Pendant qu’Emmanuel Macron veut interdire les découverts, les banques françaises se gavent

vendredi 7 novembre 2025.
 

« Plutôt bonne ambiance du côté des banques françaises ». Ce vendredi 31 octobre au matin, sur le plateau de BFMTV, Emmanuel Lechypre a décidé de faire dans l’euphémisme. Car voilà ce que le « Monsieur économie » de la chaîne révèle : les banques françaises se gavent pendant que leurs clients crachent du sang. Bien sûr, Emmanuel Lechypre se refuse à reconnaître que les banques s’engraissent en dépouillant leurs clients les plus démunis.

À la place, il se contente de la litanie de leur spectaculaire opulence : augmentation de près de 60 % de l’indice boursier du secteur bancaire européen depuis le début de l’année 2025 – la plus forte augmentation avec le secteur de la défense, c’est-à-dire celui de la guerre – ; Augmentation des bénéfices de la Société Générale et du Crédit Agricole de plus de 11 % au troisième trimestre 2025, et de ceux de la BNP de plus de 6 % ; Doublement de la valeur en bourse de la Société Générale depuis janvier ; La BNP qui se placera comme l’une des deux entreprises les plus profitables du CAC40 cette année.

Voilà le panorama de ces banques à qui le gouvernement promet désormais la possibilité de transformer les découverts en authentiques crédits à la consommation. Parasites parmi les parasites, les banques agissent de plus en plus comme des percepteurs d’impôts privés, faisant peser le poids de leur cupidité sur le malheur des plus précaires. Une situation qui ne peut plus durer et contre laquelle la France insoumise mène un combat implacable. Notre article.

Les banques françaises se gavent

Au-delà des chiffres avancés par Emmanuel Lechypre, les résultats stratosphériques des établissements bancaires français – dont l’activité consiste soit à faire de l’argent avec de l’argent (section affaires) soit à s’enrichir sans cause sur le dos de leurs clients (section détail) – doivent être connus. Ainsi le bilan agrégé des banques françaises a progressé de 5,5 % entre 2022 et 2023, et leurs résultats nets ont enregistré une hausse de 2,3 % en 2023. En 2024, le revenu des principales banques françaises a augmenté de 8 %, et certaines d’entre elles connaissent des taux de rentabilité supérieur à 12 %.

Ce que font les banques de cet argent ? Verser des dizaines de milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires – Plus de 6 milliards versés par la BNP et AXA en 2024, 3 milliards par le Crédit Agricole, 1,7 milliards par la Société Générale… – financer les colonies et le génocide israéliens, détruire la planète et…toujours plus d’argent.

Les frais bancaires explosent et accablent les plus précaires

Les causes de cet enrichissement indécent sont claires : la multiplication de la fermeture d’agences, d’abord, les tarifs records des frais facturés, surtout. Même Emmanuel Lechypre, chantre du capitalisme financiarisé, est obligé de le reconnaître : depuis deux ans, l’augmentation des frais bancaires accélère.

Les frais courants imposés par les banques françaises pour leurs services bancaires ont augmenté de près de 14 % en 5 ans, et auront augmenté de près de 5 % en 2025. En moyenne, les seuls frais d’incidents bancaires rapportent 6,5 milliards d’euros par an aux banques françaises avec des marges estimées à 86 % pour des interventions de moins d’une minute trente en moyenne : un véritable impôt privé qui pèse sur plus de huit millions de clients.

Pendant que le montant des frais de rejets en France est 17 fois plus élevé qu’en Allemagne et 8 fois plus qu’en Italie, les agios, qui frappent d’avantage les plus précaires, explosent : le montant mensuel des frais d’incidents et agios imposés aux clients en situation de vulnérabilité financière est ainsi près de 9 fois plus élevé que celui réservé à l’ensemble de la population.

Cette situation, qui laisse le personnel d’agence en première ligne face à des clients révoltés par ce racket organisé, se couple à une réalité sociale où plus de 1,2 millions de personnes ont basculé dans la pauvreté depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, où les fermeture de TPE-PME se multiplient, où les ressources financières des associations sont réduites à peau de chagrin. Le cercle vicieux est implacable : dans la France d’Emmanuel Macron, les gens s’appauvrissent, font donc face à des incidents de paiement et à des découverts, donc à des frais bancaires qui les appauvrissent en retour. La prédation est parfaitement huilée.

Contre les frais injustes et pour un pôle public bancaire : les propositions de la France insoumise

Face à cette situation, le gouvernement ne fait rien. Tout au plus, il a produit des réglementations et des accords vagues et non-coercitifs avec un secteur bancaire qui se rit de ses pseudo-injonctions. Pire encore, dans un élan de soumission absolue que ne lui imposait pas la réglementation européenne, le gouvernement, aidé dans sa sale besogne par l’abstention du RN et du Parti socialiste au moment du vote, décide désormais de donner à la discrétion des banques la possibilité ou non pour leurs clients de disposer de découverts bancaires.

Depuis l’annonce de ce scandale adoubé par le RN et le PS, la France insoumise a annoncé la mobilisation générale du mouvement pour faire annuler cette mesure scandaleuse. Une proposition de loi sera donc déposée, et une pétition pour appuyer la mobilisation à venir – à laquelle vous pouvez accéder en cliquant ici – a d’ores et déjà été lancée.

Et sur la question des frais bancaires injustes dont se gavent les banques aussi, la France insoumise mène la lutte. En mars dernier, conduit par sa Présidente Mathilde Panot, le groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale déposait ainsi une proposition de loi visant (1) à plafonner les frais d’incidents bancaires à 2 euros par incident, 20 euros par mois et 200 euros par an ; et (2) à bloquer les frais bancaires courants pour tous les clients physiques, TPE-PME et associations à but non-lucratif.

L’adoption de cette proposition de loi qui vise à lutter immédiatement contre la vie chère constituerait une première étape vers l’ambition de la France insoumise et de son programme, « L’Avenir en Commun », de la création d’un véritable pôle public bancaire où certaines banques de détails seraient socialisées pour l’intérêt commun. L’enrichissement colossal des banques pose plus largement la question du combat contre la financiarisation de l’économie, lutte prioritaire de la France insoumise.

Signez et faites signer la pétition pour abroger l’interdiction du découvert bancaire : https://lafranceinsoumise.fr/2025/1...

Par Eliot Martello-Hillmeyer


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