Traité de Lisbonne : la forfaiture de Jean-Marc Ayrault et François Hollande (texte du 16 janvier 2008)

samedi 18 janvier 2014.
 

La soi disant "décision" du PS concernant le boycott du congrès de Versailles est en réalité un coup de force médiatique. Ayrault l’a annoncé ; le coup est parti. Puis il a modifié son propos, une fois sûr d’avoir lancé la machine médiatique (ou naturellement personne ne vérifie rien). Puis le soir il n’en est pas dit un mot en Bureau National alors même que nous sommes trois à demander un débat (Lienemann, Valls et moi). Le lendemain, lettre du même Ayrault soulignant que la "cohérence" (sic) voudrait que les députés refusent d’abord de voter (NPPV) au moment du vote à l’Assemblée qui va précéder la réunion du Congrès à Versailles... La semaine prochaine, ca va être chaud pour lui je crois quand les députés vont être tous là...Puis François Hollande ce matin annonce que la « décision » de boycott est celle qui lui parait la plus cohérente pour affirmer la position du PS en faveur du référendum. Tel quel. Un foutage de gueule gros comme un éléphant. Bien sur, c’est totalement faux et manipulatoire, tout le monde le sait parmi ceux qui l’écoutent, lui aussi. Mais tout le calcul des « ouiouistes » dogmatiques est que l’opinion s’y perde, que l’embrouille soit totale et que le rideau de fumée permette de ne pas être pris la main dans le sac d’un déni de démocratie et d’une forfaiture sans précédent dans l’histoire du Parti depuis les promesses mensongères de Guy Mollet à propos de la guerre d’Algérie.

Ces manipulations reçoivent une aide précieuse de l’Elysée et ses agents de propagande. Dans les médias, les journalistes qui souhaitent une information plus équilibrée ou à tout le moins des explications données aux téléspectateurs ou lecteurs sont mis au placards et leurs avis méprisés au profit des robots qui continuent à répéter les expressions forgées par le bureau de la propagande de l’Elysée tels que « traité simplifié », « Europe en panne » et ainsi de suite pour noyer le poisson. A moins qu’ils ne pousse le projecteur sur la « profonde division du PS » sans en dire un mot de ses causes, ou ne parle déjà « d’indiscipline » terme qu’aucun n’utilise jamais quand celle -ci est le fait de Ségolène Royal sur les alliances au centre ou de Ayrault inventant des "décisions" qui n’ont pas été prises.. Aucun d’entre eux ne prend une seule seconde ses responsabilités devant la grave crise de notre démocratie dans laquelle nous nous installons avec de tels procédés, ni sur la profondeur du reflexe de rejet de cette sorte d’Europe là que déclenche en nous tous qui nous égosillons sans aucun accès aux moyens d’être entendus. Il faut lire les brèves du « Monde » (seul journal à donner l’info avec l’Humanité) pour apprendre, sans un mot de commentaire, que la Slovénie, qui préside l’Union, a adressé des recommandations au gouvernement portugais pour qu’il n’organise pas de référendum. Bien sur, cette information n’est pas contenue dans l’article qui annonce que le gouvernement portugais ne fera pas de référendum. La thèse du complot contre le droit des peuples à s’exprimer trouve là une confirmation stupéfiante d’insolence !

Avant au PS, vaille que vaille, il y avait une surenchère de demande de démocratie pour la société en dénominateur commun. Jusqu’aux "jury citoyen" pour surveiller les élus et à la "démocratie participative"pour écrire le programme de la présidentielle ! Même ça, c’est à présent clairement du pipeau ! Des référendum populaires pour choisir la couleur du mobilier urbain ou les repas à la cantine scolaire oui, mais pas pour l’Europe, « cette grande ambition » (œil mouillé et regard vers le ciel, s’il vous plait, avec une profonde respiration) Hier à Besançon, funérailles de Raymond Forni qui parmi tant de choses nobles et dignes était l’homme du discours de président de l’assemblée nationale rappelant qu’il n’était pas né français et faisant l’apologie de la République celle qui rendait cet évènement possible. On était là. Une poignée de dirigeants socialistes, et même moi le paria de cette bande. Mais combien d’absents. Et d’absentes... Combien de héros du partage des postes pour la diversité et Bla/ Bla, Bli /Bli, n’ont pas eu le temps de poser un jour de congé dans leur précieux emploi du temps d’attaché parlementaire, chargé de com, assistant, conseiller et ainsi de suite, ni faire une pause dans leurs justes efforts pour être dans la liste au nom de leur patronyme ou de leur couleur de peau ! Forni n’avait pas du choisir la bonne candidate, ni être d’une diversité assez chic pour valoir la photo. C’était juste un socialiste né dans la misère, arrivé dans un flot de pauvres diables exilés, élevé dans la lutte à la force du poignet, sans quota, ni groupe de pression différentialiste, ni élevage au grain des mangeoires dorées. Tant pis pour lui. Le PS n’est même plus une famille. Même les morts ne sont plus des braves types. Les absents ont eu tort. Le discours de Lionel Jospin était magnifique.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message