Bolloré et Sarkozy, une amitié au service de l’État

samedi 26 mai 2007.
 

À croire que l’on ne peut plus se faire dorer la pilule sous le soleil de Malte entre gens de bien. Pour peu que l’on soit le tout nouveau Président de la République français, et ami d’un multimilliardaire, d’aigris gratte-papiers gauchisants dégainent leurs plumes pour dénoncer un mélange des genres... Et une accointance suspecte entre un entrepreneur florissant et un chef de l’Etat tout frais. Procès d’intention que ces balivernes journalistiques.

Ah l’absurde polémique ! Oh l’immonde procès d’intention !

Vincent Bolloré et son groupe n’ont pas besoin de leur ami très cher Nicolas Sarkozy pour prospérer. Et encore moins de l’amitié d’un chef de l’État.

Une simple vérification des bulletins officiels des annonces des marchés publics (BOAMP) et du site du ministère de la Défense suffit à s’en convaincre.

Le 25 septembre 2006, le ministère des Affaires Etrangères a fait montre de sa confiance au groupe Bolloré. Ou plutôt à SDV, « qui appartient au groupe Bolloré », et a hérité d’un contrat « sensible ». Soit, selon les termes de l’objet du marché « le traitement de la valise diplomatique fret ». Valeur totale estimée : « montant minimum, 1 400 000 euros HT, montant maximum 5 600 000 euros HT ». Bref, un tarif cadeau, vu l’importante de la mission. (Voir BOAMP du 06/11/2006.)

Passons après sur le marché remporté le 5 janvier 2006, par SDV logistique internationale, dont le montant, pudiquement, est désigné comme « indéfini ». (Voir BOAMP du 13/03/2006.)

Et s’il fallait prouver encore l’attachement de Bolloré à la France, deux autres marchés viennent le confirmer. Passés avec un autre ministère de souveraineté, la Défense.

Contre 36 misérables millions d’euros, le 17 juin 2005, SDV a conclu avec la direction centrale du commissariat de l’Air un marché sur « le transport du fret par voie aérienne commerciale à la demande et pour le compte du ministère de la Défense ». (Voir BOAMP du 26/09/2005.)

Bien plus modeste, une contribution pour aider les bidasses françaises exilées au Gabon du 6e Bataillon d’infanterie de marine (BIMA). C’est la branche gabonaise de la SDV qui effectue cette sympathique mission de « Fret transit aérien » pour une somme dont la Défense donne une fourchette : entre 90000 et 149999 euros. (Voir sur le site de l’ixarm [1], il s’agit du document titré "DIRLOCAT Libreville_marchés_2006.pdf" lui même situé dans le zip "terre").

Grand timide, Vincent Bolloré ne s’est bien évidemment pas vanté de sa réussite ; jusqu’à déclarer, dans un grand élan d’humilité, que son groupe n’a « jamais eu aucune relation commerciale avec l’État français ». Et son ami, et néanmoins président de la République, Nicolas Sarkozy de le protéger, arguant que « Vincent Bolloré n’a jamais travaillé avec l’État français ». Touchant.

Mais il se trouvera toujours des pisse-froids pour blâmer leurs trop grande discrétion. Désespérante presse.

par Guillaume Barou, Xavier Monnier, Maya Lenoir


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