Laurent Nuñez : l’ordre coûte que coûte

dimanche 2 novembre 2025.
Source : Politis
 

La nomination de Laurent Nuñez à l’Intérieur prolonge encore une doctrine d’un ordre public qui assume la force quoi qu’il en coûte. Ex-patron de la DGSI, secrétaire d’État à l’Intérieur au cœur des Gilets jaunes, puis préfet de police de Paris (2022-2025), il arrive à Beauvau avec un CV taillé pour le sécuritaire.

En 2019, il affirmait que « ce n’est pas parce qu’une main a été arrachée, parce qu’un œil a été éborgné » qu’il y a eu faute des forces de l’ordre. Ce n’est pas un dérapage, mais un mécanisme bien huilé : la faute n’est jamais systémique, elle se traite à la marge, loin du politique. Bilan des Gilets Jaunes : 23 éborgnés, 5 amputés, et la mort de Zineb Redouane.

À la préfecture de police, il a orchestré les dispositifs contre le mouvement des retraites avec la BRAV-M en tête de proue. La doctrine a privilégier : charges brutales, grenades en tout genre et interpellations massives, à contre-courant de la désescalade. Même logique sur les libertés publiques avec les interdictions à répétition des manifestations pro-Palestine à l’automne 2023 et en mars 2025 avec l’interdiction de la marche nocturne féministe radicale, finalement réautorisée par la justice.

Son arrivée à Beauvau promet la continuité répressive des dernières années pour une France plus « sûre » sur le papier, au détriment des libertés publiques. Un « maintien de l’ordre » qui entretient l’accoutumance à l’exception et éloigne la République d’un État de droit.


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