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Pour la 113e session de la Conférence internationale du travail, un vote historique a été remporté par la Palestine. À Genève, les pays membres de l’Organisation internationale du travail (OIT) ont approuvé, à 386 voix, contre 15 oppositions et 42 abstentions, le statut d’un État observateur
« Nous vous sommes reconnaissants de cette décision historique au terme d’un long processus diplomatique. Elle va porter la voix de tous les Palestiniens dans cette institution. Merci à tous ceux qui défendent les droits humains. C’est une preuve de solidarité internationale. Nous souhaitons offrir cette décision à notre peuple palestinien qui connaît une souffrance atroce et qui mérite d’être vu et reconnu dans cette enceinte », a lancé Enas Dahadha Attari, la ministre palestinienne du Travail et de l’Entrepreneuriat, présente en Suisse.
Les Palestiniens doivent avoir les mêmes droits
Auparavant, reconnue comme un mouvement de libération, elle peut désormais participer à toutes les réunions en tant qu’État et aux travaux de l’OIT avec des délégations tripartites. En revanche, elle ne pourra ni voter, ni présenter de candidature aux organes de l’institution. « Enfin, souligne la représentante pour le Qatar, Sheika Al–Thani. Les Palestiniens méritent la justice comme tous les autres peuples. Cette décision a pris du retard face au silence du monde entier. Nous espérons qu’elle soit accompagnée par des mesures effectives ».
Désormais, la Palestine pourra également déposer des propositions et des amendements, comme à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) où elle est désormais associée au Règlement sanitaire international. Devant les délégués, le ministre israélien du Travail, Yoav Ben-Tzur, a bien tenté de contester une résolution qualifiée de « diversion politique » alors que les forces syndicales devraient « défendre et protéger les droits des travailleurs ». « Cette reconnaissance est un impératif et une occasion historique d’offrir à la Palestine le droit d’être entendu. Soyons du bon côté de l’histoire », lui a répondu Catelene Passchier, vice-présidente du groupe des travailleurs à l’OIT (Pays-Bas).
Lors de cette Conférence internationale du travail, les membres ont également approuvé en commission le budget pour 2026 et 2027. Avec près de 885 millions de dollars sur deux ans, l’OIT devra se contenter d’une enveloppe qui n’augmente pas. Les États-Unis n’ont plus payé leurs contributions – près d’un quart du financement de l’institution – depuis 2024, comme dans la plupart des agences onusiennes.
Article de Vadim Kamenka, L’Humanité
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