Réchauffement climatique - 1,5°C ? 2°C ? Non, tout n’es pas foutu

lundi 7 juillet 2025.
 

L’accord de Paris sur le climat (2015) à fixé pour la première fois un seuil de dangerosité à ne pas dépasser en matière de réchauffement : « rester bien au-dessous de 2°C tout en continuant les efforts (sic) pour ne pas dépasser 1,5° » de réchauffement par rapport à la période préindustrielle.

Dans les années qui ont suivi, j’ai lu ou entendu le plus souvent dans les médias, que l’objectif de Paris était de ne pas dépasser 2°C d’augmentation de la température moyenne du globe. Autrement dit, les « faiseurs d’opinion », par ignorance, par simplicité ou pour une autre raison, faisaient objectivement le choix (arbitraire) de « donner du mou » aux politiques climatiques des gouvernements : 2°C, c’est évidemment moins contraignant que 1,5.

Maintenant que la fenêtre du 1,5°C se referme, maintenant qu’une publication scientifique affirme que cet objectif est désormais hors d’atteinte, le discours médiatique change : de nombreux « faiseurs d’opinion » soulignent que l’objectif de Paris ne peut plus être respecté. Hier, ils prétendaient que cet objectif était 2°C, aujourd’hui ils nous incitent à dire « adieu, objectif de Paris, adieu le 1,5°C maximum ».

A qui profite cette pirouette sémantique ? A celles et ceux qui pensent - et ont toujours pensé - que « rester bien au-dessous de 2°C etc... » est « impossible » parce que incompatible avec la croissance de l’économie capitaliste basée à plus de 80% sur les combustibles fossiles. Incompatible, donc, avec leurs profits, leurs privilèges leur système de domination patriarcal-colonial-capitaliste.

Pour ceux-là, en effet, face aux diagnostics scientifiques, il n’y a que deux solutions (pas exclusives l’une de l’autre) : soit diffuser carrément le climatonégationnisme à la Trump (pas si simple, quand même) ; soit instiller le désarroi et la résignation sur le thême « tant pis, tout est foutu ». Or, « tout n’est pas foutu » : ce qui est perdu est perdu, évidemment, mais nous ne sommes qu’au début de la catastrophe, et elle ne s’est pas encore transformée en cataclysme. Cela signifie que, à chaque étape, la lutte écosociale peut faire la différence, et même renverser la tendance.

On ne peut prévoir que la lutte. On ne peut que s’inscrire dans les luttes pour les faire converger vers une alternative écosocialiste.

Daniel Tanuro

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