Primaire de la « gôche » : "coup de com" et grosse ficelle (Jean-Luc Mélenchon)

mercredi 9 juillet 2025.
 

La primaire de la « gôche » a déjà un contre modèle. À New York, le mistigri des primaires de division s’est étalé au grand jour. Un cas d’école. À peine élu candidat commun dans une primaire démocrate, Zohran Mamdani le démocrate est déjà repeint en « ultra-gauche, antisémite, wokiste »… et tutti quanti par ses propres « camarades » démocrates. Il a donc le malheur de voir son concurrent battu décider de se présenter quand même à l’élection. Comme l’avaient fait en France Valls après son échec devant Benoît Hamon, et aussi De Rugy et compagnie aux primaires présidentielles françaises de la gôche en 2016.

Les « unionistes », « unitaires » et autres émouvants clubs mondains de la gôche nous convoquaient en espérant notre absence. Grosse ficelle bien identifiée par les observateurs. Du coup cela n’intéresse personne. Ni les millions d’électeurs insoumis pris pour des nigauds par cette gôche, ni ceux qui adhèrent à la ligne Glucksmann que cette équipée rêve de lui subtiliser. Tout le monde semble se moquer de cet épisode : Ainsi l’appel de Lucie Castets la veille de cet événement provoque 23 retweets. Cette primaire est une manœuvre dont Jadot a reconnu l’avoir tenté en son temps à la présidentielle de 2017 « pour faire porter le mistigri de la division à LFI » a-t-il reconnu « Mais ça n’a pas marché » a-t-il rappelé.

Maintenant il craint plutôt que cela ne crée une illusion dangereuse : ce serait l’idée que LFI puisse faire partie de cette coalition. Et même pire ; que LFI puisse gagner la primaire et avoir le candidat commun à son issue. Supposons que ce soit le cas. Quelqu’un peut-il croire que Jadot, Meyer Rossignol, Carole Delga, Jerôme Guedj et toute la droite du PS et des Verts se rangeraient derrière la candidature LFI ? Bien sûr que non. Aussitôt tous ces gens s’enfuiraient avec mille mauvaises paroles et la campagne serait immédiatement ruinée pour la malheureuse candidature commune. Ces gens font tout cela dans l’unique but de contourner LFI et les engagements programmatiques que cela implique. Leur dénominateur commun : « pas de LFI ».

La preuve avec la nomination de Lucie Castets. À peine étions-nous vainqueurs de la législative de 2024, Olivier Faure klaxonnait : « pas Mélenchon ». Pourquoi ? Pas d’explication de l’homme qui avait pourtant annoncé : « le premier ministre viendra du groupe le plus nombreux à l’Assemblée ». Et quand LFI proposa quatre autres noms, ce fut…. le refus d’en parler. Le PS nous saoula et bloqua la discussion cinq jours avec la candidature de Faure présentée et défendue par Faure, puis Tondelier après son refus d’Huguette Bello sortit du chapeau celui de Cécile Duflot. La proposition de Lucie Castets fut arrachée en dernière minute sur une liste proposée par Olivier Faure. Personne ne la connaissait ni ne l’avait rencontrée avant cela dans le groupe qui devait décider. Il s’agissait de débloquer la situation avant que Macron ne parle au 20h pour lui couper la possibilité de nous rendre responsable de l’enlisement politique. Les LFI serrèrent les dents et jouèrent le jeu. On voit ce que cela a donné. Même sketch sectaire au moment de proposer un nom de candidat pour la présidence de l’assemblée nationale. Et ainsi de suite. De nouveau aujourd’hui c’est : n’importe qui tout sauf LFI. Ainsi Tondelier a commencé immédiatement avec son rejet public de ma candidature (que je ne propose pas) « la pire au second tour » répète-t-elle, forte de son immense expérience des campagnes présidentielles et de ses scores à 5 %. La presse Bolloré et consort s’est empressée de diffuser.

Certes cette « unitaire » a réussi à faire oublier son refus de la liste commune aux européennes. C’était notre décision de le laisser croire. La « hype » médiatique dont elle a disposé ensuite fit nos affaires : une amnistie générale donnant au NFP un air soudé. Mais à présent, ce n’est plus le cas. Elle et ses chers amis du PS devront d’abord revoir leur copie. Ils avaient beaucoup brodé sur un thème commun « aux municipales, pas de LFI ni au premier ni au deuxième tour ». C’était le refrain d’Emmanuel Grégoire, l’actuel candidat du PS aux municipales à Paris. À présent, les gesticulations de l’arrogance butte sur la réalité : à ce prix-là, comment comptent-ils voir une mairie de gauche ? La question est posée à Paris (17 % LFI sondage) , à Lyon (15 % LFI), à Marseille (20 % LFI), et ainsi de suite ? Oui comment ? Mettez les patins avant d’entrer dans la salle d’attente, chers amis !

L’unité à « géométrie variable » de Faure et Tondelier selon les caprices et les plans de carrière n’en est pas une. C’est juste une nouvelle fois un « coup de com » comme l’a dit Jadot. Et une opportunité pour exister dans la cour des grands pour diverses personnes très égotiques. Le huis clos entre eux va être passionnant. Surtout quand la solennelle « discussion sur le programme » commence par effacer les deux programmes que PS et Verts avaient signé avec LFI. Tout le monde connaît la suite.

Le programme de cette équipe, s’il y en a un et si la primaire a lieu, sera une copie diminuée de « l’Avenir en commun » comme à chaque fois. Pour le reste, la liste des pré-candidats à cette primaire fait autant envie que la guerre des « TO » au congrès du PS. Le décor n’est même pas planté encore, mais nous avons déjà foule pour y jouer un rôle. Trois candidatures EELV, l’officielle plus Rousseau et Piolle, à quoi il faut ajouter Olivier Faure, Jérôme Guedj, Autain, Ruffin et Ségolène Royal (la seule qui sache de quoi il s’agit). C’est un secret de polichinelle que la droite de la gôche finira en rangs serrés derrière Glucksmann si un seul de ces noms l’emporte. Que restera-t-il alors de ce cortège ? Ce qu’il en resta dans le passé après les deux « bing bang de la gauche » déjà organisés par Clémentine Autain dans le passé, des assises des comités antilibéraux et de son candidat José Bové en 2007, de la primaire populaire et de sa candidature Taubira. La vie est ailleurs.


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