Israël mène des frappes aériennes sur la ville de Gaza

samedi 1er novembre 2025.
 

Les frappes interviennent deux heures après que Benyamin Nétanyahou a accusé le Hamas de ne pas respecter l’accord de trêve en ne remettant pas les dépouilles des otages.

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Des frappes aériennes ont été menées par l’armée israélienne mardi 28 octobre sur la ville de Gaza, quelques heures après l’ordre donné par le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, selon l’agence britannique Reuters. Nétanyahou entendait ainsi riposter au non-respect par le Hamas de l’accord de cessez-le-feu.

En vertu de la première phase de l’accord entré en vigueur le 10 octobre, le Hamas a libéré au 13 octobre l’ensemble des vingt otages vivants qu’il retenait à Gaza depuis son attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023.

Il devait aussi rendre à cette date les vingt-huit corps des captifs qu’il retient, mais il n’en a restitué que quinze jusqu’ici, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire ravagé par l’offensive israélienne en riposte à l’attaque du 7-Octobre.

Lundi soir, l’armée israélienne avait annoncé que la Croix-Rouge avait reçu un cercueil contenant la dépouille d’un otage, après l’annonce par la branche armée du Hamas de la restitution d’un nouveau corps de captif.

Mais après les examens d’identification, les autorités israéliennes ont annoncé mardi que les restes humains rendus étaient en fait ceux de l’otage Ofir Tzarfati dont une partie des restes avait été ramenée de Gaza il y a environ deux ans par l’armée.

Cette annonce a provoqué le courroux des proches d’otages et du gouvernement de Benyamin Nétanyahou.

« Il s’agit d’une violation flagrante » de l’accord de trêve, négocié sous l’égide du président américain Donald Trump, a dénoncé le bureau de Benyamin Nétanyahou, annonçant une réunion de sécurité.

« Briser ses jambes »

À l’issue de cette réunion, le premier ministre israélien a annoncé avoir ordonné à l’armée de mener des frappes de rétorsion sur la bande de Gaza.

Le Forum des familles d’otages, principale association israélienne militant pour le retour des otages, avait appelé le gouvernement Nétanyahou à « agir de manière décisive » contre le Hamas pour ses « violations » de l’accord de trêve.

Selon le Forum, une partie des restes d’Ofir Tzarfati avait d’abord été rapatriée fin 2023, puis « en mars 2024 ».

« C’est la troisième fois que nous sommes obligés d’ouvrir la tombe d’Ofir et de réenterrer notre fils », a déploré sa famille, citée dans un communiqué du Forum.

Pour le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité intérieure, le fait que « le Hamas continue de jouer et ne transfère pas immédiatement toutes les dépouilles » prouve qu’il est « encore debout ». « Il est temps de lui briser ses jambes une bonne fois pour toutes. »

Le Hamas affirme vouloir remettre tous les corps des captifs mais répète que dans un territoire ravagé par deux ans de bombardements, les retrouver était « complexe et difficile ».

Alliés d’Israël, les États-Unis ont maintes fois menacé le Hamas de l’anéantir s’il ne tenait pas ses engagements à rendre tous les otages.

« Très peur »

La trêve a déjà été mise à l’épreuve par des violences meurtrières le 19 octobre à Gaza, les plus importantes depuis le 10 octobre.

À Jabalia dans le nord de la bande de Gaza, un habitant dit à l’AFP « avoir très peur que la guerre reprenne ».

Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans, raconte avoir installé une tente avec du tissu usé car « toutes les maisons sont détruites ». « La question des [otages] doit être réglée [...] afin qu’Israël ne s’en serve pas comme excuse pour reprendre la guerre », dit-il.

Une phase ultérieure du plan Trump comprend également le désarmement du Hamas, l’amnistie ou l’exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien dans la bande de Gaza.

L’attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres officiels.

L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68 531 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.

Ce bilan continue à s’alourdir du fait de la découverte de nouveaux corps dans les décombres du territoire à majorité détruit, tandis que selon le ministère, des frappes israéliennes ont fait 94 morts depuis le 10 octobre.

La rédaction de Mediapart et Agence France-Presse


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