 2023 pour "complicité de favoritisme" dans l’affaire de l’organisation d’une soirée à Las Vegas en 2016 pour Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. Elle a été entendue comme témoin assisté en 2018.

Françoise Nyssen (Culture, 2017-2018) :

Enquête préliminaire ouverte en 2018 pour des travaux illégaux dans les locaux d’Actes Sud, qu’elle dirigeait. Elle a quitté le gouvernement en 2018, et l’enquête n’a pas abouti à des poursuites majeures.

Jean-Paul Delevoye (Retraites, 2017-2019) :

Condamné en 2021 à quatre mois de prison avec sursis et 15 000 € d’amende pour avoir omis de déclarer dix mandats à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Il a démissionné en 2019.

Caroline Cayeux (Collectivités locales, 2022) :

Démission en novembre 2022 après des soupçons sur la sincérité de sa déclaration de patrimoine. La HATVP a saisi la justice, mais aucune condamnation n’a été prononcée à ce jour.

Damien Abad (Solidarités, 2022) :

Accusé de viol et tentative de viol par plusieurs femmes, il a été mis en examen en mai 2024. Il a quitté le gouvernement en juillet 2022 après l’ouverture d’une enquête préliminaire.

Rachida Dati (Culture, 2024-2025) :

Mise en examen pour "corruption passive" et "recel d’abus de pouvoir" dans l’enquête sur ses prestations de conseil auprès de Carlos Ghosn. Un procès a été requis, mais elle reste en poste.

Jean-Michel Blanquer (Éducation, 2017-2022) :

Une plainte pour "trafic d’influence" déposée par l’Union nationale lycéenne a été jugée irrecevable par la CJR en 2022. Il n’est plus poursuivi, mais des malversations financières au sein d’un syndicat sous son ministère ont conduit à des condamnations de tiers.

Évolution de la doctrine de Macron

Initialement, en 2017, la règle implicite était qu’un ministre mis en cause devait démissionner, comme en témoignent les départs rapides de Bayrou, Goulard, de Sarnez et Ferrand. Cependant, à partir de 2020, Macron a adopté une approche plus souple, maintenant en poste des ministres mis en examen (comme Dupond-Moretti ou Darmanin) au nom de la présomption d’innocence, sauf en cas de condamnation définitive. Cette évolution a suscité des critiques, certains y voyant un abandon de la "République exemplaire" promise en 2017.

Résumé des issues judiciaires

Condamnations : Quelques ministres ou ex-ministres ont été condamnés, comme Alain Griset (2021), Jean-Paul Delevoye (2021), et Olivier Dussopt (en appel, 2025).

Mises en examen : Plusieurs figures, comme Dupond-Moretti, Dati, Pénicaud, ou Lecornu, ont été ou sont toujours mises en examen, avec des procédures en cours.

Non-lieux ou relaxes : Des cas comme ceux de Darmanin, Buzyn, ou Bayrou ont abouti à des non-lieux ou relaxes, bien que certains soient encore en appel.

Enquêtes en cours : Des enquêtes préliminaires ou judiciaires visent toujours des ministres en poste, comme Lecornu ou Dati.

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Philippe Pascot en a dénombré 21, donc un total légèrement supérieur au précédent : 17.

Mais on atteint un chiffre proche en utilisant les éléments suivants.

1. Associés non ministres ayant eu des démêlés avec la justice

Les "associés non ministres" peuvent être interprétés comme des proches collaborateurs d’Emmanuel Macron, membres de son cabinet, conseillers, ou figures influentes de son entourage politique qui n’ont pas occupé de poste ministériel. D’après les sources, plusieurs individus correspondant à ce profil ont été impliqués dans des affaires judiciaires depuis 2017. Voici les principaux cas identifiés :

Alexis Kohler : Secrétaire général de l’Élysée et proche collaborateur de Macron, il a été visé par des plaintes de l’association Anticor pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence », « corruption passive », « faux et usage de faux » et « omission substantielle de ses intérêts ». Ces accusations concernent ses liens familiaux avec les actionnaires de l’armateur MSC et son rôle dans des décisions publiques favorisant ce groupe entre 2010 et 2016. Une enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier (PNF) a été classée sans suite en 2019.

Mimi Marchand : Communicante influente et patronne de l’agence Bestimage, proche du couple Macron, elle a été mise en examen pour « subornation de témoin » et « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée ». Ces accusations sont liées à son rôle présumé dans l’organisation d’une fausse rétractation de Ziad Takieddine dans l’affaire libyenne, publiée dans Paris Match.

Conseiller politique anonyme du cabinet de Macron : Un conseiller politique au cabinet d’Emmanuel Macron a démissionné après des accusations de violences conjugales portées par son ex-compagne. Les détails sur son identité et l’issue judiciaire ne sont pas précisés dans les sources.

Ces trois cas sont les plus explicites parmi les associés non ministres mentionnés dans les sources. D’autres collaborateurs ou figures proches pourraient être concernés, mais les informations disponibles ne permettent pas d’identifier davantage de noms avec certitude. Les sources mentionnent une "quarantaine de proches" (ministres, députés, membres de cabinet) ayant eu des démêlés judiciaires, mais sans détailler exhaustivement les non-ministres.

2. Députés du parti de Macron (Renaissance/LREM) ayant eu des démêlés avec la justice depuis 2017

Pour les députés du parti Renaissance (ou LREM avant 2022), les sources mentionnent plusieurs cas de parlementaires ayant été impliqués dans des affaires judiciaires depuis 2017. Voici une liste des cas identifiés, avec leur statut et les détails des accusations :

Richard Ferrand : Député LREM, président de l’Assemblée nationale (2018-2022), il a été mis en examen en septembre 2019 pour « prise illégale d’intérêts » dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Cette affaire concernait la location de locaux appartenant à sa compagne par les Mutuelles de Bretagne en 2011, lorsqu’il en était le directeur. L’enquête a été classée sans suite en raison de la prescription en octobre 2017, mais une seconde plainte d’Anticor a conduit à sa mise en examen. Ferrand a quitté son poste de ministre de la Cohésion des territoires en 2017 à cause de cette affaire, mais est resté député et a occupé la présidence de l’Assemblée nationale.

Damien Abad : Initialement chef des députés Les Républicains, il a rejoint le groupe Renaissance comme apparenté après son passage au gouvernement (ministre des Solidarités, mai-juillet 2022). Il a été mis en examen en mai 2024 pour tentative de viol sur trois femmes, suite à des accusations datant de 2010 et 2011. Une plainte pour viol classée sans suite en 2017 a été relancée en 2024. Abad est redevenu député de l’Ain après son éviction du gouvernement.

Mustapha Laabid : Député LREM, il a été condamné en août 2019 à six mois de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 10 000 euros d’amende pour abus de confiance. Il avait utilisé 21 930,54 euros de fonds d’une association qu’il présidait à des fins personnelles. Il a fait appel, et la cour d’appel de Rennes a reporté le procès en 2020.

Corinne Vignon : Députée LREM, elle a été condamnée par la cour d’appel de Paris pour « fautes de gestion » lorsqu’elle était représentante légale de l’Agence de développement et de proximité (ADCP). Elle a été interdite de diriger une entreprise commerciale ou artisanale pendant cinq ans. Elle s’est félicitée de ne pas avoir été condamnée pour détournement ou enrichissement personnel.

Députée LREM anonyme (Hérault) : Une députée LREM de l’Hérault a été mise en cause pour avoir confondu notes de frais et dépenses personnelles (déménagement de son fils, réparation d’un disque dur, séjour à l’hôtel). Les sources ne précisent pas son nom ni l’issue judiciaire.

Députée LREM anonyme : Une autre députée LREM a été visée par une plainte pour violences et harcèlement déposée par une ancienne assistante parlementaire, qui a rapporté une agression physique ayant causé une fracture. Les sources ne mentionnent pas l’identité de la députée ni l’issue de l’enquête.

Député ex-LREM anonyme : Un ancien député LREM a été condamné en septembre 2021 pour licenciement sans cause réelle et sérieuse d’un collaborateur. En juin 2024, il a également été condamné à 15 mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour agression et harcèlement sexuels sur son ancienne suppléante. Son identité n’est pas précisée dans les sources.

Estimation du nombre : Les sources identifient explicitement quatre députés (Ferrand, Abad, Laabid, Vignon) et mentionnent trois autres cas anonymes (deux députées et un député ex-LREM), soit un total d’au moins sept députés Renaissance/LREM ayant eu des démêlés judiciaires depuis 2017. Cependant, Philippe Pascot mentionne un chiffre plus élevé (inclus dans les 21 ministres ou associés), ce qui suggère que d’autres cas pourraient exister, potentiellement moins médiatisés ou non couverts par les sources disponibles. Limitation : Les sources ne permettent pas de confirmer un nombre exact au-delà de ces sept cas. Certaines affaires pourraient concerner des enquêtes préliminaires classées sans suite ou des accusations non suivies de mises en examen, ce qui rend le décompte précis difficile. De plus, les sources ne couvrent pas exhaustivement tous les députés Renaissance (environ 169 en 2017, 95 en 2024).

Les sources suivantes : Mediapart, Regard, Fakir donne des informations complémentaires à la liste précédente.

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On peut se référer à l’article de Mediapart :

La République exemplaire d’Emmanuel Macron

« Le principal danger pour la démocratie est la persistance de manquements à la probité parmi des responsables politiques », expliquait le président en avril 2017. Seulement, depuis son arrivée à l’Élysée, les affaires se multiplient dans son entourage proche. Mediapart en a dénombré plus d’une quarantaine.

Dernière mise à jour en février 2024.

Lire la suite en utilisant le lien suivant : https://www.mediapart.fr/journal/po...

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Le site regard.fr dénombre 21 condamnations de ministre https://regards.fr/six-ans-en-macronie/

Le magazine Fakir dénombre 26 condamnations : https://fakirpresse.info/corruption...

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Même si un certain nombre de cas ce sont traduits par des relaxés des non-lieux, l’abondance de mises en examen ne peut laisser que perplexe. En outre, en France, contrairement à de nombreux pays européens, les procureurs sont sous la tutelle du pouvoir exécutif via le ministre de la justice. en outre, le livre de Régis DeCastelnau traitant de la dépendance de la justice française au pouvoir politique qui s’intitule « Une justice politique – Des années Chirac au système Macron, histoire d’un dévoiement », publié le 13 janvier 2021 aux éditions L’Artilleur, très documenté car écrit par un avocat à la cour qui a plus de 50 années d’expérience, ne peut que renforcer cette perplexité.

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Nous n’avons pas traité ici des problèmes spécifiques de la corruption mais indiquons simplement le dernier classement de la France pour la corruption. Selon l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024 publié par Transparency International le 11 février 2025, voici les informations concernant le classement de la France. L’IPC classe les pays sur une échelle de 0 (fortement corrompu) à 100 (très peu corrompu), donc du moins corrompu au plus corrompu. Cela signifie qu’un rang plus élevé (proche de 1) indique un pays perçu comme moins corrompu, tandis qu’un rang plus bas (proche de 180) indique un pays perçu comme plus corrompu.

Au niveau mondial :

La France se classe à la 25e position sur 180 pays et territoires, avec un score de 67 / 100.

Cela représente une baisse de cinq places par rapport à 2023, marquant une dégradation inédite depuis la création de l’indice en 1995. Transparency International note une "situation préoccupante" et classe la France parmi les pays "risquant de perdre le contrôle de la corruption".

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Hervé DeBonrivage

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