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Pendant deux semaines, la cabale médiatique s’est déchaînée contre la Flottille de la Liberté. Les éditorialistes de LCI, BFM, CNEWS, France Info ont repris de concert et mot par mot les éléments de langage de l’ambassade israélienne : « la croisière s’amuse ».
En marge de l’initiative humanitaire de la Freedom Flotilla notamment portée en France par l’eurodéputée insoumise Rima Hassan, les médias bourgeois ont trouvé un prétexte pour faire d’une pierre trois coups : insulter Rima Hassan, calomnier la France insoumise, justifier le génocide de Netanyahu et sa guerre généralisée. Les mêmes ont passé sous le tapis l’attaque illégale de Netanyahu en Iran qui viole, une fois de plus, le droit international.
L’Insoumission vous propose cette semaine une revue de presse spéciale pour revenir sur le traitement médiatique, inouï pour une initiative humanitaire, de l’engagement de la Freedom Flotilla. Des médias de Bolloré aux journaux de Bernard Arnault, de BFMTV aux plateaux de Martin Bouygues, chaque jour est une occasion supplémentaire pour constater la partialité des médias dominants et leur acharnement contre la France insoumise.
Indignations sélectives, censure, criminalisation des voix de la paix, choix partiaux des invités et sujets traités, désinformation, invectives constantes envers le mouvement insoumis… Telle est la réalité du journalisme de cour et d’éditorialistes d’extrême droite prêts à tout pour imposer leur agenda idéologique et conserver une place au chaud. Notre revue de presse.
« La croisière s’amuse » et ses dérivés. Voilà depuis deux semaines les formules favorites des plateaux des médias bourgeois pour parler et salir la Freedom Flotilla.
Ainsi dès les premiers jours de navigation de la Flottille, voilà par exemple sur LCI Élizabeth Martichoux qui parle de l’opération humanitaire comme d’une « croisière qui ne nous amuse pas » – quel humour ! –, d’une opération d’« exhibitionnisme », le tout après avoir insulté Rima Hassan, comme un passage obligé et ressortant mécaniquement l’accusation infamante d’antisémitisme, de ne « [pas rater] une occasion de flirter avec l’antisémitisme ».
Ainsi également sur BFMTV où dès le 5 juin, le présentateur Christophe Delay, sous le couvert de la neutralité de sa position, se permet d’évoquer « une croisière qui amuse ou qui exaspère », et ainsi bien sûr de CNEWS, où l’on a compté par centaines ce genre de formules.
Sur Sud Radio également, on a multiplié les plateaux et les publications sur les réseaux sociaux au sujet de ce que l’on qualifie volontiers de « foutage de gueule », « d’épopée grotesque et dangereuse », d’un « numéro de drama queen ».
Sur la chaîne officielle de la propagande génocidaire israélienne en France, i24news, on a bien-sûr largement repris le terme désormais consacré de « croisière », et l’on est allé jusqu’à souhaiter qu’il « y ait deux trois requins » et qu’il se passe « deux trois petits trucs » avant que l’armée israélienne n’intercepte Rima Hassan et la Freedom Flotilla.
Sur BFMTV, on n’a pas non plus manqué l’occasion de dérouler le tapis rouge à la rédactrice en chef du Point Géraldine Woessner, obsessionnelle maladive contre la France insoumise, pour parler de l’opération humanitaire comme d’un « spectacle », et d’en faire de même pour Amandine Atalaya, parlant d’ « indignité » et de « cirque ».
Sur Europe 1, radio détenue par Vincent Bolloré, Ivan Rioufol va même jusqu’à déclarer au sujet de la Freedom Flotilla que « cette croisière visait à réhabiliter le Hamas ».
Bien-sûr, la quasi-totalité des interventions médiatiques qui ont choisi et choisissent encore aujourd’hui de parler de « croisière » et de s’en prendre directement à Rima Hassan se complètent d’accusations « d’instrumentalisation » et d’ « électoralisme » à l’encontre de l’eurodéputée et de la France insoumise, des accusations et des insinuations ni plus ni moins que racistes et qui se multiplient depuis de longs mois.
Alors que les médias bourgeois ont été bien sûr ravis de tendre leurs micros à la Macronie et au Rassemblement National pour tenir les mêmes propos et les mêmes narratifs que leurs éditorialistes, nombreux sont ceux parmi les militants et représentants du Parti Socialiste ou de Place Publique, qui ont dénoncé de la même manière l’action de la Freedom Flotilla, allant même jusqu’à intimer à Rima Hassan d’en « plonger ».
Ce bref inventaire des interventions médiatiques au sujet de la Freedom Flotilla est révélateur, mais il est loin d’être exhaustif : en à peine 15 jours, c’est par centaines que se sont comptés les extraits calomniateurs et insultants, reprenant en boucle les mêmes formules et les mêmes éléments de langage.
Et cela, c’est sans compter les séquences de propagande pure et simple pour le gouvernement d’extrême droite israélien et le génocide de Netanyahu.
En plus de permettre à l’éditocratie d’insulter la France insoumise et Rima Hassan, l’initiative de la Freedom Flotilla lui a donné un nouveau support pour une autre de ses activités favorites depuis plus de 20 mois : relayer la propagande de l’extrême droite israélienne et de son génocide.
Ainsi, un plateau de LCI, rassemblant notamment Caroline Fourest et Ruth Elkrief, a, comme symbole de la séquence médiatique entourant la Freedom Flotilla, crevé l’écran de sa soumission au narratif de Netanyahu.
Sur ce plateau en à peine quelques minutes, on entend ainsi Ruth Elkrief nier l’existence même d’une famine à Gaza et Caroline Fourest multiplier les approximations mensongères sur la légalité de l’arrestation de la Freedom Flotilla par l’armée israélienne, allant jusqu’à nier le blocus humanitaire infligé aux Gazaouis par Israël, pourtant revendiqué par Netanyahu et plusieurs membres de son gouvernement.
De son côté, n’essayant même plus de faire l’effort de la dissimulation, BFMTV a tout simplement invité l’Ambassadeur d’Israël en France pour dérouler sa propagande, le tout, bien sûr, sans la moindre véritable contradiction.
L’ambition de la Freedom Flotilla était d’abord de mobiliser l’opinion publique contre le génocide à Gaza et d’obtenir la levée du blocus qui organise la famine comme arme de guerre.
La communication de leur action a quant à elle servi la protection de l’équipage et la lutte contre l’invisibilisation du blocus et du calvaire des Palestiniennes et des Palestiniens. Le 2 mai, une autre flottille ayant fait le choix d’une stratégie de discrétion avait été prise pour cible et détruite par l’armée israélienne.
Incapables de le comprendre, les médias bourgeois ont préféré relativiser l’impact et la mise en danger bien réelle qui s’est opposée au courage de la Freedom Flotilla, allant jusqu’à la maltraitance dans les geôlesde l’armée israélienne. Cette relativisation infâme et inédite réservée à une mission humanitaire mêle deux invariants structurants des médias français : d’une part, leur obsession et leur peur panique de la France insoumise et de Rima Hassan.
D’autre part et plus tragique, leur alignement sur la propagande de Netanyahu fait qu’ils ne sauraient même pas tolérer qu’un peu d’eau et de farine, qu’un peu de lait et de produits d’hygiène ne contournent le blocus de Netanyahu.
Un pansement sur un génocide, c’est déjà trop pour eux.
Par Eliot Martello-Hillmeyer
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