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epuis plus de deux ans, la bande de Gaza vit l’effondrement méthodique et accéléré de son système de santé sous les bombes de l’Etat génocidaire, le blocus et l’asphyxie imposés par l’armée israélienne. Depuis le cessez-le-feu, violé plus de 80 fois par Israël, les médicaments, les appareils médicaux, les spécialistes étrangers ne sont autorisés à entrer qu’au compte-goutte.
Les chiffres publiés par les agences onusiennes ne relèvent plus de l’alerte sanitaire, mais de la chronique d’un désastre organisé.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que « 167 376 personnes ont été blessées depuis octobre 2023 », et que « près de 42 000 d’entre elles souffrent de blessures altérant la vie, dont un quart sont des enfants » (WHO EMRO, 2 octobre 2025). Ces blessures incluent amputations multiples, lésions médullaires, traumatismes crâniens et brûlures sévères. Notre article.
Un cessez-le-feu violé 80 fois par Israel, la guerre contre les malades continue
Ces blessés graves sont condamnés à mourir si l’occupation continue de fermer les points de passage et d’empêcher l’entrée de matériel médical.
Dr Munir Al-Barsh
Parmi les blessés, 15 000 à 17 000 patients nécessitent une évacuation médicale internationale urgente, selon l’OMS et l’OCHA. Le 9 octobre 2025, les Nations unies précisent :
À peine 2 400 patients ont été évacués depuis le début de l’année 2025, soit moins de dix personnes par jour, alors que 15 600 patients, dont 3 800 enfants, nécessitent une évacuation médicale immédiate.
OCHA Situation Update #329
Or, depuis l’annonce en fanfare par Trump d’un cessez-le-feu le 10 octobre 2025 (voir notre article « La fragilité structurelle de l’accord sur Gaza »), les médicaments, les appareils médicaux, les spécialistes étrangers ne sont autorisés à entrer qu’au compte-goutte. Pire : les évacuations médicales, pourtant vitales, restent lettre morte. Au rythme actuel, la majorité de ces patients ne pourra jamais atteindre un bloc opératoire fonctionnel.
Ils ne mourront pas des bombes, mais de l’absence de soins.
Dr Munir Al-Barsh
Un système de santé volontairement détruit par le gouvernement israélien L’ONU et l’OMS ne cessent de tirer la sonnette d’alarme :
Le système de santé de Gaza est au bord de l’effondrement total. Actuellement, seuls 14 des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent, même partiellement.
ONU info, octobre 2025
Human Rights Watch (HRW) a documenté à de nombreuses reprises les attaques directes sur les hôpitaux, l’assassinat de 1581 soignants, la détention arbitraire de médecins et d’infirmiers, et la criminalisation des évacuations médicales. L’organisation qualifie ces pratiques de « punition collective interdite par le droit international », et rappelle que priver un enfant amputé ou brûlé de soins constitue une violation grave de la IVe Convention de Genève (HRW, 2025).
Avec le cessez-le-feu, rien n’a changé depuis que l’ONG Médecins sans frontières (MSF) décrivait fin août 2025 une réalité glaçante :
Les équipes MSF ont soigné des centaines de patients en traumatologie, un nombre qui a atteint les niveaux les plus élevés jamais enregistrés dans la bande de Gaza. Pourtant, près de la moitié des patients ne reviennent pas pour les soins de suivi, faute de moyens ou parce qu’ils sont morts entre-temps. Nous manquons de tout : personnel, médicaments, électricité, eau. Les blocs opératoires sont à l’arrêt, les patients meurent dans les couloirs.
MSF, 19 août 2025
Chaque jour sans ouverture complète des points de passage est un jour de plus qui alourdit le bilan des morts évitables
La communauté internationale ne peut se contenter de se réjouir d’un fragile cessez-le-feu sans obtenir l’arrêt du génocide à Gaza.
Elle doit prendre des sanctions immédiates et exiger l’ouverture immédiate et inconditionnelle des corridors humanitaires pour l’évacuation des 15000 – 17 000 patients désespérés. Elle doit exiger l’acheminement massif de médicaments, de matériel médical, d’hôpitaux de campagne, de spécialistes pour réaliser les 400 000 interventions chirurgicales qui sauveraient 170 000 vies.
La passivité face à cette catastrophe médicale est une abdication morale.
Il ne s’agit plus d’aide, mais d’appliquer l’article 55 de la de la Convention IV de Genève : garantir la survie de la population civile.
Les Insoumis du Pic Saint Loup (Hérault)
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