Gaza : Israël viole le cessez-le-feu, la complicité et les doubles discours d’Emmanuel Macron ont assez duré

lundi 3 novembre 2025.
 

Gaza. Il n’aura fallu que quelques jours au gouvernement génocidaire israélien pour violer plus de 80 fois l’accord de cessez-le-feu de ses bombardements à Gaza, et pour recommencer à faire pleuvoir les bombes du génocide sur le peuple palestinien.

Mais à cette nouvelle preuve de la volonté destructrice de Benjamin Netanyahu répond, comme depuis plus de deux ans, l’inaction de la France et d’Emmanuel Macron. Dans ce contexte, alors que voilà plusieurs mois que le chef de l’État, résistant de la vingt-cinquième heure, multiplie les grands discours sur la paix et les dénonciations de façade, la France d’Emmanuel Macron marque cette séquence historique du sceau de sa passivité et de sa complicité.

L’Insoumission vous propose ainsi un retour non-exhaustif sur les contradictions entre les discours officiels et les actes d’Emmanuel Macron sur le génocide à Gaza. Notre article.

Le peuple palestinien n’a pas besoin du cynisme et des effets de manche d’Emmanuel Macron

Depuis plusieurs mois, alors que Gaza gît sous les ruines et que des milliers de Palestiniens tentent simplement de survivre, Emmanuel Macron multiplie les grands discours sur la paix et les demi-dénonciations du génocide de Netanyahu. Mais entre les mots et les actes, le fossé est immense. Derrière les effets d’annonce, la France continue de fermer les yeux sur les crimes israéliens et d’entretenir une complicité active ou passive. Les Palestiniennes et Palestiniens n’ont pas besoin de symboles et de grands discours : ils ont besoin de liberté, d’eau, d’électricité, d’hôpitaux, de toits.

Mais tout cela, Emmanuel Macron est loin d’être disposé à le permettre. À la place, il se gargarise d’avoir reconnu l’État de Palestine le 22 septembre dernier. Par cet acte, Emmanuel Macron comme plusieurs chefs d’État et de gouvernement la veille, résistants de la vingt-cinquième heure, tentaient de se laver de leur complicité dans la mort de 150 000 à 200 000 Palestiniens depuis le début du génocide.

Ventes d’armes, suspension des évacuations humanitaires à Gaza, silence et inaction : derrière les grands discours, la complicité de la France de Macron Car si les discours d’Emmanuel Macron et sa reconnaissance de l’État de Palestine étaient autre chose que de purs actes de cynisme politique, la France n’aurait pas suspendu son dispositif d’évacuations humanitaires au 1er août dernier, un dispositif qui, même lorsqu’il fonctionnait, ne concernait qu’une infime minorité de personnes : quelques dizaines d’évacuations, un grain de sable dans l’océan des besoins humanitaires à Gaza, pour celles et ceux dont l’évacuation d’un lieu où plus de 90 % des infrastructures sont détruites est une question de survie. Ce 15 octobre, après la saisine du Conseil d’État, le ministère des Affaires étrangères a finalement été poussé à révoquer sa décision.

Si la volonté d’Emmanuel Macron que cesse le génocide était réelle, la France n’aurait pas non plus vendu pour 27 millions d’euros d’armes à Israël en 2024 et les dockers de Fos-sur-Mer n’auraient pas eu à bloquer en juin dernier 14 tonnes de pièces détachées pour fusils mitrailleurs à destination d’Israël – un acte de solidarité ouvrière qui a rappelé le rôle de la France dans ce commerce de guerre.

Si l’action de la France pour que le droit international soit respecté était honnête, Emmanuel Macron aurait appliqué le mandat d’arrêt émis par la Cour Pénale Internationale contre Benjamin Netanyahu et ne l’aurait pas laissé survoler son territoire par au moins deux fois. Macron condamne d’une main, et de l’autre, ouvre le ciel français à celui qu’il prétend critiquer. Ce double langage est devenu la marque d’un pouvoir qui choisit la posture plutôt que la cohérence.

Derrière les beaux discours, comment appeler autrement que complicité l’inaction et l’absence de demande officielle de libération lorsque plusieurs convois humanitaires agissant dans le strict respect du droit international sont interceptés illégalement par Israël, et leurs équipages, comprenant plusieurs dizaines de ressortissants·es et parlementaires français·es kidnappés pendant plusieurs jours ? Un autre silence coupable de la France face à l’arbitraire israélien.

Rompre avec la complicité : un devoir moral et politique

La reconnaissance de l’État de Palestine par la France n’a été suivie d’aucune mesure diplomatique ou économique et est advenue après plusieurs longs mois de complicité. Aucune sanction contre Israël, aucun gel d’accord commercial, aucune action européenne. Macron reconnaît un État détruit, sans jamais dénoncer l’occupation, ni les milliers de prisonniers palestiniens toujours enfermés. C’est une reconnaissance vide de contenu, sans courage politique ni engagement concret.

À l’opposé, les militant·es, les humanitaires, les citoyens·es, les élu·es, notamment de la France insoumise, qui prennent le risque d’aller à Gaza, montrent par leur courage ce qu’est la véritable résistance : celle qui agit, qui sauve des vies, qui met sa sécurité au service d’un peuple martyrisé. C’est cette France et cette humanité-là qu’il faut incarner. Celle des citoyens·nes solidaires, pas celle des dirigeants complices.

Au-delà des discours de façade d’Emmanuel Macron et alors que les bombardements sur Gaza reprennent, l’heure est plus que jamais à des actes clairs : reprise immédiate des évacuations humanitaires et accueil des Palestiniennes et Palestiniens en danger de mort à Gaza, suspension de toute vente d’armes à Israël, rupture des accords commerciaux, pressions à l’échelle européenne, sanctions diplomatiques fermes contre le gouvernement israélien.

Tel est également le sens d’une proposition de résolution déposée au mois de septembre dernier par le groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale pour que la France reconnaisse enfin le génocide à Gaza et prenne des mesures pour y mettre fin.

Reconnaître l’État de Palestine ne doit pas être un geste symbolique : c’est un devoir politique et moral. Tant que Macron refusera d’en tirer les conséquences, il restera complice d’un génocide qu’il prétend condamner.

Hakima J., militante LFI du Collectif Liberté pour la Palestine 83.


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