Pourquoi la question de l’égalité est si importante pour cette génération ?

Pour les comprendre, je vous invite à chausser des lunettes de Z. La grosse différence entre eux et ceux qui ont fait 1968, c’est que ces derniers avaient une utopie. Ce que n’a pas cette génération Z. Les baby-boomers n’avaient pas d’anxiété, ils avaient tout un monde à construire, ils étaient les enfants gâtés de l’après-guerre. La génération Z n’est pas du tout gâtée : elle vit des précarités extrêmement importantes. Elle voit la problématique écologique, l’insécurité financière : on sait que c’est une génération qui probablement vivra moins bien que les générations précédentes. L’avenir ne la fait pas du tout rêver.

Ils semblent aussi très sensibles aux questions de discriminations. Ils ne sont que 26 %* à dire qu’ils n’en ont jamais été victimes.

C’est une génération centrée sur ce qu’elle est en train de vivre, ici et maintenant. L’instant présent est une forme de refuge par rapport à un avenir devenu imprédictible. Tout la conforte dans l’idée qu’on n’a qu’une vie et qu’il faut la vivre maintenant, tout de suite. La rationalité a oblitéré la notion de sens de l’existence, donc cette génération est descendue au niveau de ses émotions. Cela la rend vulnérable. C’est pour cela que les médias américains les ont surnommés génération « flocons de neige », du fait de leur sensibilité. Ils reçoivent en permanence, de manière extrêmement sensible, un certain nombre de choses qui étaient acceptées, ou vécues autrement, par les générations précédentes.