Tout d’abord laissez moi vous rappeler que Le principal drame du diabète ce sont les complications : bien traité, bien surveillé, le diabète est une contrainte mais non une maladie invalidante ; mal traité ou mal suivi le diabète peut rendre infirme et diminuer l’espérance de vie...

Or depuis quelque temps (dans la foulée de la fameuse "franchise médicale") un débat (totalement surréaliste) commence à pointer le nez : "le diabète étant une affection "moins grave" et plus chére que nombre d’autres pathologies, faut il, par mesure d’économie pour la sécurité sociale, ne plus le rembourser à 100% ?"

Notre chére ministre de la santé allant même jusqu’à déclarer sur canal+ le 19 Février dernier : "Les affections de longue durée regroupent des maladies très diverses. Des maladies très graves, comme le cancer, le sida, alzheimer... et des maladies moins graves comme le diabète ou l’hypertension."

De plus sur le site de l’HAS (Haute Autorité de Santé) on trouve en effet un certain nombre de pistes de réflexion qui montrent que l’Autorité n’exclurait pas complètement que le diabète de type 2 sorte de la liste des pathologies qui donnent accès à l’ALD ("Affection de Longue Durée" classification donnant droit à une prise en charge à 100%)...

Ne pas considérer le diabète comme une maladie grave est tout bonnement invraisemblable en effet selon l’OMS : "C’est une véritable épidémie de diabète qui est en cours. En 1985, on estimait à 30 millions le nombre des diabétiques dans le monde. En 1995, il était monté à 135 millions et, selon les dernières estimations de l’OMS, il était de 177 millions en 2000 et il atteindra au moins les 300 millions d’ici à 2025. Le nombre de décès attribués au diabète a été estimé auparavant à un peu plus de 800 000, mais on sait depuis longtemps que ce chiffre a été largement sous-estimé. En réalité, il est plus probable qu’il se situe aux alentours de 4 millions de morts par an, soit 9 % de la mortalité totale. Nombre des décès en relation avec le diabète sont dus à des complications cardio-vasculaires. La plupart se produisent à un âge prématuré où les personnes sont encore économiquement actives dans la société."

Ne plus rembourser les diabétiques pour des raisons d’économie des dépenses de santé ?!... Laissez moi rire ! Le coût des complications entraînés par des diabètes mal traités seront bien plus importants, du fait des complications qui à coup sur auront tendance à apparaître de façon beaucoup plus fréquente...

La réel question que nous devons donc nous poser à mon sens est : "Quand est ce que la politique de santé française reprendra une voie descente ET SURTOUT HUMAINE ?!" Car cette politique de santé visant à culpabiliser les patients est le comble de l’ignominie, comme si on décidé volontairement d’être malade...

Martin