Trump à l’assaut de l’Amérique latine

lundi 3 novembre 2025.
 

Donald Trump ne partage pas seulement la mégalomanie de Theodore Roosevelt. Il a également fait sienne la politique du « gros bâton » de son prédécesseur, bras armé de la doctrine Monroe, selon laquelle les États-Unis sont libres d’intervenir militairement dans l’hémisphère sud s’ils estiment que leurs intérêts sont en danger.

Cette posture hégémonique a longtemps réduit les pays latino-américains à un pré carré asservi, doté d’immenses richesses naturelles que Washington a pillé en toute impunité.

Le chef de la Maison-Blanche rejoue cette funeste partition de barbouzeries et de coups d’État. Les bombardements au large du Venezuela contre des embarcations prétendument liées au narcotrafic – mais sans l’ombre d’une preuve – font craindre une possible intervention directe contre le président Nicolas Maduro. Mais pas seulement. Depuis sa prise de fonction, Donald Trump multiplie les attaques contre le Mexique, le Brésil, le Nicaragua… Ne parlons même pas de Cuba, soumise à un blocus illégal et à une batterie de rétorsions économiques d’une rare violence. Le président colombien Gustavo Petro, qui n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les opérations militaires dans la Caraïbe, est désormais accusé par Trump d’être un narcotrafiquant.

Il faut lire entre les lignes. Derrière la grossièreté du magnat de l’immobilier, les objectifs sont clairs : reprendre pied sur le continent, isoler, voire renverser les gouvernements de gauche qui se sont émancipés de la tutelle de Washington. Aux avant-postes de cette reprise en main, on trouve le secrétaire d’État, Marco Rubio, dangereux faucon et anticastriste zélé, qui a fait du sous-continent les terres de sa croisade illibérale. Le boycott du prochain sommet de l’Organisation des États américains annoncé par Mexico et Bogota est une réponse polie mais ferme aux déclarations de guerre de l’administration états-unienne.

L’Amérique latine n’a pas besoin d’un nouveau plan Condor, a rappelé à sa manière l’ancien président colombien Ernesto Samper. Cette internationale de la terreur avait assassiné à tour de bras démocrates et progressistes. Sinistre mémoire.

Cathy Dos Santos, Rédactrice en chef

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