A Paris, une grande marche des fiertés

vendredi 4 juillet 2025.
 

4) Marche des fiertés 2025 : défilé de milliers de personnes à Paris (video)

https://www.youtube.com/watch?v=-Fo...

3) À Paris, une marche des fiertés festive et « contre l’internationale réactionnaire »

« Contexte menaçant »

Le mot d’ordre de la marche était la lutte contre « l’internationale réactionnaire », alors que les droits des personnes LGBT + sont remis en cause aux États-Unis ou encore en Hongrie. La marche est partie du Louvre vers Nation.

Si les chars bariolés, les maquillages inventifs et les tenues colorées rappellent le caractère convivial de ce défilé annuel, par une température caniculaire, les organisateurs avaient moins le cœur à la fête lors de leur prise de parole initiale.

« Nous sommes dans un contexte menaçant, politiquement terrible. Pour la première fois depuis des années nos droits sont réellement en danger », a affirmé au micro la présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet.

« Le danger est là. Une internationale réactionnaire arrive sous nos yeux, aux États-Unis, en Hongrie, en Italie, en Russie », a lancé le représentant de l’association Aides, mot d’ordre « contre l’internationale réactionnaire, queers de tous les pays, unissons-nous » également repris sur la banderole en tête de ce cortège de milliers de participants.

Des milliers de participants

Les différentes pancartes illustraient donc la multiplicité des revendications, aux côtés des drapeaux arc-en-ciel et autres ballons colorés. « Mon clito déteste les fachos », « Fière d’être lesbienne », « Laissez vivre les enfants trans », pouvait-on lire.

Piyie, 18 ans, venue manifester avec un groupe d’amies juge pour sa part « important de montrer qu’il peut y avoir une manifestation politique pour des causes importantes dans une ambiance de fête », comme elle l’a expliqué à l’AFP.

D’autres arboraient des pancartes aux couleurs du drapeau palestinien.

« C’est un acte militant de venir quand on voit ce qui se passe dans le monde, aux USA. Perdre les droits pour lesquels on s’est battu pendant des années, ça fait peur », a ajouté Romaric, 40 ans, défilant aux côtés de son compagnon Florent, 38 ans,

De nombreuses autres marches en même temps

Plusieurs autres marches des Fiertés avaient lieu ce 28 juin, à Lorient, Fougères, ou dans d’autres pays du monde, dont à San Fransisco, à Dublin ou en Hongrie, où elle avait été interdite. Mais face aux mesures du Premier ministre nationaliste Viktor Orban, la marche a réuni un nombre record de participants, selon ses organisateurs.

Les marches des fiertés sont organisées localement par des associations partout en France, et dans le monde, généralement en juin, pour commémorer les émeutes de Stonewall, mobilisation fondatrice du mouvement LGBT +, qui ont éclaté dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, à New York.

Ouest-France

2) Marche des fiertés : Bruno Retailleau impose la présence d’associations d’extrême droite, islamophobes et LGBTIphobes dans la marche

Alors qu’à Budapest, le maire Gergely Karacsony tient tête aux politiques réactionnaires et LGBTIphobes et maintient la Marche des Fiertés dans la Hongrie de Viktor Orban, Paris choisit la collaboration. En effet, après les coups d’éclats de Valérie Pécresse, responsable de la suppression de 50 000 euros de subventions, l’Inter-LGBT subit encore une attaque.

À quelques jours de la marche, la nouvelle tombe : la préfecture de police, à la demande de Bruno Retailleau, impose la présence des collectifs Eros et Fiertés citoyennes. L’Inter LGBT est très claire : « Les 130 structures composant le collectif de l’inter LGBT refusent de marcher aux côtés de ces deux collectifs d’extrême droite ». Notre article.

Des collectifs queerphobes et islamophobes imposés à la Marche des fiertés Car sous le vernis républicain de Fiertés citoyennes se révèle rapidement un fond réactionnaire, prompt à se laisser séduire par les rhétoriques de l’extrême droite. Cette association, se voulant non-partisane, laïque et universaliste, a pourtant des positions claires. S’offusquant à la moindre mention du génocide du peuple palestinien, Fiertés Citoyennes est le digne héritier du printemps républicain engendré par le PS.

Si le printemps républicain revendique explicitement « l’insécurité culturelle » théorisée par Laurent Bouvet, la laïcité identitaire de Fiertés Citoyennes l’exprime implicitement. Leur obstination à ne surtout pas prendre la défense des personnes queers musulmanes ou racisées questionne. Cette généralisation de la queerphobie à toute personne musulmane (et par extension racisées, les non-blancs étant tous suspectés d’être musulmans par pur racisme et islamophobie) relève d’un racisme et d’une islamophobie puante. Se refusant à toute intersectionnalité, leur mascarade de lutte pour les droits LGBTQIA+ tombe bien vite.

Il est intéressant de souligner que Matthieu Gatipon-Bachette, porte-parole de Fiertés citoyennes a été sorti de l’Inter LGBT il y a quelques années. La cause ? Des propos islamophobes et transphobes contre l’inter LGBT et ses membres. Outre ces exactions, viennent s’ajouter des faits de harcèlement envers l’association et ses membres

Pour eux, la Marche des Fiertés est en fait une balade. Leur soutien à Pécresse dans la suppression des subventions évoquée plus haut le démontre. En vérité, peu leur importe la tenue de la marche. Le combat pour les droits queer n’est qu’un prétexte pour mettre des paillettes et marcher, pas pour revendiquer.

Une posture qui serait presque drôle, quand on sait qu’ils parlent de militantisme spectacle pour l’Inter LGBT, si elle ne traduisait pas une fascisation de fond. Leur message étant le même que celui de Jean-Philippe Tanguy, député RN : les luttes LGBTQIA + ne sont pas politiques.

Cette dépolitisation des luttes, consistant à vider les luttes queers de leur substance, pour y placer le racisme, la misogynie, et in fine, la LGBTIphobie n’est pas nouvelle. C’est l’accomplissement d’une stratégie entreprise par le RN et reprise par la droite et l’extrême droite. Parmi eux, Yohan Pawer, proche d’Eric Zemmour (présent à nombre de ses meetings ainsi qu’à ses universités d’été), et porte-parole de l’association Eros (5). Ce sont donc ces personnes et ces politiques que Bruno Retailleau soutient.

En effet, le collectif d’extrême droite, Eros, ne prend même pas la peine de se dissimuler contrairement à Fiertés Citoyennes. Se présentant comme une « Association de lutte contre les dérives LGBTQIA+ et la cancel culture », ils se distinguent par leur racisme, islamophobie, et LGBTIphobies. Avec, entre autres dernièrement, leurs propos transphobes envers la cheffe de file LFI des municipales du Havre, Axelle Richard.

Comme le rappelle justement l’Inter LGBT, « L’année dernière, Eros a frappé et agressé des manifestantes et manifestants. Des dépôts de plaintes sont actuellement encore en cours contre eux ». Leur but n’est pas de rejoindre la Marche des Fiertés pour lutter avec l’inter LGBT, mais bien contre elle !

L’association organisant la Marche des Fiertés se dit « Assez choquée par leur méthode consistant à passer par le ministère pour les supplier de marcher ». L’Inter LGBT précise également que les collectifs ne sont pas passés par le chemin réglementaire pour s’inscrire.

Des attaques répétées qui servent la campagne de Retailleau

Ce sont donc ces associations que Bruno Retailleau entend imposer à l’Inter LGBT. À la suite des attaques répétées contre l’Inter LGBT, la préfecture aurait pu assurer la sécurité la Marche des Fiertés, et soutenir les droits des personnes queers. Il n’en n’est rien. Quatre jours avant la Marche des Fiertés, l’Inter LGBT est convoquée par le préfet lui-même. Non pas pour revenir sur cette demande grotesque, mais pour savoir comment assurer la sécurité des deux collectifs d’extrême droite.

Aujourd’hui, la préfecture de police se fait le bras armé de Retailleau, pour imposer deux collectifs d’extrême droite à la Marche des Fiertés. Cette action, suivant les chasses aux étrangers de la semaine dernière, s’inscrit dans la campagne xénophobe, raciste, islamophobe et LGBTIphobe de Bruno Retailleau. Celui-ci déjà, avait exprimé son soutien à Némésis, groupe d’extrême droite raciste, xénophobe et islamophobe sous couvert de féminisme.

Le but de la manœuvre de Retailleau est limpide. Comme au 8 mars, tenter d’inclure des associations d’extrême droite dans nos luttes. Cette stratégie de la provocation vise également à poser en victime ces groupes, rejetés des manifestations et protégés par la police. Stigmatiser et diaboliser nos combats pour légitimer les leurs : l’homo-nationalisme, la transphobie, la queerphobie, la xénophobie, l’islamophobie et le racisme. Telle est la stratégie de Bruno Retailleau, dont on peine à identifier ce qui le distingue de l’extrême droite.

L’Inter LGBT refuse de marcher avec ces collectifs. Elle souligne que « Les 130 structures refuseront de marcher si le collectif Eros a la possibilité de défiler, nous refuserons que l’image de la marche soit associée à un groupuscule d’extrême droite ». L’Inter LGBT ajoute qu’elle « Souhaite que la Marche des Fiertés soit un lieu de revendications et de fêtes pour toutes et tous, sereinement et en toute sécurité ».

Par Marie

1) Marche des fiertés : l’Inter-LGBT attaquée par la droite et l’extrême droite

Alors que se prépare la Marche des Fiertés, qui se tiendra le 28 juin prochain, le camp réactionnaire a trouvé une nouvelle polémique pour étaler son intolérance et sa volonté d’invisibiliser les luttes LGBT+. En cause : l’affiche choisie par l’Inter-LGBT, qui organise la marche, jugée trop « violente », « extrême », alors qu’elle identifie à juste titre les […]

Alors que se prépare la Marche des Fiertés, qui se tiendra le 28 juin prochain, le camp réactionnaire a trouvé une nouvelle polémique pour étaler son intolérance et sa volonté d’invisibiliser les luttes LGBT+. En cause : l’affiche choisie par l’Inter-LGBT, qui organise la marche, jugée trop « violente », « extrême », alors qu’elle identifie à juste titre les ennemis principaux des personnes LGBTI.

En pointe de cette arrière-garde, on trouve évidemment le Rassemblement National (RN), qui voit dans la Marche des Fiertés un « cloaque d’extrême gauche qui déteste la France ». On comprend leur émoi : voir un fasciste mal en point sur l’affiche doit leur être très inconfortable. Idem pour la droite dite « républicaine », par le voix de Valérie Pécresse, qui condamne l’affiche et coupe les subventions à l’Inter-LGBT, trop contente d’être à la remorque de l’extrême droite. Du côté de l’Inter-LGBT, qui organise la marche, on balaie d’un revers de main les faux procès.

Contactée par L’Insoumission, L’Inter-LGBT a tenu à rappeler les bases face à l’offensive réactionnaire qui se déploie contre la fédération d’associations qui organise, depuis 25 ans, la Marche des Fiertés. Dans le même temps, le mouvement Insoumis dans son ensemble se déploie en soutien à l’Inter-LGBT. Notre article.

Des mots d’ordre clairs pour la Marche des Fiertés

L’Inter-LGBT tient à rappeler d’abord que l’affiche et son mot d’ordre, « Queers de tous les pays unissons-nous », ont été votés et approuvés par la cinquantaine d’associations LGBT+ qui la composent. Quant à l’affiche, on y voit des personnages colorés (aux couleurs du drapeau LGBT+), arborant plusieurs drapeaux et pins. D’après un-e responsable de l’Inter-LGBT, cette diversité représente « une convergence des luttes » : pour la retraite à 60 ans, pour la paix à Gaza…

Ce dernier détail n’a d’ailleurs pas du tout plu à Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy, députés RN, qui dénoncent le « soutien à la Palestine, alors que les homos, bis et trans y sont massacrés ». Mais il ne faut surtout pas demander aux lepénistes « par qui sont massacrés les Palestiniens, LGBT+ ou non ? », ils se trouveraient mal à l’aise vis-à-vis de leurs amis du gouvernement israélien. Reste qu’ils font d’une pierre deux coups : en plus de taper sur les revendications LGBT+, ils nourrissent leur obsession raciste et pro-génocide.

Autre détail qui a mis l’extrême droit hors d’elle : l’homme en gris et noir soi-disant « pendu » sur l’affiche. L’Inter-LGBT balaie ces accusations : « c’est une métaphore du fascisme, une référence aux chemises noires mussoliniennes, mis en KO technique par les personnages colorés de l’affiche ». En atteste la croix celtique (symbole du suprémacisme blanc) dans le cou du personnage fasciste.

« L’affiche n’est pas violente : ce sont les politiques transphobes, les morts du VIH, les lois LGBTphobes dans plusieurs pays d’Afrique, ou la politique de Meloni en Italie qui le sont ». En d’autres termes, « l’internationale réactionnaire » dénoncée par l’affiche. Il est d’ailleurs ironique de voir que l’extrême droite voit dans les motifs d’un sac apparaissant sur l’affiche le drapeau palestinien. Lae responsable de l’Inter-LGBT contacté-e rappelle qu’il s’agit des drapeaux de la Bulgarie et de la Hongrie, où les alliés politiques du même RN persécute les personnes LGBT+ et interdit les marches des fiertés.

Il n’a pas fallu longtemps avant que la région Ile-de-France, par la voix de sa présidente Valérie Pécresse (LR) ne retire, sans prévenir, son soutien financier à la marche, craignant des « débordements de haine », rien que ça ! « Retirer des financements à un événement n’a qu’un objectif : le détruire », dénonce l’Inter-LGBT, pour qui il n’est pas question de retirer ou changer l’affiche pour complaire à Mme Pécresse. Une fois de plus la droite « républicaine » se roule dans la boue avec l’extrême droite.

L’inquiétante entreprise de dépolitisation du RN

Derrière les attaques contre la gauche et la cause palestinienne, les saillies des élus RN contre la Marche des Fiertés cachent une idéologie : celle de la dépolitisation des luttes LGBT+, et de beaucoup d’autres sujets pourtant très politiques. Le même phénomène est observé dans l’Italie de Giorgia Meloni, comme le montre le livre de l’Institut La Boétie, Extrême droite, la résistible ascension.

Du côté de l’Inter-LGBT, on dénonce une volonté du RN de ramener la lutte pour les droits des personnes LGB (pas « LGBT » vu que l’extrême droite assume sa haine des personnes transgenres) à des temps « plus favorables, mais aussi moins politiques ». L’extrême droite, du moins celle qui fait le plus semblant de ne pas être homophobe, tente ainsi de résumer la lutte pour les droits des minorités de genre à une fête, un « moment de gaieté ».

Une vision idéaliste, à mille lieues de la réalité des conditions des personnes LGBT+, persécutées à plusieurs niveaux de violences, sur tous les continents, par des régimes réactionnaires très proches idéologiquement du RN. Et même en France, le RN est tout sauf l’allié des minorités de genre : en témoignent ces neufs députés lepénistes, membres d’un groupe Facebook (entre autres) homophobe.

L’Inter-LGBT rappelle par ailleurs les origines de la Marche des Fiertés, à savoir « les émeutes de Stonewall [de 1969, ndlr], déclenchées par des femmes trans racisées ! ». Là encore bien loin de l’homonationalisme prôné par le RN, où seuls les hommes gays cisgenres, blancs et bourgeois évidemment, auraient voix au chapitre.

Un soutien sans faille des Insoumis

Du côté de LFI, le soutien à l’Inter-LGBT et à la Marche des Fiertés est unanime. Le groupe thématique « Droits nouveaux et LGBTI » de LFI a soutenu sans réserve la fédération d’associations, de même que plusieurs députés et responsables de LFI, à commencer par Jean-Luc Mélenchon, qui appelle à se rendre massivement à la marche du 28 juin.

Pour lutter contre la persécution par l’invisibilisation des causes LGBT+, le mot d’ordre est clair : déferler dans les rues de Paris le 28 juin, où la Marche des Fiertés aura lieu. Surpasser les 500 000 participants de l’année dernière serait le meilleur moyen de renvoyer l’extrême droite, et ses fantasmes de « sauvegarde de l’homme blanc », dans les poubelles de l’Histoire.

Par Alexis Poyard


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